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83 LE BRIGANT (Jacques). Notions générales, ou encyclopédiques.

Avranches, De l'Imprimerie de Le Court, 1791

.

In-8, 4 cahiers cousus d'un fil, couverture de papier dominoté rouge et blanc signé

Au Mans,

non rogné, étui demi-

veau moderne (

Reliure de l'époque

).

2 000/3 000

Édition originale de l'un des ouvrages les plus rares de Jacques Le Brigant (1720-1804), avocat et linguiste breton

spécialiste de la langue celtique. Celui-ci prétendait être le dépositaire de la langue primitive des hommes et affirmait

que la

Langue celte gomérique ou bretonne

[était]

la langue originelle tant cherchée par Leibniz,

[la]

Mère de toutes les

autres, & la véritable source d'où elles ont découlé.

Cet ouvrage se présente comme une esquisse des traces

les plus profondes, & les moins effaçables du savoir des humains

et traite de la science, de la nature, de la recherche de la vérité, de philosophie, de métaphysique, etc.

Une intéressante notice sur la vie et les ouvrages de cet auteur se trouve dans les

Mémoires de l'Académie celtique

(t. VI,

1812, pp. 5-27).

E

XCEPTIONNEL ENVOI SIGNÉ DE L

'

AUTEUR À

R

ESTIF DE

L

A

B

RETONNE SUR LE FAUX

-

TITRE

:

A Mr Le Retif de La

Bretonne de la part de

L'auteur son ancien confrère,

et son serviteur t. h. et

sincère Le Brigant deposit

[aire]

de la Langue prim

[itive]

des hommes.

Entre octobre 1785 et mars 1787, Le Brigant et son épouse firent de nombreux voyages à Paris où ils fréquentèrent

notamment Restif de La Bretonne. Ce dernier, dans

Mes inscripcions

[sic], journal intime publié en 1889 par Paul Cottin

d'après le manuscrit autographe de l'Arsenal, fait état à trois reprises d'un dîner avec le couple.

Manques de papier au dos.

84 MANUSCRIT. — Contredance à P… C… S.l., 1793. Manuscrit in-8 (175 x 120 mm), 83 feuillets, demi-basane

mouchetée avec coins arrondis, dos lisse orné, pièces de titre orangées, tranches rouges (

Reliure pastiche moderne

).

1 500/2 000

T

RÈS RARE ET CHARMANT MANUSCRIT COMPRENANT ENVIRON

150

CONTREDANSES RÉVOLUTIONNAIRES

.

Le texte des airs est rédigé aux encres noire, rouge, verte et or. Chaque contredanse se compose du titre, de la musique

notée et de la description des figures, le tout dans un double encadrement de filets rouge et vert.

Le titre du recueil est placé au centre d'une composition de fleurs et de feuillages, surmontée d'une lyre.

La contredanse est une ancienne danse villageoise d'origine anglaise où les couples évoluent librement sur un rythme

gai et entraînant.

Depuis longtemps déjà la contredanse constitue le divertissement par excellence, mais, loin de s'émousser, le goût qu'on a pour

elle ne fait que croître. Dans les années qui précèdent la Révolution, le menuet tombe en défaveur, mais non la contredanse

qui devient l'élément essentiel du bal.

[…]

C'est elle, à peu près uniquement, que multiplie et diffuse la surabondante production

écrite de la seconde moitié du siècle. On l'aime pour la juste mesure de son groupement limité à huit membres, et pour l'égalité

sans façon qu'elle établit entre eux. On l'aime pour sa gaieté, sa fantaisie, son renouvellement incessant

nous informe Jean-

Michel Guilcher dans

La Contredanse, un tournant dans l'histoire française de la danse,

2003, pp. 86-87.

Ce dernier écrit un peu plus loin (p. 141) que la

Révolution n'effaça pas cette pratique,

au contraire : […]

même au plus fort

de laTerreur, on danse à Paris. La danse, il est vrai, n'y a plus de public que populaire. Son cadre ordinaire n'est plus le salon,

mais la rue. La ronde retrouve une importance qu'elle avait perdue. Quant à la contredanse, les titres des feuilles volantes

qui paraissent à cette époque montrent assez que les auteurs la destinent, elle aussi, au divertissement des sans-culotttes.

Parmi les contredanses figurant dans ce manuscrit, citons l'

Arc de triomphe,

la

Prise de la Bastille,

le

Tombeau de

Mirabeau,

la

Sans-culotte

, les

Plaisirs de Varenne,

la

Liberté

, l'

Égalité,

l'

Assemblée constituante,

la

Robespierre

, les

Amazones nationales,

la

Convention nationale,

etc., ainsi que le

Carrillon national

ou

Ça ira,

la

Carmagnole

et la

Marseillaise,

danses sur lesquelles ont été chantés les couplets patriotiques les plus célèbres de l'époque.

Certaines de ces danses peuvent se retrouver dans un disque compact enregistré en 1988 au Conservatoire national de

Marseille, intitulé

Le Bal des citoyens : danses et contredanses de la Révolution.

Le feuillet 65, contenant l'

Égalité

et l'

Ami des loix

, est plus court de marges et est maculé de taches d'encre rouge.

Quelques ratures et corrections anciennes. Petit accroc en queue.

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