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P

RÉCIEUX EXEMPLAIRE DE

P

AUL

E

LUARD

, portant ce magnifique

ENVOI

autographe signé :

L’écolier qui se déchira si souvent

aux églantiers a grandi. Longtemps

placé dans une solitude qu’il croyait

farouche et qui n’était qu’hostile,

il eut mal. Puis vint la grande

nuit aux étoiles atroces où il se

rapprocha des hommes, des hommes

qui se battaient et mouraient

pour gagner le droit d’aimer,

de rire, d’avoir chaud. Il se

battit. Aujourd’hui, mon cher

Paul cet homme t’embrasse.

Il est heureux d’être devenu

libre, et de te voir.

René Char.

Paris 7 oct. 1944.

On a joint :

un

POÈME AUTOGRAPHE

intitulé «

Compagnie de l’Écolière sans tablier

», 1 page 1/2 in-4 avec corrections, daté du 27 avril

1937 et figurant dans ce recueil.

4

TRÈS BELLES LETTRES DE

R

ENÉ

C

HAR À

P

AUL

E

LUARD

, datées du 5 octobre 1935 (2 pages in-8) ; 22 décembre 1935 (2 pages

in-4) ; 23 mai [1937] (1 page in-8) et 15 juillet 1937 (2 pages 1/2 in-8) :

5 octobre 1935 :

… Je suis toujours sous le charme du beau manuscrit et des non moins belles nuits partagées… Loin

comme proche les humeurs ne t’attaquent pas, tu es oasis perpétuité… Dès que 'Facile' paraitra le premier envoi doit être

pour moi. Pardon de mon exigence… Je suis ton lecteur le plus 'libre’- A la réflexion et parce que ce poème m’agace puis-

je te charger de le porter à Levis-Mano… et voudrais-tu faire une demande auprès de Picasso pour qu’il donne un dessin-

accompagnement !…

22 décembre 35 : …

Je pense après ta lettre que ces lettres même ont cessé entre nous d’avoir désormais une raison d’être.

J’attendrai donc patiemment comme tu en exprimes, le désir de nous rencontrer à nouveau — si tu te trouves ce jour-là

dans l’état d’esprit que je te découvre à présent — si incompréhensif si insultant pour ma pensée… Je n’ai pas changé…

je n’ai fait qu’affirmer une révolte qui grondait depuis longtemps en moi. Il n’y a pas à mes yeux des 'surréalistes', il n’y

a que des hommes, dont certains se conduisent comme ceux contre lesquels je me suis dressé 15 ans, plus mal encore… tu

ne m’auras jamais… quitte à tout perdre…

23 mai (1937) : …

Dis-moi ce que tu penses de la préface – dédicace ci-inclus pour le Placard… également les 2 poèmes

qui l’augmententent… ils sont d’un genre ultra facile, aussi je tiens essentiellement à avoir ton jugement. Selon, je les

supprimerai…

15 juillet 37 : …

Profite des quelques facilités que la vie te laisse parfois prendre… L’amour est la seule planche tendre

de salut – Et nos nuages ont des arêtes vives là-bas –

(…)

Je partage ton goût pour l’Angleterre. Cette France au visage

plein de verrues m’entre dans tous les os – Pays de la médiocrité, capitale de la tête presse-purée que ne puis-je d’un coup

de reins m’en évader… Cahiers d’Art est très beau et tes collages splendides…

« La victoire de Guernica » est sans équivalent dans l’histoire de la poésie. Quel tour de force mesurée et d’émotion avec

les mots si simples de chacun de ces assassinés. Ils te les soufflent et nous t’écoutons le souffle coupé…

Encarté dans l’exemplaire,

LE TIRÉ À PART À

10

EXEMPLAIRES

sur Japon ancien du

POÈME

Les Oursins de Pégomas,

justifié,

numéroté et daté

1937

par René Char.

Joint le tiré à part du poème

Compagnie de l’Écolière

signé de René Char et justifié de sa main

Poème tiré à part sur papier

ancien des Demoiselles Roze n° 2/6 R. C.

Les deux sœurs Roze influencèrent le jeune René Char.

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