200. DALÍ (Salvador).
Admosferic-animals-tragedie. "Espectacle surrealiste"
[sic]. Manuscrit autographe, Sans
date [1933-35], 11 pages in-4, contenant
TROIS DESSINS ORIGINAUX
. Les 3 premières pages sont au crayon, le
reste à l'encre, sous chemise demi-maroquin noir.
20 000 / 30 000
€
P
RÉCIEUX MANUSCRIT D
'
UN SCÉNARIO THÉÂTRAL INÉDIT
.
Ce scénario, dont l'existence était, semble-t-il, inconnue, date, d'après la graphie du manuscrit, des années 1933-1935. Dalí,
co-auteur avec Buñuel de
Un chien andalou
et
L'Âge d'or,
fut toujours fasciné par le cinéma. Il élabora notamment divers
scénarios de films jamais tournés, dont
Babaouo
. Il s'intéressa aussi au théâtre et à la mise en scène, comme le montre ce
scénario d'un spectacle théâtral, évidemment
surréaliste
.
Il n'est pas aisé de résumer cette pièce de théâtre on ne peut plus originale, où la musique de
Carmen
puis de
Tannhaüser
sert tour à tour de fond -
dans un paisage ou les delires minerals alternen avec les ruines d'archeologies inclasifiables
(et
la silhouette de
L'Angelus
de Millet) - à une nuée de cyclistes, à
une femme nue, munie seulement d'un cache-sexe,
à un
bureaucrate
qui se couche, à un musicien avec
une poule vivante attaché sur la tête,
à des nageurs sous la neige, etc. En
réalité, les véritables protagonistes de ces
Animaux atmosphériques
sont une mère et son fils en pleine dispute, d'ailleurs
les seuls personnages parlants de la pièce. Dialogues, commentaires, indications de mise en scène, tout cela est écrit dans
une orthographe parfois rudimentaire, pittoresque : de toute évidence, Dalí écrit le français comme si cette langue obéissait
à la phonétique espagnole !
Après l'ouverture avec la
Habanera
et des cyclistes, on entend, derrière le rideau, un curieux dialogue entre la mère et son
fils : -
Me voila nu
[
e
]
comme tu desirais. - Non ! gete ici encore ces derniers l'inges de terreur ces l'inges blacs, que depuis
l'enfance obscurcissent la clarté, des fontaines de couleurs de mes reves…
Coups et lacèrement des linges. Après une
rumba, un
bureaucrate
se couche sous un piano… Suit un long dialogue entre la mère et le fils, lequel
reusit a sortir d'en
dessu le lit un parapluie le quel enfonce debu et oubert dans un trout fait expres dans le piano, sans regarde sa mere et
continuan a chercher su le lit il dit melancoliquement et avec fureur non exempte de fausse resignation : - Mes études
d'architecte et ingenieur ne representen pour toi, qu'une simple justification de mes caprices !
(
il sord un segond parapluie
qu'il posse de la meme façon que l'anterieur
). (…) -
La mere
(
souriant exite
)
j'aime ta collere, tu devien comme ça un etre
de légende, un promete, un satir, un faune, tu debiens chaud, bullant, comme un apres midi d'ete…
Ils se disputent
violemment à propos de l'architecture de leur maison : -
Mere
(
examinant le plan et parlant tres pretencieusse
)
Cela et
pratique, posible, mai mort. Gai une concebtion toute admospherique et diferente de l'architecture, jadore le trompe-leill,
et en plus, une architecture doit vibre, etre quelque chosse d'organique
.(…)
Fils : - Oi ! dans certains cas de perversion
sexuelle - Mere (très curieusse et exite
) :
Lesquels coment ? -Fils : On vien de trouver a Berlin une femme morte, nu sur
un manto de cibeline, il avait toutes les ongles des mains arrachées…
Dalí a illustré son manuscrit de trois dessins, dont deux se rapportent directement au texte, pour préciser le décor. Sur la
page 1,
DESSIN ORIGINAL
à l'encre : tête de femme ; page 2, grand
DESSIN ORIGINAL
au crayon : crâne ramolli ; page 5,
DESSIN
ORIGINAL
à l'encre : esquisse de décor surréaliste avec lit, piano et parapluies, servant de décor au passage figurant en
regard, le titre est rehaussé aux crayons de couleur ainsi que certains passages.
M
ANUSCRIT DE TOUT PREMIER JET
,
TRÈS ORIGINAL
,
COMPORTANT DE TRÈS NOMBREUSES RATURES
,
CORRECTIONS
,
ET AJOUTS DANS
LES MARGES
.
L’authenticité de ces dessins a été certifiée par Monsieur Nicolas Descharnes.
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