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Denise Bourdet (1899-1967), leur amie commune, lui a fait part de l’entreprise de Green « … à propos de Tempête . Je veux vous conﬁrmer que cela nous passionne… à un tel point que je vous demanderais presque aujourd’ hui : Quand croyez-vous avoir ﬁni ? Car aussitôt ﬁnie je me jetterais dessus… nous avons dévoré Moïra . Magniﬁque… je voudrais bien vous parler de tout cela… mais nous nous retenons dans nos élans… ». Désirant ardemment faire jouer une pièce de théâtre de l’écrivain dans son établissement, Jean-Louis Barrault relance régulièrement Julien Green. « … Seul l’amour que je porte à ce que vous faites me pousse à cette indiscrétion… Vous nous aviez si gentiment dit que vous pensiez à nous cette fois. Votre place, dans notre programme, vous est réservée… ». En 1980 enﬁn, J. G. conﬁe à l’acteur deux manuscrits que celui-ci égare malencontreusement : « … j’ai été très attentif à vos deux manuscrits. Peut-être par excès de précautions… les ai-je bien rangés à Chambourcy… Si vous voyiez la carcasse lamentable de ce que fut notre cher théâtre d’Orsay ! Votre pièce que j’ai lue avec passion est toute frémissante d’angoisse… à faire peur ! Elle grésille de danger de mort… ». Il semble que leurs projets n’aient pas abouti.

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BÉRARDChristian (1902-1949) Peintre français, il inspira les couturiers Coco Chanel, Elsa Schiaparelli et Nina Ricci et fut l’un des principaux créateurs de décors et de costumes au cours des années 1930 et 1940 4 lettres autographes signées, 10 pages in-12 obl. (une in-4). Pièces jointes.

- Bérard vient d’apprendre que son dernier tableau a été acquis par Julien Green. « … Je suis profondément ému… Vous savez combien j’attache de prix à votre jugement et comme je peux être ﬁer de la tendresse que vous portez à mes tableaux… », etc.

- Longue lettre, rédigée au recto/verso de trois cartes in-12 obl., où le peintre explique pourquoi il doit renoncer à illustrer Mont-Cinère . « … Je pensais tant à ce livre et j’ étais si ﬁer de travailler pour vous… ». Les complications avec l’éditeur et une exposition en préparation le mettent dans l’incapacité d’affronter un tel travail : « … faire des dessins sur Mont-Cinère , des portraits d’Emily, les tacher, les barbouiller, comme je suis heureux, mais organiser bibliophiliquement proprement tout cela, les graver, alors cela devenait mort, sans vie, et vous n’auriez pas du tout été content… je vous admire et… je suis triste de ne pas pouvoir plus maîtriser mes nerfs, être plus propre et appliqué… ».

- « … Le portrait a eu des malheurs mais grâce à Dieu réparés. Dans mon taudis j’ai renversé un godet de sépia et il a fallu ôter les taches et faire les raccords… cela vous expliquera le retard. Laporte doit avoir le dessin maintenant. Je vous envoie avec cette lettre les photos de Nijinsky… ». Missive vraisemblablement relative au portrait que Bérard ﬁt de Green pour « Christine. Suivi de Léviathan » publié en 1928 aux Editions des Cahiers Libres.

- mai 1931 : « … J’ai été bouleversé par Epaves. Je suis poursuivi par votre livre, par l ’extraordinaire lumière qu’ il dégage… ».

On joint : 1) une carte imprimée avec quelques lignes de Bérard invitant Green à venir assister à la présentation de ses œuvres récentes chez Pierre Colle – 2) deux minutes de lettres (1 autographe et 1 tapuscrite) adressées par Green à Bérard en janvier et février 1947 à propos de travaux d’illustration – 3) photocopies de sept lettres de Green à Bérard.