Page 18 - cat-vent_ader13-12-2011

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La Noue envoie à Sedan M. du Jay, avec des instructions pour l’afaire qu’il sait. « Le Roy en escrit aussy, qui veult que
j’aille en Bretaigne ou je suys demandé & ou les Espagnols doivent descendre. […] Le prince de la Petite Pierre est venu la
aupres et escrit a Mademoiselle de Bouillon la demandant pour son fls elle luy a sagement repondu. J’ay donné charge a
Du Jay de vous advertir de ce quil aura negocié, sil se presentet ung faict qui touche lad. damoiselle que si vous le pouvez
faire elle sen sentira vostre obligee. C’est pour quelque argent qui fut emprunté pour elle, sur gages de pierreries que mons
r
de Sancy presta quil fault degager […]. Il ne fault que quatre mille escuz. Le Roy vous escrit si le pouvez faire fournir aud.
S
r
de Saucy sur le credit d’Alemagne qu’il laura agreable, mays il ne faudroyt dire pourquoy c’est […]. Ce plaisir que vous luy
ferez sera ung tesmoignage de vostre bonne vollonté en son endroict que je luy representeray fort. Elle na encor engagé ses
afections en aucuns rien, & si elles sont esbranlees elles seront fermes. Il me fache fort que je nay peuy aller car mon labeur
eust fortement avancé la besongne »… Le duc de Parme vient bientôt… « Le siege de Chartres nous a fort amusez. J’espere
que nous lemporterons »…
Reproduction page ci-contre
67.
Dominique-Jean, baron larrey
(1766-1842) le grand chirurgien militaire. L.A.S., Q.G. devant Acre 15 germinal VII
(4 avril 1799), au général Destaing, commandant le Caire ; 2 pages in-fol., en-tête
Le Chirurgien en chef de l’Armée,
Larrey
, petite vignette, adresse (fentes et mouillures de désinfection).
1.000 / 1.200
Très belle lettre lors du siège de Saint-Jean d’Acre.
« Vos craintes sur la campagne de Syrie se sont malheureusement réalisées, mon cher général. Si j’ai le bonheur de vous
rejoindre je pourrai vous entretenir sur les evenemens de cette campagne. En mon particulier j’ai beaucoup soufert et nous
ne sommes pas encore au terme de nos miseres. Plus heureux vous devez vous entretenir en paix avec nos compatriotes
arrivés depuis peu au Kaire des grands evenemens arrivés en Europe. Ô, chère patrie en vain tu reclames tes heros ; des
barrières impenetrables les arretent dans ces malheureux climats ! »… Larrey craint que « notre exil ne dure jusqu’à la paix
générale que je crois bien éloignée ». Il lui tarde de rejoindre le Caire pour se reposer de ses fatigues. « Songez à l’ordre du
général en chef concernant l’hopital n° 1. Nous avons beaucoup de blessés que nous ferons evacuer par mer sur Damiète
et de la au Kaire, veuillez recommender qu’on conserve l’amphitheatre et tous les accessoires. Vous recevrez par le g
ral
sans
doute les nouvelles de l’etat et de la situation de l’armée »…
Reproduction page ci-contre
68.
Jean de lattre de tassigny
(1889-1952) maréchal. L.A.S., maison d’arrêt de Riom (Puy-de-Dôme) 7 février
1943 ; 2 pages in-8.
1.200 / 1.500
Lettre de prison [condamné à 10 ans de prison en janvier 1943 par le tribunal d’État à Lyon pour avoir tenté de s’opposer
à l’entrée de la Wehrmacht en zone libre, le 11 novembre 1942, il s’évadera de Riom dans la nuit du 2 septembre 1943 avec l’aide
de sa femme, son fls et quelques soldats fdèles].
Il a « changé de lieu de séjour. Celui-ci semble devoir être ma destination défnitive. Simonne est également à Riom. Elle
a rallié dès le lendemain de mon brusque transfert. Depuis trois mois, la vie qui lui est faite est plutôt difcile. Elle domine
d’ailleurs cette épreuve avec sérénité et un vaillant courage. Si vous passez par ici en repartant sur Paris j’espère que vous
pourrez me voir. Je crois qu’il faut en demander l’autorisation au Ministère de la Justice »… Il le prie de remercier Alix de sa
carte reçue à Toulouse, fn novembre : « il m’était alors interdit d’écrire »…
Reproduction page ci-contre
69.
Alexandre-Auguste ledru-rollin
(1807-1874) avocat et homme politique. L.A.S., Paris 4 juillet 1841, à un ami ;
3 pages in-4 à son chifre.
250 / 300
Longue lettre politique. L’article de son ami dans le
Courrier de la Sarthe
prouve l’insuccès des démarches ; Ledru-
Rollin résume ce qu’Altaroche lui a fait comprendre concernant la candidature de Pagès jeune, et les engagements de
Trouvé ; il a été menacé d’une attaque dans
Le National
s’il ne se désiste pas en faveur de Pagès ! Puis Guisant est venu lui
rapporter les paroles de M. Thomas, dans une réunion du
National
, au sujet de Michel de Bourges, « un grand homme & un
grand citoyen » ; « pour la plus grande édifcation des assistans, ce colloque était assaisonné des grands mots : candidature
escamotée
, &c. »… Tout ce confit et cette « confusion des langues » l’ont convaincu qu’il faut s’en « reposer sur notre cause,
sur vous, & sur le bon sens des électeurs. Comment ces MM. ne comprennent-ils point qu’avant d’imposer sa volonté aux
autres, il faut commencer par s’entendre soi-même & ne pas vouloir blanc le matin & noir le soir. Enfant que j’étais, moi qui
croyais qu’on devait avant tout laisser voter les électeurs en paix, & que s’il devait y avoir une guerre, elle devait être contre
nos ennemis, et non dans notre propre camp. Ah ! M. Altaroche & consors, s’il y avait un
charivari
ministériel, qu’il y aurait de
jolies choses à dire contre vous en cette circonstance ! »… Sa candidature n’est nulle part annoncée dans la presse, l’article du
Journal de la Sarthe
n’ayant pas été repris : « j’en suis enchanté, cela me prouve de plus en plus que je n’ai d’engagemens avec
personne, que je ne marche sous aucune bannière, & que peut-être, les électeurs aidant, me sera-t-il enfn donné de parler
au nom de cette jeune France, de cette France de mon âge, qui n’a été jusqu’ici, selon moi, représentée par personne. Belle
& grande place où sans efrayer, on peut faire tant de choses ! »…