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267.
Jean GIRAUDOUX
(1882-1944). 3 L.A.S., 30 juin 1922 et s.d., à Jean-Émile Laboureur ; demie page in-4, 2 pages
in-8 à en-tête
Émile-Paul Frères, Éditeurs
, et 2 pages in-12 à l’en-tête
Afaires Étrangères
, et demi-page in-4.
300 / 400
30 juin 1922
. Il est d’accord avec lui « pour tout ce que vous jugerez bon de faire à propos de Gabrielle » et lui souhaite de
bonnes vacances. [
Promenade avec Gabrielle
, illustré de 16 lithographies en couleurs de J.E. Laboureur, Paris, N.R.F., 1919]…
– Il lui envoie un livre [
Simon le pathétique
], en lui interdisant « de rien parcourir, à part, (avec la vitesse de l’auto), le chapitre
de l’automobile » [qui deviendra
Promenade avec Gabrielle
], et avance un rendez-vous… – Il revient de voyage et part dans
l’heure pour New York. Il lui envoie des places de théâtre : « Présentez cette carte au contrôle de l’Athénée au moment de la
représentation »… On joint une L.S. à Roger Allard, 3 avril 1922.
268.
Jean GIRAUDOUX
. L.A.S., 15 mai [1925], à Jean-Émile Laboureur ; 3 pages in-8 à en-tête
Afaires Étrangères
,
enveloppe.
200 / 250
Au sujet de
Promenade avec Gabrielle.
Il remercie Laboureur de son envoi, ravi trouver enfn l’occasion « de vous dire
combien j’étais satisfait de
Promenade
, et ravi de vous », et lui dit encore ses « sentiments d’estime et d’admiration pour votre
art et votre métier. Je serai très heureux de collaborer avec vous à nouveau, et je le disais voilà deux jours encore à Hilsum.
Il avait des projets »…
269.
Jean GIRAUDOUX
. L.A.S., [14 novembre 1928], à Jean-Émile Laboureur ; 1 page et demie in-8, enveloppe.
200 / 250
Il lui envoie deux places de théâtre pour
Siegfried
, proches de la scène : « Je suis très heureux que
Siegfried
aussi m’amène
vers vous », ayant égaré son adresse, que Lapina refusait de lui donner. Il désire l’entretenir au sujet de la lettre-préface : « Je
serais en chanté de vous l’écrire, mais il y a un petit obstacle sur lequel vous me donnerez bien franchement votre avis »…
270.
Jean GIRAUDOUX
. L.A.S., [1929], à Jean-Émile Laboureur ; 3 pages in-8.
1.000 / 1.200
Très belle lettre-préface sur l’art de Laboureur. Elle a paru en fac-similé en tête du livre de Marcel Valotaire,
Les
Artistes du livre, Laboureur
(Henry Babou, 1929).
« Sur les vélodromes, au départ, les champions cyclistes aiment à se faire lancer par un camarade acteur, député, ou
antiquaire. L’élan donné par une main amie, même si elle est maladroite et fait vaciller la bicyclette, leur paraît de meilleur
présage que la poussée du manager. Acceptez donc que je vous dise quelques mots, parlant à votre dos, et la main à votre
selle, avant le coup de pistolet ». Un journal a prétendu qu’il ne pouvait écrire « qu’en complet ajusté blanc, avec, sur le coin
de mon bureau, en guise de lampe, un chapeau haut de forme. […] C’est presque la tenue que je choisirais pour penser à vous
en écrivain. Être tout blanc, et se terminer par un stylo […] cela me semble presque nécessaire pour être une minute l’arbitre
de ce combat aigu que vous provoquez, à propos de couleurs vives, entre le noir et le blanc. Je ne crois pas que personne ait
jamais agi avec plus de tact que vous envers la clarté et l’ombre, et les ait revêtus d’une façon plus simple et plus moderne,
l’une de ce voile noir, l’autre de ce voile blanc que tous les graveurs sont obligés de leur passer… Pour ceux qui lisent dans les
lignes des graveurs l’avenir du jour et de la nuit, vous apportez le témoignage le plus tendre et le plus cruel de leur perpétuel
mariage et de leur perpétuel divorce… C’est cette vertu inéluctable et précise qui donne aux écrivains que vous avez choisis
comme cuivres l’impression que parfois vous les tatouez »…
Reproduction page ci-contre
271.
Jean GIRAUDOUX
. L.A.S. avec 2 dessins, [1931], à Jean-Émile Laboureur ; 2 pages in-4, en-tête
Éditions Émile-
Paul Frères
.
1.000 / 1.200
Très belle lettre illustrée sur sa
Judith
, que Laboureur va illustrer, et dont il raconte le troisième acte. L’édition
illustrée paraîtra chez Émile-Paul Frères en octobre 1931.
En première page, sur la moitié droite de la feuille, dessin d’un homme de dos poussant une charrue dans la mer, légendé :
« Je laboure la mer »… Le troisième acte commence dans « une autre partie de la tente d’Holopherne, proche de l’alcôve où
notre petite Judith a été séduite par le style du général ». Il résume les deux premières scènes, mais s’attarde un peu plus sur
les suivantes : «
3
e
Scène
. Judith et Suzanne. Judith a tué par passion. Le dieu des faits divers l’a poussé, pas celui des tragédies
ou de la Bible. Elle a tué en petite ouvrière, qui le lundi matin est dégoûtée de reprendre la semaine et par jalousie et avant
de se suicider elle-même. D’ailleurs on vient pour la tuer. Tout est bien.
4
e
Scène
. – Tout est mal. Ce sont les Juifs victorieux
qui veulent faire de Judith leur vierge rouge. Elle les insulte, et veut tout leur dire, combien elle se moque de leur gloire et
d’eux. […] Elle refuse, alors grande surprise. Un guerrier ivre et mort et sale étendu sur un banc, devient un guerrier étincelant
(archange) et lutte avec elle, de parole, et presque de geste. Cependant les deux rabbins, chacun d’un côté, ne voient rien
de la scène, qui est hors du temps, et se passe dans l’encadrement de ces gens stupides, qui reprennent leur phrase quand
le guerrier s’est recouché en guerrier ivre mort. (Pas de suite au prochain numéro) »… Giraudoux a dessiné en bas de la page
cette dernière scène, qui montre Judith parlant à l’Archange en armure, scène encadrée par les deux rabbins en prière…
Reproduction page ci-contre