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13.
Maurice BARRÈS
(1862-1923) écrivain et homme politique. 5 L.A.S., 1891-1905, à Édouard Herriot ; 10 pages et
demie in-8, une enveloppe.
300/400
Janvier 1891
, remerciant de son souvenir…
14 octobre 1893
 : «
L’Ennemi des lois
paraîtra dans quelques jours ; […] j’y élargis
un peu mes préoccupations sans m’écarter de ma méthode »…
[1898]
, au sujet de
Philon le Juif
 : « ce que vous dites du juif
qui pense en images sans aller jusqu’à l’idée abstraite, me semble une distinction de grande conséquence, à laquelle mon
esprit se plaît, car il la vérifie dans les fusées d’esprit sémitique qui apparaissent ça et là chez de grands écrivains (cet arabe
Lamartine, ce Heine, … Gustave Kahn (!)) »…
19 janvier 1903
 : « Je suis très touché que le jeune homme timide et intelligent
devenu un éminent professeur se souvienne de la rue Legendre »…
13 février 1905
, à propos de
Madame Récamier et ses amis 
:
« je lis avec beaucoup d’intérêt et de plaisir le beau dossier plein de lumières et bien ordonné que vous nous donnez sur la
vestale de Chateaubriand. C’est un trésor de documents où revenir. – Je vous enverrai en échange d’ici quelques semaines
un volume »… On joint une L.A.S. de sa veuve Paule Barrès (1923).
14.
Maurice BARRÈS
. Manuscrit autographe signé, avril 1916 ; 10 pages in-fol. (à l’encre et au crayon).
700/800
Discours à Lyon sur les écrivains morts pour la France.
Une note d’Édouard Herriot identifie ce manuscrit comme ayant servi au discours prononcé le 25 avril 1916 au Grand
Théâtre de Lyon, « dans la cérémonie en l’honneur des écrivains morts pour la France » ; il se compose d’ébauches, de jalons
et d’ajouts, parfois importants, au crayon. « Belle idée : évoquer les ombres !... Je ne vais pas les dénombrer, mais vous dire que
leur mort est diminution, puis enrichissement pour le trésor littéraire de la F. »… Sa pensée va d’abord à quelques écrivains
rattachés à la ville de Lyon, puis à Péguy, Casimir Périer, Ernest Psichari, Émile Driant… « Comment se fit cette transformation
des âmes françaises ? Dans la souffrance. L’Évêque Verdun Calvaire […] Ne pas être esclaves […]. L’élément spirituel domine
tout dans cette guerre. Le camp qui perdra, c’est celui où l’élément spirituel faillira ».... Et de citer un écrivain, témoin et
acteur : « Il y a une dizaine de jours, à Verdun même, l’un d’eux me disait : J’ai vu bien des horreurs, dans cette guerre ; au
total, elle a augmenté mon admiration de la France… et de la nature humaine. Au 21
e
mois d’une telle guerre, que des troupes
fassent l’objet d’une telle réflexion, qu’elles rendent plus respectueux de l’humanité un observateur professionnel qui vivant
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