Page 16 - cat-vent_ader14-06-2012

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l’ombre d’une preuve bien entendu ? Quelle joie de les accueillir, surtout quand l’homme visé a voulu réaliser une ou des
réformes démocratiques gênantes pour les frelons qui bourdonnent autour des grands journaux, du Parlement ou de la
Bourse ! »… Il renvoie à ses démentis successifs concernant son voyage en Italie, et en particulier à sa lettre irréfutable au
Times
, reproduit par les journaux français. « On dit que j’ai parlé de “paix séparée” à Rome. À qui ? Où ? Comment ? Je défie
qu’on réponde. On dit que je suis un agent de la finance internationale. […] Où faut-il vraiment que soit descendu l’intellect
de certains hommes pour qu’ils n’aperçoivent pas que soutenir, faire voter l’impôt sur le revenu n’est pas précisément le
moyen de gagner les bonnes grâces de la “finance internationale” dont, d’ailleurs, l’existence me paraît […] singulièrement
chimérique »… Il l’invite à étaler d’autres « petites infamies » : « Je répondrai comme j’ai répondu en Juillet 1914 dans un
procès douloureux pour moi où mes adversaires se flattaient de m’anéantir et où toutes les accusations, tous les potins se
sont effondrés dans le néant des preuves »… Enfin, il avoue sa consternation de voir un professeur de l’Université de France
accepter pareil ramassis d’histoires : « cet état de réceptivité de la calomnie est tout simplement effrayant pour l’avenir de
notre pays », et il comprend toute la portée de la parole « imprégnée d’une poignante lassitude », de Bolivar mourant : « Ceux
qui ont servi la grande cause de la Révolution ont labouré la mer »…
44.
Joseph CAILLAUX
. 15 L.A.S. et 1 L.S., 1922-1940, au Président Édouard Herriot ; 31 pages in-4 ou in-8, qqs
en-têtes
Sénat
, qqs adresses, une enveloppe.
800/1.000
Très intéressante correspondance politique et sur sa réhabilitation.
Arcachon
19 janvier
1922
: « L’arrêt de la Haute
Cour et l’interprétation qu’on lui a donnée, où la stupidité le dispute à l’iniquité, m’interdit l’accès de la grande ville dont
vous êtes Maire »…
28 novembre
, contestant des remarques d’Herriot au congrès de Marseille : leurs conceptions sur la
part d’autorité qu’il convient de donner au pouvoir exécutif ne s’accordent pas entièrement…
5 décembre
, longue lettre
politique évoquant le traitement que lui réservent divers journaux, le risque d’un « nouveau Bloc National teinté de rouge »,
et l’interprétation du programme de Marseille…
13 décembre 
: « Waldeck me disait qu’“on ne conduit les hommes qu’avec le
cœur”. Si ce grand esprit ne se trompait pas, vous êtes assuré de conduire des foules »… Remarques sur le programme du
Parti radical, et notamment sur la motion à son égard, « fort bien rédigée mais insuffisante »…
23 décembre
, il faut ajouter à la
protestation d’Herriot « l’affirmation que le parti radical
mettra tout en œuvre pour faire annuler, briser, réviser un verdict qui
outrage la justice
… la vraie »…
3 janvier
1923
, il propose de commenter
La Russie nouvelle
dans le journal américain
The World
,
où il a remplacé Tardieu…
19 janvier
, sur l’opportunité d’un retour à la discipline parlementaire…
15 mars
, il apprend qu’Herriot
l’a « superbement défendu hier à la Chambre », et l’en remercie…
Toulouse
12 mai
, il apprend par Moutet sa « courageuse
et admirable intervention dans la séance d’hier »…
Royat
24 mai
, félicitations sur l’article
Radicalisme et Socialisme
 ; il se
demande cependant si Herriot n’est pas allé un peu vite, « en tenant pour liquidé le programme politique du radicalisme »…
Toulouse
23 septembre 1924 
: « Où que je parle je ne cesserai de dire que le devoir de tous les républicains est de vous
seconder, de vous faire le plus large des crédits »…
Paris
16 juillet 1927
, recommandation de Mme Broussan-Samary, petite-fille
de Madeleine Brohan, qui a des ennuis au Théâtre-Français…
18 novembre 1930 
: «
Disposez de moi.
Je prends tellement part
à vos douloureuses difficultés, à vos angoisses, à vos tristesses »…
16 mai 1932
, une réunion du Conseil général de la Sarthe
l’empêchera de participer à la prochaine réunion du bureau du Comité exécutif…
16 juin 1933 
: la « probité d’esprit » les lie.
« Elle doit, elle aurait dû, elle devra nous emporter toujours sur les sommets, au-dessus du marais où grouillent les appétits
dont vous, comme moi, nous faisons fi »…
23 avril 1940
, éloge de son livre sur la Révolution…
Reproduction page ci-contre
45. [
Luigi CALAMATTA
(1802-1869) peintre et graveur italien]. 8 L.A.S. à lui adressées, 1835-1865.
500/700
Francesco Dall’Ongaro, Pierre-Jean David d’Angers (3, dont une à Raoul-Rochette), Robert Fleury, Henri Lehmann,
Mathieu Molé (à propos de son portrait gravé, 20 décembre 1839), Friedrich Overbeck (Rome 1
er
novembre 1856, au sujet de
la gravure de son autoportrait des Offices de Florence, en italien).
Luigi CALAMATTA
 : voir aussi les n
os
124, 144-149, 168, 213, 290, 291, 296.
46.
Jules CAMBON
(1845-1935) diplomate. L.A.S.,
Lyon
29 septembre 1887, à Isaïe Levaillant, directeur de la Sûreté
générale ; 6 pages in-8, en-tête
Cabinet du Préfet du Rhône
(marques au crayon pour impression, lettre déchirée
et réparée).
200/250
Craintes du Préfet du Rhône sur un séjour du général Boulanger à Lyon. Des groupes nombreux s’amassent
près de l’hôtel du général et crient
Vive Boulanger
ou
Vive la France
. De « source certaine », le général « veut être à Lyon
dimanche toute la journée. La durée de ce séjour est tout à fait anormale ; elle est inexplicable, à moins qu’elle n’ait pour
but de profiter de ce que les Lyonnais ne seront point dimanche renfermés dans leurs ateliers. Ce jour-là, il n’y a dans les
casernes ni manœuvres, ni exercices, et nous allons voir d’ici là la curiosité publique s’exalter, et les groupes de badeaux ou
de malintentionnés augmenter en nombre dans la rue de la République ». On craint « un coup monté »… Cambon en est moins
sûr, mais il craint l’exaltation des esprits : « et je ne dois pas oublier qu’il y a ici un noyau de politiciens qui vont depuis les
radicaux jusqu’aux anarchistes, et qui ne cherchent que plaies et bosses pour le gouvernement. […] Le gouvernement qui a eu
la faiblesse de laisser venir ici le général Boulanger devrait avoir la prudence de l’inviter à rejoindre samedi son poste »… Etc.