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71.
Alphonse DAUDET
(1840-1897) écrivain. L.A.S., à Auguste Rodin ; demi-page in-8.
300/400
« Merci, mon cher Rodin, pour cette noble et mélancolique figure, symbole de nos efforts artistiques et de la lutte
écrasante toujours recommencée. Ma femme l’a voulue à la belle place de son salon et vous prie de venir juger de l’effet, en
dînant avec nous jeudi prochain. Rien que des amis, en veston, et cette fois vous pourrez prendre le petit bouquin »…
On joint une L.S. à Gustave Larroumet, [1897], évoquant « l’immonde affaire Dreyfus », et le récit de voyage
Jérusalem
...
72.
Alphonse DAUDET
. L.S., [1896], à Gustave Larroumet ; 2 pages in-8.
200/250
Il est ravi d’apprendre que Larroumet rendra compte des
Souvenirs d’un matelot
de Georges Hugo dans
Le Figaro
,
« parce que les critiques que vous ferez de ce terrible joli livre sauront ménager l’orgueil de son jeune auteur, et que personne
mieux que vous ne pourra rendre justice à ce brave et courageux enfant devenu un esprit vaillant et sérieux ». Daudet
s’indigne d’un article de
La Petite République
« sur les fils à papa », qui « mettait dans le même sac le petit Lebaudy, le petit
Léon Daudet et le petit Georges Hugo. N’est-ce pas un ignoble mensonge ? Mon fils qui a ses deux diplômes de bachelier, six
ans de médecine, je ne sais combien de livres derrière lui, un cerveau toujours sous vapeur, une boulimie de savoir et vingt-
huit ans à peine ; Georges Hugo, qui, après avoir tiré trois ans de matelotage sans faveur aucune les pieds nus sur le pont à
5 heures du matin et par tous les temps, a trouvé le courage d’écrire ces pages vibrantes où l’émotion est dosée avec tant
d’art, ces pages où pour la première fois le matelot raconte sa vie au lieu de la laisser raconter à l’officier. Et le journal des
socialistes, la gazette de Jaurès tombe exprès sur ces deux-là et les compare au petit tringlet sinistre et vidé de M
lle
Marsy »…
73.
Virginie DÉJAZET
(1798-1875) actrice. 6 L.A.S., Paris 1874-1875, à son ami Lamy, directeur du Théâtre des Variétés
de Lyon ; 25 pages et demie in-8, une à son chiffre.
400/500
Belle correspondance de la comédienne.
7 octobre 1874
. La proposition de Lamy de jouer sur son théâtre à Lyon lui
paraît presque impossible, car elle ne peut « jouer qu’une fois dans chaque ville » ; il faudrait donc une sorte de représentation
solennelle, dans une grande salle, etc.
19 janvier 1875
. Elle espère profiter de son invitation : « Je donne des représentations au
Vaudeville, qui je pense cesseront à la fin du mois »…
4 mars
. Elle espère que la 1
re
représentation de son opérette a marché
selon ses désirs, et compte qu’il lui fera l’hommage de son talent « si sympathique si original, et si vrai ! » Elle exige qu’il joue
avec elle, « sans quoi pas de Déjazet aux Variétés de Lyon. […] On m’a dit ici que M
me
Doche n’avait jouée chez vous que
deux fois, pour cause de mauvaise recette. Diable ! Voilà qui n’est point rassurant. Et malgré qu’à Lyon je me crois plus aimée
qu’une autre non comme mérite, mais par droits de mon passé de jeune fille ! Je ne m’inquiète pas moins de la réception que
l’on fera à la vieille femme »…
15 mars
. Elle ironise sur le « nouveau
progrès
» qui consiste à faire le bénéfice de Delannoy en
matinée, à l’Opéra : « jouer la comédie en plein jour, cela semble me rapprocher de certains saltimbanques »… Puis elle dispute
les conditions de son engagement à Lyon : « vous me traitez un peu
serré
. Partage au-dessus de mille F. c’est
raide 
! »… Elle
fait valoir ses frais, l’importance de la mise en scène, les répétitions, etc. « Allons cher ami, un bon mouvement, payez-moi
mon
voyage allée et retour, puis, diminuez quelque chose sur le
chiffre
prélevé avant le partage »…
23 mars
. Elle accepte ses
propositions, mais elle avait oublié l’article cuisine, puisqu’elle ne supporte pas celle des hôtels, et fait des propositions de
répertoire :
Le Pré Saint-Gervais
,
Mlle Dangeville
,
Vert-Vert
, etc.
8 octobre
. On lui a posé un vésicatoire, suite à une maladie
attrapée en chantant aux Variétés au bénéfice de la mère de Grenier… L’acteur Éd. Castel achève la lettre en rassurant Lamy :
« si vous êtes toujours dans les mêmes dispositions, elle se fera un véritable plaisir de venir tenir sa promesse de l’année
dernière »…
74.
Eugène DELACROIX
(1798-1863) peintre. L.A.S., Paris 6 juin ; 1 page in-8 (lég. tachée).
600/800
« J’ai reçu le résultat de votre travail que je trouve des plus satisfaisans. Je suis forcé de me trouver demain matin à
l’exposition pour concourir à l’examen des tableaux comme membre du jury : je vous prie donc de vouloir bien passer chez
moi vers
trois heures
de l’après midi. Je serai très heureux de voir votre second essai »…
75.
Jean-Baptiste DELISLE DE SALES
(1739-1816) écrivain et philosophe. P.A.S., et 3 L.A.S., 1796-1812 ; 4 pages in-4 ou
in-8 (une en partie impr.), adresses (portrait gravé joint).
500/600
5 prairial (24 mai 1796)
. Extrait du procès-verbal de la séance générale de l’Institut, demandant au gouvernement « pour
former la bibliothèque de l’institut national, le depot littéraire de l’Arsenal, composé de la totalité des cabinets de Paulmy
et d’Artois et d’une partie de celui de La Valliere », et priant le Directoire de donner les ordres pour le transfert des livres ;
apostille de La Révellière-Lépeaux, cosignée par Reubell et Barras.
2 brumaire IX (24 octobre 1800)
, à l’architecte Giraud,
le remerciant au nom de la Classe des Sciences morales et politiques pour « les deux gravures d’un monument sépulcral »…
18 janvier [1810?]
, à Louis-Antoine de Bougainville : « Je me felicite de vous avoir pour juge, car vous réunissés la probité et les
lumieres : – j’ai quelques clients qui vous parleront pour moi – ce sont Homere, Orphée La Fontaine, le general Montalembert,
Forbonais, Sylvain-Bailly et Malesherbes »…
11 mars [1812]
, à M. Guillon, professeur au Lycée Bonaparte. Il a pour lui un bel
exemplaire de la dernière édition de sa
Philosophie de la Nature
, sur laquelle il donne des précisions bibliographiques
: « C’est
la seule edition dont je répons et devant vous et devant la posterité »…
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