Page 32 - cat-vent_ader14-06-2012

Version HTML de base

30
Fouché avait donné des espérances sur le Roi de Naples [Murat] : « Je suis très affligé de voir ce prince avec nos ennemis,
son cœur est toujours pour l’empereur, au point que les anglais et les autrichiens lui demandent des garanties de sa fidélité.
Quand je l’ai quitté à Naples, il paroissoit n’avoir plus d’irresolution, et il m’avoit donné sa parole de me suivre à Rome et de
remplir les intentions de l’empereur. Une lettre de M. Metternich, des envoyés autrichiens ont détruit […] le fruit de mes
efforts & ce qui ajoute à ma peine, c’est l’abandon de la Reine qui avoit employé jusqu’à cette époque toutes les ressources
de l’esprit que vous lui connaissez, à détourner le Roi des seductions des puissances coalisées. J’espère que nous touchons à
des evenemens plus heureux, que la paix enfin, ou des victoires changeront notre douloureuse situation »…
104.
Charles FOURIER
(1772-1837) philosophe et économiste. L.A.S., Belley 8 février 1818, à Louis Desarbres, banquier
à Lyon ; 1 page in-4, adresse (qqs défauts marg.).
300/400
Il informe le banquier du passage ou de la protestation des cinq effets envoyés en janvier ; celui sur Malfroid lui a causé
une alerte. « Après l’avoir envoyé au notaire Combe à Champagne j’appris quil était allé à S
t
Rambert & que probablement il
ne serait pas à Champagne pour le 2 fev. […] Je crus devoir aller à Champagne de peur que l’effet ne perimat. J’y ai trouvé le
notaire qui était arrivé la veille de mon protest en ordre : cet incident ajoutera aux frais »…
105.
Anatole FRANCE
(1844-1924) écrivain. 3 L.A.S., 1883-1908 et s.d. ; 6 pages in-8.
120/150
13 février 1883 
: nouvelles de sa santé, regrets de n’avoir pu donner des places pour la séance de samedi dernier, et
salutations à son ami Henri Welschinger…
19 janvier 1906
, [à Mme Louis Barthou] : sa santé l’oblige à « finir l’hiver sous un
climat moins cruel que celui de Paris »…
S.d.
, à Édouard Herriot, en faveur de son ami Pierre Calmettes, conservateur adjoint
au Musée de la Guerre, et « dont le sort est entre les mains du rapporteur du budget de l’Instruction publique » pour une
injustice de statut et de salaire… On joint une carte de visite a.s., et une note autographe sur la magie et les sorcières.
106.
Anatole FRANCE
. Manuscrit autographe signé, [1902] ; 2 pages in-4 avec qqs ratures et corrections.
200/250
Hommage à la comédienne Marie-Thérèse Piérat (1885-1934). « Avec quel ravissement j’ai vu Mademoiselle Piérat créer
la Daphné des
Noces corinthiennes 
! C’était dans la maison aimable et discrète de Ludovic Halévy. M
elle
Piérat est une enfant,
me dit mon illustre confrère, mais elle est merveilleusement douée et vous allez l’entendre. C’était un enfant, blonde rose et
blanche. Et c’était déjà une comédienne accomplie. Elle trouvait en elle pour jouer ce grand rôle d’amoureuse de la nature
et de l’art. […] Je suis heureux et fier que mes vers et ma pensée aient fourni à cette comédienne prédestinée les moyens de
montrer son pouvoir sur une salle de spectacle »…
107.
Anatole FRANCE
. Manuscrit autographe signé, [1905] ; 3 pages et demie in-8 avec ratures et corrections.
300/400
Réponse à une enquête sur la morale destinée à
La Revue
(1
er
décembre 1905). « La morale est la règle des mœurs. Et les
mœurs sont des habitudes. La morale est donc la règle des habitudes. On appelle bonnes mœurs les mœurs habituelles. […]
Les vieilles habitudes sont chères et sacrées aux hommes : tel est l’origine de la loi religieuse. Aussi voyons-nous que la morale
des religions se rapporte à un état ancien des mœurs. Cela est vrai pour tous les cultes. Et c’est dans ce sens que Lucrèce a
dit que la religion enfantait des crimes »…
108.
Anatole FRANCE
. Manuscrit autographe,
Allemagne et Angleterre
, [1911]
; 5 pages et demie grand in-fol., avec
de nombreuses ratures et corrections.
600/800
Article consacré à la rivalité industrielle de l’Allemagne et l’Angleterre, citant un « conte » extrait de
L’Île des pingouins
(1908, IV, 3) où le Dr Obnubile assiste à une séance du parlement de la Nouvelle Atlantide au cours de laquelle sont
approuvées, sans débat, des propositions de guerre industrielle et commerciale, forme moderne de la conquête. Cependant
les économistes annoncent de mauvaises affaires en 1911. « Voilà pourquoi on nous dit : la guerre dans trois ans »… La paix
tremblera toujours, tant que les intérêts des États dirigeront le pouvoir. « La seule façon d’écarter à jamais tout péril de guerre
est dans une organisation du prolétariat international. Mais je sais bien des bourgeois en Angleterre en Allemagne et en
France qui trouvent le remède pire que le mal »…
Reproduction page ci-contre
109.
Louis-Benjamin FRANCŒUR
(1773-1849) mathématicien et astronome. Manuscrit autographe signé,
Nouvelle
méthode pour déterminer la longitude des stations
…, [1828] ; 1 page et quart in-4.
300/400
Analyse d’un mémoire du capitaine D.W. Grant paru dans
Asiatick Researches
(Calcutta, 1828). « L’auteur suppose qu’on
ait une lunette méridienne exactement orientée, & qu’on y observe les passages méridien, de la lune & d’une étoile. La
différence entre les temps moyens indiqués par un chronomètre entre ces deux passages est le tems moyen écoulé de l’un
à l’autre ; corrigeant de l’accélération des fixes, on a la durée sidérale écoulée. Ajoutant l’ascension droite A de l’étoile, on a
A + t pour le tems sidéral du passage ou l’ascension droite du bord lunaire », etc.
On joint une L.S. de Joseph Delambre au Dr Stanislas Gilibert (1813), et une L.A.S. d’Ernest Laugier à un confrère
(1835 ?) au sujet d’un mémoire « sur la transmission libre de la chaleur rayonnante par différents corps solides et liquides ».