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flote. Ils n’ont pas même donné chasse à des fregates qui croisoient à l’ouvert de la baye, probablement pour ne pas entamer
un engagement. Une prise anglaise chargée de morue a passé près d’eux, une fregate l’a prise à la remorque, & elle est
entrée sans accident. […] Ils se sont eloignés dans le Sud, peut-être pour se porter à l’ouvert du detroit, ou pour retourner
en Corse »... On dit que la levée forcée que les Anglais ont fait en Corse y a occasionné un mécontentement général : les
partis sont aux prises, et les Anglais réduits à la possession de Saint-Florent ; Paoli lui-même aurait été arrêté… Il est essentiel
qu’ils communiquent fréquemment, afin que le Comité de Salut public puisse modifier ses plans en fonction des lumières
transmises par Villar. « Je suis surtout très empressé de savoir sur quoi l’on doit compter par rapport à la Toscane. Nos
succès en Espagne doivent enfin ouvrir les yeux des petites puissances d’Italie. L’armée espagnole est dissoute ; elle a fui en
desordre devant nos fiers Républicains. Tentes, artillerie, munitions, tout est tombé en leur pouvoir. Figuieres s’est rendu sans
tirer un coup de canon. Neuf mille hommes ont été faits prisonniers, & probablement à l’heure qu’il est Roze est en notre
pouvoir. Il nous reste à affranchir la Méditerranée »…
On joint 2 L.S., dont une cosignée par L.-B. Guyton-Morveau et D.V. Ramel-Nogaret, 1793-1794.
153.
Camille JORDAN
(1771-1821) homme politique et écrivain. L.S., L.A.S., P.A. et une lettre dictée avec corrections
autographes, 1805-1820 ; 7 pages formats divers (portrait joint).
300/400
Lyon 26 floréal XIII (16 mai 1805)
, comme
Secrétaire de la Société des Amis du Commerce et des Arts
(en-tête) au sculpteur
Chinard, lui envoyant les règlements de la Société, et l’invitant à y adhérer…
12 juin
, à M. Ampère : « Quel regret d’être obligé
de partir brusquement, et sans vous avoir revu, sans avoir fait le charmant déjeuner, lorsqu’il nous restait tant à dire »…
Avertissement
. Introduction à un discours comme président d’une assemblée électorale, afin de « faire connaître la
doctrine irreprochable que j’ai professée. […] j’appele en temoignage de cette exactitude, les fideles souvenirs d’un nombreux
auditoire »…
[17 juillet 1820]
. Réponse corrigée à une lettre du comte de Serre, Garde des Sceaux (copie jointe), annonçant l’admission
de Jordan à l’honorariat du Conseil d’État. La disgrâce de sa révocation ne saurait affaiblir son zèle à servir Sa Majesté : « Ma
conduite récente à la Chambre n’a été qu’un gage nouveau de cette ancienne
loyauté
que S.M. a la bonté de reconnaître.
J’ai cru servir les intérêts les plus vrais du trône en défendant nos lois fondamentales contre vos innovations », notamment
à propos du jury, du vote et du Concordat… Il ironise sur le motif invoqué de sa mauvaise santé et ses absences du Conseil,
et conteste les « 
erreurs
prétendues » : s’il est vrai que des factions révolutionnaires nous menacent, « le plus sûr moyen
d’accroître le péril, c’est d’affaiblir les garanties promises, d’offenser l’opinion nationale par les témoignages d’une injurieuse
défiance, d’appuyer le gouvernement sur vos nouveaux alliés, les hommes de 1815, sans avoir obtenu d’eux une seule rétraction
publique des préjugés qui les rendent si justement suspects. C’est surtout de tolérer ou de dissimuler leurs nouveaux excès,
comme on a eu le malheur de le faire à l’origine des troubles de Paris »…
On joint la copie d’une lettre du futur Louis XVIII à son agent Jacques Imbert-Colomès, témoignant de la fidélité de
Jordan aux Cinq-Cents, Blankenburg 10 octobre 1797.
154.
Adrien de JUSSIEU
(1797-1853) botaniste. L.A.S., 21 janvier 1826, à M. Descourtilz, docteur en médecine ; 1 page
petit in-8, adresse (lég. mouill.).
250/300
Il le remercie de l’envoi des huit livraisons de son ouvrage [
Flore médicale des Antilles
] ; il n’a pu encore « fouiller dans la
pièce où sont mes graines et je ne sais d’ailleurs comment my prendre parce qu’elles ne sont pas rangées methodiquement
[…]. Je dois faire cet arrangement avec mon fils cadet je mettrai a part des doubles – mais j’aurais desiré scavoir quels sont les
fruits que vous pourriez desirer »…
On joint une L.A.S. de Laurent-Pierre de Jussieu, 7 septembre [1818], à Edme-François Jomard (1 p. in-8, adr.).
155.
Auguste Hilarion de KÉRATRY
(1769-1859) écrivain et homme politique. L.A.S., Rozières près Soissons 27 juillet
1830, à Juliette Récamier ; 3 pages in-8, adresse.
200/300
« Dans l’éloignement où je suis de Paris et des événements bien affligeants qui s’y passent, j’espère que vous ne vous
étonnerez pas de me voir tourner les yeux vers vous, pour vous demander si notre pauvre France doit subir le régime
auquel on la prépare. J’ai quelque foi dans les destinées de mon pays ; mais un mot de votre main, ou dicté par vous,
ajouterait à ma confiance. Le
Moniteur
ne parle pas de la Chambre des Pairs : est-ce qu’un ministère qui fouille aux pieds toute
légalité lui ferait l’injure de compter sur elle ? Reconnaitrait-elle jamais la nouvelle représentation avec laquelle on voudrait
la mettre en rapport ? J’ai quelque peine à le croire. Au reste je suis persuadé que les collèges électoraux seront déserts en
septembre prochain ; il serait difficille qu’un homme d’honneur consentît à y paraître »… Il propose d’offrir bientôt ses civilités
à Mme Récamier, si elle habite toujours la capitale : « la belle saison a dispersé vos amis ; mais vous pouvez être certaine qu’il
leur sera bien doux de se rallier près de vous en quelques mois. Vous possédez éminemment ce qui attire et ce qui concilie
les esprits je doute pourtant que votre pouvoir allât jusqu’à nous faire sympathiser avec les hommes qui viennent de déclarer
la guerre à notre pauvre France »… Il se rappelle au souvenir de Chateaubriand, et fait des vœux pour la santé de son amie :
« c’est demander au Ciel qu’il conserve ici bas un de ses meilleurs ouvrages »…
On joint une L.A.S. au baron de La Bouillerie, intendant général de la Maison du Roi, Paris 16 février 1829.