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204.
Stéphane MALLARMÉ
(1842-1898) poète. L.A.S., Paris 24 octobre [1887 ?], à un ami ; 2 pages obl. in-12.
1.200/1.500
« Monsieur Robert de Souza qui veut me consacrer un travail, désire que je mette entre ses mains l’exemplaire Dujardin
de mes
Poésies
. Seriez-vous assez aimable pour me le faire tenir, afin qu’il le consulte et que je le possède ensuite. Que
devenez-vous, il faudra bien se voir »…
205.
Stéphane MALLARMÉ
. L.A.S., Valvins par Avon 15 mai [1898], à Auguste Rodin ; 2 pages in-12.
4.000/5.000
Magnifique soutien à Rodin et à sa statue de Balzac, refusée par la Société des Gens de Lettres.
« J’aurais voulu être à Paris, hier, pour applaudir Mirbeau et gardais jusqu’à cette rencontre avec vous ma poignée de
main au sujet des déboires et du tourment qu’on vous cause ; car rien, la goujaterie surtout – dis-je de mes confrères – ne
touche à la sérénité grandiose de l’œuvre. Les individus, qui tirent à la ligne, ont beau jeu, certes, de se mal conduire devant
la postérité, à cause qu’ils lui échappent. Voilà une peine de l’isolement, ne pouvoir crier sa fureur au feuillage et à l’eau ; et je
ne décolère pas : qui sait, peut-être, vous sentez-vous, après le haussement d’épaules, calme, ayant toute gloire, qui consiste
en la certitude »… Ce mot, auquel il ne veut pas de réponse, a pour seul but de se « trouver pas loin de votre main, pendant
cette crise d’hostilité démente et stupide. Merci, j’ai avisé de votre souvenir ces Dames à Paris et attends comme elles, mais
j’irai vous voir et Balzac auparavant, que l’on sait tous ici, cet été, en vue de profiter de votre promenade en Seine-et-Marne.
Le culte de Stéphane Mallarmé ».
Reproduction page 59
206.
Louis MALVY
(1875-1949) homme politique. 5 L.A.S., Souillac (Lot) ou Paris 1923-1932, à Édouard Herriot ; 13 pages
et demie in-4 ou in-8 (3 deuil, 2 à en-tête
Chambre des Députés
).
800/1.000
Belle correspondance politique après sa réhabilitation.
15 août 1923 
: «Depuis le jour où fut rendu contre moi l’ignoble
verdict qui me chassa de France […], jusqu’au jour de mon retour, vous n’avez cessé, je le sais, de protester contre cet acte
abominable. Votre télégramme me parvenant après les manifestations enthousiastes des républicains du Lot, a été pour moi
une joie de plus »…
24 août 1923
. Profonde émotion après la lecture de son article dans
L’Œuvre 
: « vous y avez mis toute votre
conscience et tout votre cœur ! […] Ah ! je n’oublierai jamais l’accolade que vous m’avez donnée, les yeux baignés de larmes,
dans un des bureaux du Sénat où je vous trouvais, après la lecture de l’inique verdict ! Je n’oublierai jamais […] que c’est vous,
Herriot, qui aurez fait entendre le cri le plus émouvant d’une noble conscience contre cette “parodie de justice” et cette
“meurtrissure du droit” »…
22 février 1924
, il se défend après « les calomnies abjectes » du Prince Murat ; il expose comment,
en exil, il s’est intéressé avec ses proches, à une affaire de mines en Espagne ; il a dû vendre des tapisseries et « un vieux
portrait de famille (Mme de Verninac par David) » ; de retour en France, sa femme a sauvé la Miroiterie de Souillac. « Ruiné
matériellement par ceux qui m’ont fait condamner à l’exil, les misérables voudraient encore entacher mon honneur »…
11 mai
1932
. Après avoir entendu P.E. Flandin exposer à un groupe de Radicaux les difficultés qui rendent inévitable la formation
rapide d’un gouvernement, il avertit : « La question financière et la question de politique extérieure sont au premier plan de
leurs préoccupations et je ne serai pas étonné de voir le Président de la République faire appel à vous dans un délai très
rapproché. De grandes questions financières vont se poser devant vous »…
23 décembre 1932
, demandant un entretien à la
suite de propos entendus « dans les couloirs de la Chambre »…
207.
MARIE-AMÉLIE
(1782-1866) Reine des Français, épouse de Louis-Philippe. P.A., [avril 1834] ; demi-page in-4 à son
chiffre couronné.
150/200
Copie d’une dépêche télégraphique relative à la révolte des canuts. « De Lyon le 12 avril 11 h du soir. Le Sous-préfet de
Villefranche à M
r
le Ministre de l’Intérieur. Lyon est délivré, les fauxbourgs occupés par les Insurgés sont tombés en notre
pouvoir, les communications sont rétablies partout. Les malles-postes ont repris leur service ce soir. Les anarchistes sont dans
le plus grand désordre ».
208.
Auguste MARIETTE
(1821-1881) égyptologue. L.A.S., Musée de Boulaq 10 avril 1872, [à Jules Michelet] ; 4 pages
in-8.
600/800
Longue lettre sur l’iconographie du chat en Égypte. … « Le chat ne paraît en Égypte qu’avec la XII
e
dynastie (un
peu avant Abraham) ; les monuments très nombreux de l’Ancien Empire n’ont font, en effet, aucune mention. À partir de ce
moment il entre de plain-pied dans le Rituel, et c’est seulement à ce titre qu’il est vénéré »… Il renvoie son correspondant aux
ouvrages de Champollion, Lepsius et Rosellini, et aux plâtres et bas-reliefs dans les musées, et il parle de la représentation
égyptienne des animaux. Le chat est un symbole de la pureté et figure à l’entrée des temples ; il a « sa place dans le mythe du
soleil vainqueur des ténèbres, de la vie qui triomphe de la mort, du bien vainqueur du mal », etc., mais n’est jamais représenté
comme « ami de l’homme »… Etc. [Michelet collaborait alors au livre de sa femme sur
Les Chats
 ; il a noté en tête de la lettre :
« Egypte M. Mariette », et a souligné certains passages de la lettre à l’encre rouge.]