Page 7 - cat-vent_ader14-06-2012

Version HTML de base

5
8.
Mustafa Kemal ATATÜRK
(1881-1938) premier Président de la République Turque. L.S. « Gazi M. Kemal », Ankara
13 décembre 1933, au Président Édouard Herriot ; 1 page et demie in-4 à son chiffre, enveloppe avec cachet cire
rouge.
400/500
Les conférences qu’Herriot a faites à Paris sont « empreintes d’une grande élévation d’âme et d’esprit », et le touchent
d’autant plus vivement que la haute personnalité d’Herriot « émerge parmi les hommes d’État de notre siècle par ses qualités
unanimement reconnues de loyauté et de grande intégrité ». Ces conférences « sont de nature à avoir la plus heureuse
influence sur le raffermissement des relations d’amitié turco-française »…
9.
Pierre-François AUGEREAU, duc de Castiglione
(1757-1816) maréchal de France. L.S., Valence 17 janvier 1814,
au comte de Saint-Vallier à Grenoble ; 1 page et demie in-fol.
400/500
Belle lettre sur la défense du territoire. [Augereau est alors commandant en chef de l’Armée de l’Est à Lyon, et Saint-
Vallier, commissaire extraordinaire dans la 7
e
division militaire (Dauphiné)].
En arrivant à Lyon il a trouvé la situation difficile, et la position critique : « Je n’ai trouvé personne pour la défendre,
considérant environ mille conscrits de divers regiments, habillés et armés deux ou trois jours auparavant comme pouvant
opposer une bien foible résistance à un ennemi qui s’étoit déjà établi au château la Poype »... Venu à Valence pour juger des
ressources de la 7
e
division, il n’a trouvé qu’environ 700 hommes d’infanterie qu’il fait partir en poste pour Lyon. Si les troupes
« peuvent être rendues à Lyon avant que l’ennemi y entre cela fera un très bon effet. J’y ai laissé le général Musnier avec les
mille hommes dont je vous ai parlé plus haut j’éspère que si le préfet de la Drôme peut me faire atteler quelques pièces qui
sont ici ainsi que je le lui ai demandé nous fournirons un noyau de ralliement auquel cela rattachera cette brave population qui
ne demande que des armes, des munitions et un point de réunion. Lyon manque de tout »… Il parle des vivres, et annonce son
retour à Lyon. « Si l’ennemi s’étoit emparé ou s’emparoit de Lyon avant que j’y aye réuni quelque force je fais rétrograder ces
troupes sur Vienne d’abord et sur Valence s’il y a nécéssité […] Je vous engage à me réunir le plus d’hommes armés et habillés
que possible de vos gardes nationales mais surtout des armes et des munitions. Défendons-nous »…
10.
Honoré de BALZAC
(1799-1850) romancier. L.A.S., [vers 1832 ?], à Charles Guilbert de Pixerécourt ; demi-page
in-12, adresse, cachet cire rouge.
1.000/1.200
« Vous me feriez plaisir, mon cher maître, de donner en mon absence un billet pour deux personnes au porteur du
présent »… [Pixerécourt dirigea le théâtre de la Gaîté de 1825 à 1835.]
11.
Honoré de BALZAC
. L.A.S., Paris 14 juillet 1848, au comte Orloff, ministre de la Police de l’Empire, à Saint-
Pétersbourg ; 3 pages in-4 (sous chemise soie bleue).
6.000/7.000
Demande de faciliter son entrée en Russie. [Après la Révolution de 1848, l’entrée en Russie était devenue très difficile
pour les Français ; Balzac voulait rejoindre Mme Hanska en Ukraine. Il reçut l’autorisation tant désirée en août, et quitta Paris
en septembre pour n’y revenir, une fois marié, qu’en mai 1850 pour mourir quelques mois plus tard.]
L’an dernier, Balzac a séjourné quelques mois chez le comte Georges Mniszech, en Ukraine, près de Berditcheff, «mais une
affaire d’intérêt m’ayant rappelé pour quelques jours à Paris, M. le comte Mniszech qui s’occupe avec passion d’entomologie
a profité de mon retour ici, pour traiter de la plus belle collection d’insectes connue, la collection Dupont, et notre révolution
de février m’a surpris comme un orage, moi comme tant d’autres. Aujourd’hui, je désirerais retourner en Russie auprès des
amis que j’ai le bonheur d’y avoir, non seulement pour y chercher le repos et la tranquillité qui n’existent plus en Europe que
dans votre Empire et en Angleterre, mais encore pour assister au débarquement et au déballage de la collection d’insectes.
Cette collection, qui arrive par Marseille et Odessa, se compose de 23,000 espèces, pèse 800 kilogrammes, et a besoin
des plus grands soins pour que rien ne s’en perde »… Ayant entendu dire que « l’entrée des Français dans l’Empire pouvait
donner lieu à quelques difficultés », il prie Son Excellence de faciliter son admission à la frontière : « je ne suis dans aucune
des conditions qui pourraient me faire exclure. Voici deux fois que je voyage dans les états de S.M. l’Empereur de toutes les
Russies, et je crois avoir tenu et je tiendrai toujours la conduite d’un homme qui sait mieux que tout autre Français ce qu’on
doit de respect aux lois d’un pays étranger, surtout quand on y est accueilli avec faveur. Si les difficultés dont on parle sont
une des mille calomnies qui courent sur le gouvernement Russe et qui prouvent l’imagination de la Presse, il me restera le
plaisir de m’être adressé à vous, […] les voyageurs ne sauraient avoir trop de protections »... Il compte « entrer par la frontière
de Radziviloff »…
[Cette lettre, autrefois conservée aux Archives de la Révolution à Moscou, fut offerte par le gouvernement soviétique
au président Édouard Herriot. Balzac,
Correspondance
, Garnier, t. V, p 323. Exposition
Honoré de Balzac
, Bibliothèque
Nationale, 1950, n° 771.]
Reproduction page 7