ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 122

118
193.
Marie-Angélique du G
DE
B
AGNOLS
, marquise de COULANGES
(1641-1723) épistolière, épouse de Philippe-
Emmanuel de Coulanges (1631-1716), cousin de la marquise de Sévigné.
Lettre autographe, 23 décembre [1695], à la marquise de S
ÉVIGNÉ
à Grignan ; 6 pages et quart in-8, adresse avec cachet
de cire rouge aux armes (brisé).
1 500/2 000
B
ELLE
ET
RARE
LETTRE À
LA MARQUISE DE
S
ÉVIGNÉ
. Elle craint de ne pas revoir son amie [Mme de Sévigné mourra en effet à Grignan
le 17 avril 1696], puis elle évoque la maladie de la comtesse de Grignan, le mariage de Pauline de Grignan, petite-fille de la
marquise, avec Louis de Simiane (29 novembre 1695), un mariage dans sa propre famille (Gabrielle du Gué de Bagnols avec Léonor
de Montchevreuil, marquis de Mornay), et divers événements du temps.
« La jollie chose de datter une lettre de Marseille, la jollie chose de se porter asses bien pour faire des voyages, la jollie chose
d’estre toujours aimable comme vous l’estes, mais la villaine chose de me tromper car mon amie vous me trompes, vous ne
reviendres point, je le scay par des personnes bien instruittes, vous aimes à abuser de ma simplicité mais je ne suis pas si simple
pour les choses qui me tiennent autant au cœur, cepandent il est certain que l’on vous dit vray quand on vous assure que le retour
du printemps est pernitieux pour madame de G
RIGNAN
dans l’air subtil qu’elle respire, mon oracle [H
ELVETIUS
] est bien de cet avis,
vous me donnes une grande idée de sa foiblesse par me conter qu’elle ne put se faire porter à la chapelle pour voir marier sa chère
Pauline, pour moy je croy que si j’avois sceu le jour je m’y serois trouvée ne le pouvant j’ay ecrit à madame la marquise de S
IMIANE
,
lui aves vous donné ma lettre ma chère amie ; nostre mariage est enfin resolu pour le landemain des roys la nopce selon toutes
les apparances se fera ches moy, je vous manderay dans peu de jours qui donnera le disné du landemain, M
r
de B
AGNOLS
[beau-
frère de Mme de Coulanges] est de retour, je le trouve triste et abattu sa grande fille maigre et je ne voy point de mariage prest.
Je donne tous les jours madame de G
RIGNAN
pour exemple, rien n’est pareil à la maniere dont elle establit sa famille, je loue et
approuve beaucoup une pareille conduite, celle de M
de
de L
ESDIGUIÈRES
est bien extraordinaire apres avoir pansé qu’il n’y avoit que
Mlle de C
LERAMBAUT
au monde pour son fils et avoir reglé toutes choses avoir esté contente de deux cent mille ecus elle a rompu
ce mariage avec des circonstances tres desagreables pour M
r
et M
de
de Clerambaut, on pretent qu’elle veut presentement Mlle de
D
URRAS
. Rien ne peut surprendre de cette femme là ; je passe ma vie à faire la question à M
r
de T
REVILLE
que vous luy faittes, il n’a
aucune bonne raison à me répondre si ce n’et que la raison ne se mesloit pas de ses affaires dans ce temps là, je vous prie ma tres
aimable de vouloir bien dire à monsieur le chevalier de G
RIGNAN
que madame de M
ONTCHEVREUIL
qui conte sur son amitié m’a fait
promettre que je ne luy lesserois pas ignorer nostre mariage, je vous demande en mesme temps de luy vouloir bien dire des choses
de ma part. M
r
de C
OULANGES
est à Versailles il y a de grandes affaires car il faut à ce qu’il dit qu’il entande les noels de la messe
de minuit. Pour moi je conte demain d’aller dans mon couvent passer les festes, je m’en fais un plaisir depuis trois semeines, je
suis toujours entouré de monde depuis le matin jusque au soir, je suis fort malcontente du chevalier de S
ANZAY
de ne pas faire son
élément de la mer il n’est pas permis d’avoir des gousts quand on est un cadet de bonne maison sans bien ou du moins il n’est pas
pérmis de les suivre ; adieu ma chere madame je vous aime trop pour croire legerement vostre retour helas je me deffie toujours de
ce que je desire passionnement ; l’oraison funebre [de l’archevêque de Paris, François Harlay de Champvallon] n’est point encore
imprimée je me charge de vous l’envoyer des qu’elle le sera quoique je sois persuadée que le pere G
AILLARD
prendra ce soin là luy
mesme, je suis versée il y a quatre jours dans mon carosse qui a esté tout fracassé et les glaces reduittes en poussiere, c’est un tres
grand miracle de ce que je suis encore au monde, vous auries perdu une personne fort attachée à vous ainsy mon amie remercies
Dieu de ce qu’il m’a conservé, je vous en supplie ».
Publiée par Monmerqué en 1827 dans les
Lettres inédites
, puis dans l’édition des Grands Écrivains de France (t. X, 1862, p. 334,
n° 1438) ; Bibl. de la Pléiade (éd. R. Duchêne, t. III, p. 1133, n° 1359).
Elle provient, selon une note inscrite en tête de la lettre, de la marquise de P
ERRIER
, descendante de Mme de Sévigné.
Ancienne collection Marcel P
LANTEVIGNES
(Versailles 8 mars 1977, n° 175).
194.
Françoise-Marguerite de S
ÉVIGNÉ
, comtesse de GRIGNAN
(1646-1705) fille de la marquise de Sévigné, dont elle
fut la prinncipale correspondante ; femme (1669) de François Adhémar de Monteil comte de Grignan (1632-1714).
Pièce autographe ; 1 page in-4.
400/500
R
ARE
DOCUMENT
. Au dos d’un compte concernant la communauté de C
LAUSAYE
de 1676 à 1683, elle a noté : « Compte rendu a la
Comunauté de Clausaye par Scipion Delaitre en 78 et 79 » ; suit la mention de paiements faits à Apert et à Auric. Puis : « Je prie
Monsieur Prat de me mander lorigine de la comunauté de Clausaye. Sil nen a pas la mémoire presante, quil lenvoye demander a
Auric et les payemens quil a receus et ce qui reste a recevoir ».
O
N
JOINT
un « Mémoire de la vaisselle que j’ay fait faire en novembre 1685 par M. Petit », avec la liste des pièces tirées de sa
« vieille vaisselle » données au même, avec note autographe au dos : « mémoire de ma nouvelle vaisselle en novembre 1685 ».
195.
Pauline de G
RIGNAN
, marquise de SIMIANE
(1676-1737) petite-fille de la marquise de Sévigné, fille de la comtesse
de Grignan, elle épousa en 1695 Louis de Simiane (1671-1718), fut dame de compagnie de la duchesse d’Orléans ;
elle aussi épistolière, elle joua un rôle dans la transmission du texte des lettres de sa grand-mère.
400/500
Lettre autographe signée « Grignan de Simiane », Aix 14 novembre [1730, à M. A
LPHANTIS
à Marseille] ; 4 pages in-4.
L
ETTRE
À
SON
ENTREPRENEUR
RELATIVE
AUX
TRAVAUX
À
EFFECTUER DANS
SON
CHÂTEAU DE
B
ELOMBRE
PRÈS D
’A
IX
. Elle s’étonne de n’avoir
pas reçu de réponse à ses courriers, lui indiquant son intention de « murer la porte de ma chambre et de la blanchir parce quil falloit
quelle fut seche pour me recevoir »… Elle le prie de l’excuser d’avoir réagi trop vivement face à son silence, « un mot de reponse de
votre part mauroit tranquillisé »… Elle poursuit : « Je ne suis pas si pressée des fenetres den haut, pourveu que le bois soit prest,
nous ferons cet ouvrage avec le tems, […] songes aux ornemens de ma chambre ce sera une grande douceur pour moy de la savoir
finie mais je vous supplie de mescrire ce qui se passera car cest une chose inquietante que destre dans lignorance profonde de ce
que lon a a cueur. Pour le frere Come il ny a qua le laisser faire, mais cependant je voudrois bien quil songeat un peu a ma terrasse
sur la riviere, vous pouries luy en glisser quelque chose pour manière de question, je luy avois donné quarante huit francs pour la
nourriture, je vous prie mon cher monsieur de luy donner les deux louïs dor pour continuer la dite nourriture »…
1...,112,113,114,115,116,117,118,119,120,121 123,124,125,126,127,128,129,130,131,132,...444
Powered by FlippingBook