ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 357

353
F
EMMES
EN
POLITIQUE
ET
DANS
L
HISTOIRE
De Louise Michel à Gisèle Halimi
658.
Louise MICHEL
(1830-1905) militante révolutionnaire et écrivain, membre de l’Internationale, elle prit part à la
Commune et fut déportée en Nouvelle-Calédonie.
Lettre autographe signée « Louise Michel », Presqu’île Ducos [Nouvelle-Calédonie] 3 mai 1878, à Félix V
OISIN
, « préfet
de police de Paris, membre de l’ancienne commission des Grâces » ; ¾ page in-8, enveloppe.
2 000/2 500
V
IOLENTE
MISSIVE
DE
MALÉDICTION
ADRESSÉE
PAR
LA
V
IERGE
R
OUGE
AUX
VAINQUEURS
DE
LA
C
OMMUNE
. [Louise Michel ne pardonna
jamais la fusillade de nombreux communards, le 28 novembre 1871, condamnés par les conseils de guerre et la « Commission des
grâces », où siégeait notamment Félix V
OISIN
(1832-1915), magistrat et député conservateur, préfet de police (1876-1877), qui venait
de perdre son poste en décembre 1877 après la victoire électorale des républicains.]
« Aux assassins du 28 novembre 1871.
Messieurs, Ceux qui comme nous ont vu croûler l’Empire sous le poids effrayant de ses fautes et de ses crimes peuvent vous
voir croûler sous le même poids. La mort et l’exil saluent votre chûte et le glorieux avènement de la République égalitaire. Soyez
maudits assassins »…
659.
Louise MICHEL
(1830-1905) militante révolutionnaire et écrivain, membre de l’Internationale, elle prit part à la
Commune et fut déportée en Nouvelle-Calédonie.
Lettre autographe signée « L. Michel », [Nouvelle-Calédonie] 18 juillet [1879], à Georges C
LEMENCEAU
; 2 pages in-8
(trace d’onglet).
1 200/1 500
B
ELLE
LETTRE
CONDAMNANT
LES
PÉTITIONS
POUR
SON
AMNISTIE
. [Céleste H
ARDOUIN
, institutrice, avait été arrêtée en juillet 1871 et
s’était liée avec Louise Michel dans la prison des Chantiers de Versailles avant d’être libérée. Elle tenta d’obtenir l’amnistie de
Louise Michel, condamnée à la déportation à perpétuité.]
« Citoyen Clémenceau Est-il encore des gens d’honneur qui m’enverront décharge de la
complicité
dont on m’accuse dans la
démarche infâme et stupide de M
me
Hardouin. J’ai envoyé à plusieurs journaux par la poste la lettre ci-jointe j’ignore s’ils la
recevront en voilà dans tous les cas une copie que vous ne me refuserez pas de faire insérer peut-être se trouvera-t-il un journal
assez honnête pour ne pas me laisser doublement sous le coup de la honte et de la calomnie. Mes plus cruels ennemis n’ont jamais
égalé M
me
Hardouin car ils m’ont laissée sans me salir. Je vous en supplie faites cesser ces comédies je n’ai donc pas assez défendu
dans chaque lettre qu’on s’occupe de moi ! Vous le savez tous et personne n’a respecté la conscience à laquelle j’obéis. Faut-il le
répéter encore arrière les lâches qui implorent jamais je ne sortirai d’ici qu’avec tous »…
Vente 13 avril 2011
(n° 215).
660.
Louise MICHEL
(1830-1905) militante révolutionnaire et écrivain, membre de l’Internationale, elle prit part à la
Commune et fut déportée en Nouvelle-Calédonie.
Lettre autographe signée « L. Michel », [Clermont-de-l’Oise] 4 mai 1885, au citoyen L
ISSAGARAY
; 3 pages et quart
in-12 (réparations au scotch).
700/800
R
EMARQUABLE
LETTRE
DE
PRISON
,
PENDANT
SON
INCARCÉRATION
À
C
LERMONT
-
DE
-
L
’O
ISE
,
QUELQUES MOIS
APRÈS
LE
DÉCÈS
DE
SA MÈRE
.
Elle le remercie d’avoir compris « que je ne pouvais sans infamie accepter une grâce à laquelle je n’ai pas plus de droit que les
autres. Tous ou rien. Je ne veux pas qu’on me paie le cadavre de ma mère [morte le 3 janvier]. Que les amis qui m’ont avertie à
temps soient remerciés aussi. J’accepte parfaitement la responsabilité de ce refus et si les amis réfléchissent ils sentiront que ne
pouvant plus rien pour moi on ne doit pas au moins ajouter d’insulte. Les adversaires l’ont senti. […] Si on ne m’avait écoutée je
serais partie
de suite
pour la Russie ou l’Allemagne : là on tue les révolutionnaires, on ne les salit pas. Qu’on me laisse tranquille »…
Au dos de la lettre, Nicolas D
IDELIN
autorise le journal
La Bataille
à publier cette lettre, dont certains passages ont été biffés au
crayon rouge. [En janvier 1886, un décret présidentiel lui accordera la grâce. Elle refusera encore, avant d’y consentir finalement.]
Librairie Les Autographes, 2006
.
661.
Louise MICHEL
(1830-1905) militante révolutionnaire et écrivain, membre de l’Internationale, elle prit part à la
Commune et fut déportée en Nouvelle-Calédonie.
3 lettres autographes signées « Louise Michel » (une « L. Michel »), 17-20 août 1885 ; 6 pages in-8 ou in-12, enveloppe.
1 300/1 500
I
NTÉRESSANT
ENSEMBLE
SUR
SON
REFUS
DE
SE
PRÉSENTER
AUX
ÉLECTIONS
.
À A
VRONSART
.
17 août
: elle demande de la rayer de la liste des candidates...
18 août
: elle le prie d’expliquer aux citoyennes de
la Fédération républicaine socialiste « que je ne puis sous
aucun prétexte
laisser mon nom comme candidate c’est une chose inutile
et contre mes convictions. [...] quelques-unes de nous à la Chambre n’empêcheraient ni le prix dérisoire du travail des femmes ni
tout le reste »...
[
20 août
]
Aux citoyennes de la Fédération républicaine socialiste
. Elle demande qu’elles retirent son nom de leur liste : « Je crois
que quelques femmes à la Chambre n’empêcheraient pas le prix
dérisoire
du travail des femmes ; et que la prison et le trottoir n’en
continueraient pas moins de vomir l’un sur l’autre des légions d’infortunées. Que chacune de nous combatte avec l’arme qu’elle
croit la meilleure mais le bulletin de vote est moins que jamais la mienne »...
O
N
JOINT
une l.a.s. de V. V
IARDOT
, 18 août 1885, démissionnant de la Fédération républicaine socialiste.
Vente 31 octobre 2001
(n° 220).
1...,347,348,349,350,351,352,353,354,355,356 358,359,360,361,362,363,364,365,366,367,...444
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