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313.
GUERRE DE 1914-1918
. C
ARNET
manuscrit d’un soldat allemand, [1914-1918] ; carnet de 62 pages in-12 (plus ff.
blancs), couv. cart., cachet du papetier
Louis Guthmann Düsseldorf
; en allemand.
200/300
J
OURNAL
DE
BORD
D
UN
A
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DEPUIS
LE
DÉBUT
JUSQU
À
LA
FIN
DE
LA
G
UERRE
; la dernière entrée, datée du 10 mai 1918,
marque son retour auprès de son Elsebeth. L’auteur a noté les noms des régiments auxquels il a appartenu, et a dressé une liste des
villes où il a servi : en Belgique – Chatelineau, Grand-Halleux, Trois-Ponts, Wondelgem, Bouchante –, et dans les départements
de l’Aisne, des Ardennes et la Somme : Guignicourt, Hirson, La Capelle, Clairfontaine, Chailvet, Landricourt, Coucy-le-Château,
Coucy-lès-Eppes, Bergnicourt, Foreste, Ham, Flavy-le-Martel, Bohain, Hattencourt, Roye, etc.
314.
GUERRE DE 1914-1918
. A
LBUM
de 64
PHOTOGRAPHIES
AÉRIENNES
,
N° 7 Kriegs-Tagebuch der Foto-Abteilung
Flieger-Abteilung 10
, 28 février-8 mars 1916 ; registre in-fol. de 66 feuillets, couv. cart., étiquette manuscrite sur
le premier plat ; en allemand (2 photos manquent aux ff. 21 et 39 : Auberive et Reims).
300/400
J
OURNAL DE GUERRE DE
LA
S
ECTION DE
PHOTOGRAPHIE DE
LA
S
ECTION D
AVIATION N
° 10. Chaque feuillet présente une photographie
aérienne de 12 x 16,7 cm ou 9 x 12 cm, et des précisions manuscrites sur l’avion et les conditions de prise de vue : date et heure,
altitude, distance focale, éclairage, diaphragme, obturateur, temps d’exposition… Divers sites et repères topographiques sont
identifiés en légende, ainsi que les noms des participants et les lieux photographiés, tous dans la Haute-Marne (Auberive) ou la
Marne : Mourmelon, Baconnes, Jonchéry, Saint-Hilaire-le-Grand, Prosnes, Saint-Souplet, Moronvilliers, Dontrien, Saint-Martin-
sur-le-Pré, Beaumont-sur-Vesle, Tourmelois… Au verso du dernier feuillet note en français : instructions pour le transfert de
prisonniers.
315.
GUERRE DE 1914-1918
.
Capitaine MANSOUX
, du 217
e
régiment d’infanterie. M
ANUSCRIT
autographe signé,
Dix jours à Verdun et ma captivité
, [1917-1918] ; carnet in-8 de 156 pages au crayon sur papier quadrillé, couv.
moleskine noire (dos usé).
400/500
I
NTÉRESSANTRÉCITETJOURNALDECAPTIVITÉD
UNCAPITAINED
INFANTERIE
.
D’une écriture fine et régulière, très lisible, ce récit est divisé en cinq
parties et complété par une table des matières : I « Dix jours à Verdun »,
1
er
-10 juillet 1916 (p. 1-40) ; II « Comment je fus fait prisonnier »,
11 juillet 1916 (p. 41-54) ; III « De Bouligny à Mayence », 12-16 juillet
1916 (p. 55-72) ; IV « Mon séjour à la citadelle de Mayence », 16 juillet
1916-23 mai 1917 (p. 73-125), avec un « plan sommaire et approximatif »
de leur partie de la citadelle ; V « Séjour au camp de représailles de
Sarrebrück Burbach », 24 mai-23 septembre 1917 (p. 126-154).
Après l’évocation de la vie quotidienne du régiment enfermé dans
Verdun, le récit de l’attaque du 11 juillet 1916 est très vivant et détaillé.
À 15 heures, avec son colonel, ils traversent le pont sur la Meuse,
puis tout le quartier de Verdun, déserté par les civils : « le bruit de la
canonnade a redoublé d’intensité, on n’a aucune peine à ressentir la
réalité des choses et un petit frisson nous pince le cœur ». Le général
d’A
NSELME
ne leur cache pas la vérité : « nous allons occuper un secteur
terrible, le Chênois, et nous sommes un peu dans cette 71
e
division
des troupes sacrifiées. Notre ligne en avant du fort de Vaux, à
environ 1200 m de ce fort, n’existe pas à proprement parler, c’est
une succession de trous d’obus que les hommes aménagent comme
ils peuvent la nuit, car de jour il est impossible de montrer le bout
de son nez, car les mitrailleuses du fort sont d’une extrême vigilance
et comme nous sommes en contre-pente, rien ne peut leur échapper.
[…] Le tunnel de Tavannes a un bon kilomètre de long, c’est un abri
sûr mais très inconfortable. Au début de Verdun, on y accumulait des
troupes de réserve et il a pu contenir plusieurs milliers de soldats […]
une odeur immonde vous saisit aux narines dès qu’on y pénètre […]
nous longeons des abris dans le boyau où des hommes sont couchés,
j’ai su plus tard que ce sont des cadavres qu’il est impossible d’enterrer,
je les trouvais d’ailleurs bien immobiles. […] Depuis quand sont-ils là ? Des semaines peut-être, la pluie, la boue sont tombés sur
eux, les ont collés et figés dans la terre avec laquelle ils se confondent, c’est affreux. Mais ici ce ne sont que quelques cadavres,
plus haut dans la partie qui mène à la 1
e
ligne c’est un charnier véritable et l’on est obligé de marcher dessus, le boyau en est
rempli. C’est, paraît-il, la nuit une véritable vision d’épouvante »… Il décrit les effets de la canonnade incessante, évoque des
relèves difficiles ou impossibles, des erreurs de liaison, le débusquage de soldats cachés (« plutôt des égarés ou des gens un peu
minus habens que des lâches »), les notes de service irréalistes (« de véritables âneries ») ainsi que le « crime » de faire porter des