141
366.
Marie-Charles-César-Florimond de Fay, comte de LA TOUR-MAUBOURG
(1756-1831) général et homme
politique. L.A.S., Paris 21 août 1815, à L
OUIS
XVIII ; 1 page in fol.
100/150
S
UR
SON
EXCLUSION DE
LA
C
HAMBRE DES
P
AIRS
. [Nommé pair de France par Louis XVIII à la Restauration, il se rallia néanmoins
à Napoléon au retour de celui-ci ; l’ordonnance royale du 24 juillet 1815 le condamna pour avoir servi l’Empereur pendant les Cent
Jours, malgré son allégeance au Roi, et le priva de sa pairie.]
« Frappé par une mesure générale qui exclud de la chambre des pairs plusieurs de ceux que vous aviez daigné y placer à vie,
j’ai attendu avec respect ce que Votre Majesté décideroit de mon sort. En examinant les motifs qui m’ont dirigé et la conduite
que j’ai tenue, j’avois osé me flatter, Sire, que si aucun de ceux qui avoient eu le malheur de vous déplaire dans cette circonstance
trouvoit grace auprès de Votre Majesté, je partagerois ce bonheur. Si j’étois entièrement déchu de ce consolant espoir […] il ne me
resteroit plus, Sire, qu’à supplier Votre Majesté de ne pas envelopper dans ma disgrace mes fils qui ont le desir et les moyens de
rendre d’utiles services, et qui ont refusé toutes les offres qui leur ont été faites pendant l’absence de Votre Majesté »… [Sa pairie
lui sera restituée par l’ordonnance du 5 mars 1819 pour ses services et son soutien au légitimisme.]
O
N
JOINT
une autre L.A.S. au Chevalier C
AUCHY
(13 décembre 1827), au sujet d’un rapport présenté à la Chambre des Pairs,
Renseignements relatifs aux opérations militaires et administratives de la campagne d’Espagne en 1823
(demi-page in-8).
367.
Albert LEBRUN
(1871-1950). P.S. comme Président de la République, contresignée Édouard D
ALADIER
, Président
du Conseil, ministre de la Défense Nationale et de la Guerre, ministre des Affaires étrangères, Paris 7 février 1940 ;
1 page grand in-fol. en partie impr., cachet sec.
40/50
Exequatur
ordonnant de reconnaître M. James Kenneth Victor D
IBLE
en qualité de consul de Sa Majesté Britannique à
Bordeaux.
368.
LETTRES DE SOLDAT
. 2 L.A.S. par le chasseur à pied de la Grande Armée D
EFLAMBARD
, janvier-juillet 1807, à sa
mère à Chepniers (Charente inférieure) ; 6 pages in-4, adresses avec marques postales de la Grande Armée (fente et
déchir. à la 1
ère
par bris de cachet).
250/300
L
ETTRES
D
’
UN
SOLDAT
SUR
LES
ÉVÉNEMENTS
DE
V
ARSOVIE
ET
LE
T
RAITÉ
DE
T
ILSIT
.
Varsovie 2 janvier 1807
. Avec ses vœux, il raconte les derniers mouvements de son régiment : « Depuis notre départ de Berlin,
nous avons essuyé bien des fatigues, nous avons traversé la Prusse et la Pologne de manière que nous voilà maintenant sur les
frontières de la Russie »… Les soldats espéraient un peu de repos après cette longue marche mais il leur a fallu se porter en renfort
auprès de leurs camarades, de l’autre côté de la Vistule : « L’Armée a plus souffert que dans le reste de la campagne, nous avons
été cinq jours sans pain ; sans pomme de terre ni aucun moyen de se procurer d’autres vivres »… Il raconte le climat rigoureux,
les intempéries… « Nous n’avons pas été si heureux avec Messieurs les Russes qu’avec les Prussiens nous avons déjà eu plusieurs
affaires avec eux, et nous avons perdu beaucoup de monde, nous avons gagné les champs de bataille mais ce n’est pas sans courir
de vilaines chances »...
Tilsitt 8 juillet 1807
. Il raconte la bataille d’Heilsberg puis la victoire décisive à F
RIEDLAND
: « Nous avons rencontré un ennemi
aussi nombreux que redoutable, ce n’a été qu’après un combat de vingt quatre heures qu’on est parvenu à les chasser de leur
retranchement. Il y a eu beaucoup de sang de répandu. [...] Là ils ont reconnu que les François étoient faits pour soumettre l’Europe
entière »... L’ennemi replié, les armes furent suspendues et, quelques jours plus tard, le tsar Alexandre et Napoléon, acclamé des
deux côtés, se retrouvèrent sur un radeau au milieu du Niémen pour un entretien de deux heures... Ils furent rejoints peu après par
le roi de Prusse : « L’enceinte de cette petite ville renferme ces trois monarques ils sont aussi simples dans leur costume qu’ils [sont]
grands dans leurs origines »... La Reine de Prusse est arrivée la veille et « cherche à égayer le pauvre Frederick [...]. Napoléon est
toujours entr’eux deux et y joue un joli rôle »... Son régiment a fraternisé avec les gardes prussienne et russe... Les vivres manquent
mais ils s’apprêtent heureusement à quitter la ville : « La paix est faite et abandonnons les frontières de la Russie et les champs de
mars pour porter nos lauriers la tranquillité et le bonheur au sein de notre patrie »... Il ne leur reste plus qu’un ennemi à combattre,
qui est déjà en partie vaincu... Il a hâte de la retrouver et la prie de bien vouloir demander des lettres de recommandation pour lui
« afin que je puisse en arrivant à Paris mettre toute cette petite affaire en état »...
369.
LETTRE DE SOLDAT
.
Victor de ROQUEVAIRE
,
chevalier de l’Empire, capitaine au 7
e
régiment léger du
1
er
Corps de la Grande Armée. L.A.S., Hambourg 16 juin 1813, à son oncle de Roquevaire à Montpellier ; 3 pages
in-4, adresse avec marque postale de Hambourg (petite déchir. par bris de cachet).
100/120
Il se trouve à Hambourg, à quatre lieues de l’ennemi : « Il y a une trêve pour deux mois et il faut espérer que cela nous
ramènera la paix tant désirée par tout le monde »... Remis de sa blessure, il est prêt à « verser mon sang encore pour mon Empereur
et ma patrie »... Il a reçu la lettre de change mais n’a pu se la faire payer, et prie d’envoyer de suite 200 francs à l’épouse de
M. B
RACHEN
, qui les lui avait prêtés. Quant au reste de l’argent, il souhaite le recevoir à l’armée : « J’en ai le plus grand besoin »...