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la perte de cette belle propriété, parce que j’aime mon pays au delà de toute expression. Je ramene avec moi ma femme et mon fils.
Ma femme est une arabe qui est la nature dans toute sa pureté ; c’est une demi-sauvage. Mon fils qui a un an, est fort, vigoureux,
et ressemble un petit mamlouk. J’espère aller vous voir à Boussay, ainsi que mon frere aîné. Vous devez juger du plaisir que j’aurai
à vous embrasser. Je serois parti plutôt sans un reste de flux de sang qui me tourmente infiniment. C’est le siege d’Alexandrie et
la mer qui m’ont occasionné cette maladie »…
Reproduction page 143
383.
MEXIQUE
. M
ANUSCRIT
,
Itinéraire de Verà Cruz à Orizaba
, [1861-1866] ; cahier cousu in-fol. de 16 pages (mouill.).
200/300
I
TINÉRAIRE
POUR
L
’
INFANTERIE
ENGAGÉE
DANS
L
’
EXPÉDITION
FRANÇAISE
AU
M
EXIQUE
, en neuf étapes, en passant par la Téjeria,
Santa-Anna, la Soledad, Cameron, Chiquihuite, Potrero, Cordova et Cautlapa, avec description détaillée du terrain, des villages et
des routes, et indication des commodités et des obstacles : états des routes, du chemin de fer et de ponts ; eau potable et lieux de
campement ; populations hostiles et sables mouvants, etc. Ainsi, à la sortie du village de Cautlapa, et après avoir traversé un pont
sur un ruisseau, on atteint le pied du Cerro de Excalate : la route « gravit cette montagne en formant 7 lacets. Cette montée est
difficile pour les voitures à cause de la raideur des pentes, l’infanterie met ¾ d’heure pour franchir ce passage. Le développement
des lacets est de plus d’un kilomètre ½. À partir du sommet de la montée et jusqu’à Orizaba la route se maintient en terrain
horizontal. À 5 kilomètres ½ de la montée de Cacalate on rencontre un groupe de maisons pourvu d’une église nommé
garrita
de
Escamela
c’est un des endroits de la ville d’Orizaba. Il y a des habitations et des hangars où l’on peut loger un bataillon. Une petite
rivière qui sort brusquement à 1 kilomètre sur la droite, du pied d’une montagne isolée nommée Cerro de Escamela, et qui passe à
la
garrita
fournit en abondance de l’eau excellente »… Etc. Le dernier feuillet est presque entièrement occupé par des inscriptions
d’étapes (au crayon), et des notes sur des officiers.
384. [
Claude-Ignace-François MICHAUD
(1751-1835) général]. L.S. par les Représentants Alexandre G
OUJON
et Nicolas
H
ENTZ
, Veissembourg 30 messidor II [18 juillet 1794], à M
ICHAUD
, général en chef de l’Armée du Rhin ; 1 page et
demie in-fol. à en-tête
Représentant du peuple envoyé près les Armées du Rhin & de la Moselle
, vignette rouge au
bonnet phrygien, adresse avec cachet cire rouge.
150/200
I
NSTRUCTIONS MILITAIRES
DES
R
EPRÉSENTANTS
DU
PEUPLE
. « En relisant les lettres du Comité de Salut public nous venons de voir
que dans trois jours les forces venant de l’ouest seront rendues à Metz et que nous devons mettre la plus grande promptitude à
l’exécution de notre coup de main. [...] Indépendamment des 6000 hommes qui viennent de la Mozelle, il faut que tu donnes
sur le champ tes ordres pour faire venir dans le Haut Rhin la réquisition qui est à Besançon et qui sera excellente pour border le
Rhin. [...] Il faut tout mettre en œuvre, et compter que l’ennemi est tout devant toi. Fais préparer tout ce qu’il faut pour menacer
Mannheim d’un siège que l’on réalisera s’il se peut. En même temps nous allons faire remonter les bateaux qui sont à Strasbourg :
le mouvement des troupes, l’arrivée des réquisitions, tout cela inquiètera l’ennemi »...
O
N
JOINT
3 autres lettres adressées au général M
ICHAUD
: M
ARTIN
, adjoint aux adjudants généraux (Porrentruy 3 mars 1793) ;
duplicata d’un ordre de manœuvre du général de division O
UDINOT
signé par son adjoint A
NDRIEU
(Castiglione 21 décembre 1800) ;
lettre du comte de S
CHULENBURG
-E
MDEN
, préfet de l’Elbe, pour signaler la situation du maire Meissner (Magdebourg 13 août 1809).
385.
Louise MICHEL
(1830-1905) révolutionnaire, héroïne de la Commune de Paris. P
OÈME
autographe signé,
À Monsieur Auguste Vitu
auteur de l’article intitulé Physionomie de quelques signatures inséré au Livre des
400 auteurs
, château de Vroncourt par Bourmont (Haute-Marne) [1850] ; 4 pages in-4 (petites fentes réparées).
500/700
R
ARE
ET
LONG
POÈME DE
JEUNESSE
, de 76 vers, inspiré par un texte sur la graphologie du journaliste Auguste V
ITU
(1823-1891),
dans
Le Livre des 400 auteurs
(aux Bureaux du Magasin des Familles, 1850), « Physionomie de quelques signatures ». La jeune
Louise, âgée de vingt ans, raille Vitu :
« Des ombres du tombeau, Nostradamus s’éveille,
Aux clameurs d’ici-bas il a prêté l’oreille,
Et porteur d’un secret appris dans les tombeaux
Vient de la capitale attrouper les badauds ; […]
Au milieu de Paris tombant à l’improviste,
Sous le nom de Vitu le voilà journaliste,
Étalant à nos yeux du fond de son bureau,
Pour juger les humains, un système nouveau,
On pourra désormais, dans chaque signature,
Connaître de chacun et l’esprit et l’allure »…
Et elle conclut :
« Je défie et l’auteur et son lutin lui-même
Qu’il dise seulement, si j’ai pour déïté
Choisi la république ou bien la liberté ».
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