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moins possible, un aéro n’étant pas une auto, et une panne peut coûter très chère »…
5 mars
. Un sombre cafard le travaille : « Dieu
quelle merveille d’avoir un oncle si riche et si bon joueur de tennis, il fait vraiment l’impossible pour que nos liens familiaux se
resserrent, je ne sais si je reviendrai de la guerre, mais je te garantis qu’après pareil élan d’affection pour me revoir, je ne tiendrai
pas à le voir beaucoup et à être sous ses ordres. J’aimerais l’emmener une fois là-haut quand ça chauffe il jugerait différemment.
C’est beau de servir son pays loin au danger »…
Sainte-Menehould 14 mars
. « J’ai écrit à Louis et espère de toute ma force qu’il va
penser à moi »…
22 mars
. « Je deviens fou. Chaque vol est une angoisse sans nom. Il y a une moyenne d’un descendu par jour.
On voit un type partir et il ne revient pas […]. Nous couchons dans les hangars, mais je m’en fiche la dureté de vie n’est rien en
comparaison des émotions par lesquelles je passe »…
Le
Carnet d’emploi du temps
de Renault recueille au jour le jour le détail de ses services aériens, du 10 mai 1915 au 30 mars
1916, avec la durée de ses vols, la présence éventuelle de passagers, élèves ou coéquipiers. Délivré à Chartres le 10 mai 1915 par
la Direction de l’Aéronautique militaire, il sert aussitôt : « Lundi 10 mai – derrière le pilote – double commande »… Suivent des
indications de vols sur pistes, des épreuves du brevet de pilote militaire (15-16 juin, « ligne droite » à 1800 m et « spirale » à 500),
d’essais de divers appareils (le 232, le 568, le Maurice Farman 1915, le 595, le 989)… À partir du 6 août, il multiplie les vols
sur Chartres ; la cadence s’intensifiant, il fait 22 vols le 1
er
octobre, avant de commencer des vols d’entraînement au Bourget.
Nommé à l’escadrille MF 41, il fait un premier vol d’essai avec observateur le dimanche 5 décembre, et note dès lors « recherche
des lignes », « reconnaissance », « vol en double commande », « vol de photographie », « liaison infanterie », « entraînement
mitrailleur », « surveillance des lignes », divers voyages et les noms des aspirants, mécanos, sergents, lieutenants ou capitaines
qui l’accompagnent, etc. Le 30 mars 1916, veille de sa mort, Renault a fait un essai du 1496 avec un mécanicien, d’une durée de
30 minutes, à 500 mètres d’altitude…
O
N
JOINT
un lot d’environ 70
PHOTOGRAPHIES
(formats divers) de Jean Renault, la plupart comme soldat, devant ses avions,
avec d’autres militaires, etc.
406.
REPRÉSENTANTS DU PEUPLE
. L.S. par les Représentants du peuple B
ÉZARD
, B
OULAY
-P
ATY
, D
ORNIER
, S
AVARY
et
T
ALOT
, 14 prairial VI (2 juin 1798), « au Républicain M
USCAR
, Commandant d’Ostende » ; 3 pages in-4.
150/200
B
ELLE
LETTRE DE
FÉLICITATIONS
POUR
LA
VICTOIRE DE
M
USCAR
À
O
STENDE
CONTRE
LES
A
NGLAIS
. « Brave Muscar ! Tu viens d’ajouter
une nouvelle palme d’honneur et de gloire aux lauriers que tu as déjà mérités dans la cause de la liberté et la défense de la Patrie !
Reçois le témoignage de notre admiration. […] avec quel empressement nous avons accueilli la Renommée qui est venu nous
frapper soudain, du bruit de tes exploits sur ces perfides Albionnois, éternels artisans des crimes et des maux qui désolent tour à
tour chaque partie des deux hémisphères ! […] Leur nombre, leurs préparatifs ne t’ont pas effrayé. La grandeur du péril a retrempé
ton âme de la brûlante ardeur de les combattre. […] Gloire à tes intrépides compagnons d’armes, aux trois cents Républicains qui
ont si vaillamment combattu avec toi. […] Heureux présage des brillants succès que la victoire doit encore au nom françois, sur les
tyrans des mers ! Oui, le genre humain touche au moment que le génie de la liberté prépare pour le délivrer d’une peuplade de
forbans qui le désole et le captive »…
407.
Première RESTAURATION
. M
ANUSCRIT
, [
Convention militaire de Paris
], Paris 28 mai 1814 ; cahier de 15 pages
in-fol.
1.000/1.500
M
ANUSCRIT
DE
TRAVAIL
DE
LA
CONVENTION MILITAIRE
AVANT
LA
P
AIX
DE
P
ARIS
.
Après l’abdication de Napoléon (6 avril 1814), et l’armistice du 23 avril, cette convention doit régler tout ce qui tient à la
subsistance et à la marche des troupes, aux malades et aux hôpitaux, au transfert des prisonniers de guerre, et au paiement de
25 millions de francs aux Hautes Puissances alliées ; élaborée en application de l’article 8 de l’armistice, elle fut conclue deux
jours avant la signature de la Paix de Paris (30 mai 1814).
Cette convention se compose d’un préambule et 17 articles. Dans le présent manuscrit, le préambule, qui nomme un
commissaire pour le Roi de Prusse (le baron de B
ULOW
) et six pour le Roi de France (les généraux Dulauloy, Doumerc, Charpentier
et Michaux, le baron Marchant et le chevalier Sartelon), est complété en marge par les noms et titres de commissaires pour
la Russie, l’Autriche et la Prusse, Bulow représentant ces trois Puissances, mais secondé par deux autres commissaires pour
l’Autriche (chevalier de Barbier et baron Prochaska), un pour la Russie (le général major de Cancrein) et un pour la Prusse (M. de
Lottum). Le manuscrit témoigne aussi de la réécriture immédiate de l’article 5 : « Des officiers d’état major & des chirurgiens en
chef des armées alliées resteront en France pour exercer la surveillance sur tous les hopitaux & pour en fournir à ces convalescens,
suivant leurs besoins ». Ce court article de 6 lignes est développé en 35 lignes, prévoyant l’application des règlements militaires,
la surveillance en chef par un général de chaque Puissance, les logements et traitements de ceux qui resteront en France pour les
hôpitaux ou des commissions militaires, etc.
408.
RÉVOLUTION ET EMPIRE
. 21 lettres et documents.
200/300
Honoré A
UBERT
(1810), général Baptiste B
ISSON
(2, 1804-1806), C
OMBRET
DE
M
ARCILLAC
(2, 1810-1811), Dominique-Joseph
G
ARAT
(1793), Stanislas H
UE
commissaire des guerres (1798), général François-Augustin de L
A
B
OURDONNAYE
(Lille 1793), général
Louis-Joseph L
AHURE
(1811), Jean-Denis L
ANJUINAIS
(1806), général Armand L
EBRUN
DE
L
A
H
OUSSAYE
(Caen 1819), baron M
ILET
DE
M
ILHAUD
(sur la Corse), général Pierre P
ETITGUILLAUME
(Nîmes 1798), Armand de P
OLIGNAC
(1814) ; certificats de civisme et de
services (Bastia, Bordeaux, île d’Elbe, Sedan, etc.). Affiche d’une proclamation du préfet de la Manche (1800).