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411.
Albin-Reine, baron ROUSSIN
(1781-1854) amiral, ambassadeur, ministre de la Marine. L.S., à bord du vaisseau
Le Duquesne
Rio de Janeiro 25 janvier 1829, à un amiral ; 4 pages in-4.
150/200
L
ONGUE
LETTRE
DU
B
RÉSIL
. [Envoyé au Brésil pour tenter d’obtenir la réparation des dommages subis par les Français lors du
siège de Buenos-Aires, Roussin donne en quelques jours une issue pacifique à ce différend.]
Il déplore que les journaux ne lui parviennent qu’une fois par mois par un paquebot anglais : « Les nouvelles politiques
changent complètement de nature, quand elles ont passé par certaines mains. Je suis donc arriéré de trois mois au moins […]
et Dieu sait combien trois mois ont dû apporter de changements dans la position des armées Russes et Ottomanes ; dans notre
attitude en Morée, nos
conquêtes
à Alger, l’actrice en vogue, la couleur à la mode et la forme des chapeaux ! »… Son intervention
au Brésil étant terminée, il n’a plus de « distractions » : « Depuis qu’à l’aide d’une grosse peur, nous avons rétabli nos affaires en ce
pays […] il n’est plus possible de se fâcher avec des gens qui sont toujours de votre avis»… Il a lu le discours que son correspondant
a prononcé à la Chambre des Pairs et l’en félicite. Il partage ses opinions sur la situation de la marine et notamment sur le progrès
qui consisterait à « fondre dans le corps des officiers de la marine, celui des Ingénieurs des Constructions navales, qui s’égarent
dans des théories savantes, sans se donner la peine de s’arrêter à la pratique ; et celui des artilleurs qui sont devenus si étrangers à
la mer, que nous avons été forcés de les laisser à terre ». Cette idée a malheureusement échoué au Conseil d’amirauté… Il revient
sur la bataille de N
AVARIN
, évoquée dans le discours, dont il nuance le succès en raison des avantages conséquents que possédait
d’emblée l’armée européenne sur l’ennemi : « L’opinion publique est si faussée aujourd’hui par cette affaire que si, à l’avenir, un
bâtiment français ne coule pas à fond, le bâtiment de même force qu’il combattra, son capitaine sera déshonoré »… Il n’aperçoit
point dans cette affaire « ce qui y donne du prix :
l’égalité de forces et de talents
» et conclut : « Il n’y a pas en France d’objets sur
lequel il soit plus indispensable d’être vrai, que sur la marine. Elle possède peu de juges compétents »…
O
N
JOINT
une P.S., ordre d’embarquement pour un ingénieur hydrographe (11 avril 1840).
412.
François-Amable RUFFIN
(1771-1811) général. L.S., Q.G. de Vicardenne 26 ventose XII (17 mars 1804), au colonel
du 55
e
régiment ; 2 pages et quart in-8 à en-tête
Camp de St.-Omer. L’Adjudant-Commandant Ruffin, Chef de l’Etat-
Major
, adresse avec contreseing ms (petite déchir. par bris de cachet).
100/120
C
AMP
DE
S
AINT
-O
MER
. Le Général en chef a été informé que les Anglais ont fait échouer sur les côtes françaises cinq balles
de coton probablement pestiférées et recommande donc la plus grande surveillance sur la côte : « J’ai renouvelé l’ordre que les
sentinelles soient placées de manière à se correspondre, que le service des patrouilles et rondes se fasse exactement, ainsi que les
rondes des officiers ». Si un objet échoué paraît suspect, des sentinelles empêcheront que quiconque ne l’approche, et si le danger
est avéré, il sera brûlé… Aucun pêcheur ne sera autorisé à aller en mer : « J’ai ordonné de faire feu sur tout ce qui venant de la mer
voudrait approcher des côtés »… Le colonel est invité à faire observer à ses officiers la plus grande vigilance…
413.
Olga Alexandrovna de RUSSIE
(1882-1960) Grande-Duchesse de Russie, sœur de Nicolas II et peintre. 2 L.A.S.,
16 mai 1934 et Ballerup 6 avril [1936 ?], à Fernand T
HORMEYER
à Carouge (Suisse) ; 1 page obl. (au dos d’une carte
postale illustrée), et 4 pages in-8 avec enveloppe.
300/400
A
FFECTUEUSE
CORRESPONDANCE
À
« S
IOCHA
»,
SON
ANCIEN
PRÉCEPTEUR
À
LA
COUR
IMPÉRIALE
. « Voilà que nous avons reçu une lettre
du Directeur de l’école russe à Paris. Nous devons être à Paris pour les examains le 28, 29 &
30 juin
»… – Elle a été très occupée
par le « bazar arménien », dont elle se plaint tout en se félicitant de son succès ; elle se réjouit de se retrouver à sa maison de
Knudsminde et d’embellir son jardin. « Enfin mes tableaux sont emballé dans 3 grandes caisses (j’ai fait cela moi-même) & ils sont
tous parti sur un bateau à Londres. 87 en tous – 70 aquarelles & 17 huiles »… Anniversaire d’Emilia Iv. : «
70 ans
. Je lui ai donné
une bague avec topaze jaune (anneau en platine) & les garçons lui ont donné une belle vase danoise »… Elle parle avec affection de
sa « pauvre vieille » avec qui elle cause de tout et verse des larmes quelquefois, de ses souvenirs du palais Amitchkoff « où nous
dansions », et de sa sœur Xenia avec qui elle tricote tous les jours : en prévision de Pâques, cette semaine, « nous irons chaque jour
à l’église. Mes pieds & jambes me font mal déjà (après le bazar) George de Grèce va avec nous »…
414.
SAVANTS
. 10 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
250/300
Antoine B
ECQUEREL
(3, à son confrère Pierre Berthier), Jean-Baptiste D
UMAS
, Louis L
ANGLÈS
(à Malte-Brun), Pierre-Simon de
L
APLACE
(diplôme de la
Société de Géographie
, signé aussi par Rossel et Malte-Brun, 1821), Aubin-Louis M
ILLIN
, Dr R
AYER
, etc.
415.
René SAVARY, duc de ROVIGO
(1774-1833) général, diplomate et ministre. L.S., Paris 12 décembre 1828,
[à Horace V
ERNET
à Rome] ; 1 page in-4.
100/120
Il le prie de faire revenir de Rome deux petits tableaux qui se trouvent dans la galerie du Prince B
ORGHÈSE
et qui lui
appartiennent : « Je les avais à Malte lors de ma détention à la suite des événements de 1815 ». La miniature de S
AINT
représente
la Duchesse de R
OVIGO
, l’autre ses « quatre filles encore enfants, supportant le buste de leur mère. Elles sont comme des têtes
d’anges, entourées de nuages. C’est l’ouvrage d’I
SABEY
»... Ayant dû quitter l’île sans bagage, il avait confié ces tableaux à M. de
R
ÉSIGNY
, un autre prisonnier, qui les a lui-même confiés à la Princesse Borghèse avant de rentrer en France...