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l’inquiète un peu ; et lui envoie « une photographie, une plaque de cuivre et un bois pour que tu me commences un portrait de
B
ARBEY D
’A
UREVILLY
que je finirai – en le signant ! Il doit orner sur fond d’or l’exemplaire des
Diaboliques
relié avec un texte copié et
enluminé de façon vraiment angélique par ce pauvre Léon [B
LOY
]… C’est une merveille ! »…
16 mai 1919
. Conseils… Il avance dans
ses travaux. « Je vais tâcher d’acheter Valcarez. Patience ». Il lui demande de ne pas chercher « à mettre la signature aux
Diaboliques
.
Il est mieux ainsi. Attends mon arrivée »…
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40.
Henry de GROUX
. L.A.S., [Paris 11.X1.1915], à Émile B
ERNARD
; 1 page in-12, adresse.
100/150
Il le remercie de son propos dans
La Vie
au sujet de son exposition… « Vous êtes une voix isolée mais qu’on entend d’autant
mieux et plus volontiers qu’elle est une belle voix magnifiquement orientée. Mon exposition ayant le caractère d’une manifestation
privée d’électeurs rencontre toutes les réticences de presse que vous devinez »… Mais des affiches vont être posées.
41.
Henry de GROUX
. 3 L.A.S. « Henry », Paris 1917-1919, à
SA
FEMME
Marie de G
ROUX
, à Valcarez à Vernègues
(Bouches-du-Rhône) ; 11 pages petit in-4, une enveloppe.
800/1.000
B
ELLES
LETTRES
À
SA
FEMME
SUR
SON
TRAVAIL
PENDANT
LA
GUERRE
.
16 mai 1917
. Il s’inquiète de ne pas avoir de ses nouvelles, surtout à cause des soucis que leur pose son éditeur M. d’A
LIGNAN
:
lui a-t-il envoyé l’argent comme promis ? Si oui, quelle est la somme exacte : lui n’a pas reçu son compte et a besoin de savoir
exactement où ils en sont. Il revient avec insistance sur cette question… Il est en train de terminer les tableaux « qui étaient encore
en souffrance : J
OFFRE
, etc. etc… Cette besogne avance et beaucoup de ces tableaux sont devenus très beaux ». Il lui faut une grande
patience pour supporter les irrégularités de son existence, et il ne quittera pas Paris sans la somme d’argent promise en poche.
Il n’a pas pris de décision au sujet de l’atelier sinon qu’il est décidé à quitter celui de la rue Chaptal. On lui a parlé d’un atelier
rue du Faubourg St Honoré ayant appartenu au peintre Zuloaga, qu’il ira voir demain… Leur fille Élisabeth brûle d’envie d’aller
rejoindre sa mère à Valcarez, mais elle hésite, à cause de l’état de santé de son parrain [Léon B
LOY
], « qu’elle craint de ne plus
revoir et qui lui peint l’avenir dans des couleurs noires… je me rends compte qu’on cherche à la garder »... On voudrait faire une
exposition de lui à La Haye. Il recherche et demande où sont rangées quelques études, pensant pouvoir en tirer de l’argent. Il va
dîner chez la duchesse de C
LERMONT
-T
ONNERRE
qui veut lui parler. « Elizabeth travaille, elle a fait un nouveau bois très réussi. […]
M
ARITAIN
est pris pour le service armé », ainsi que C
AROL
-B
ÉRARD
; et il a eu des nouvelles de B
ERTIN
. Il n’en peut plus de la guerre,
il songe à ses œuvres. Le livre de B
LOY
va paraître prochainement, etc.
9 juin 1917
. Il a renvoyé sa domestique : « il est temps que je
mette à la porte cette ordure de femme », sur les méfaits de laquelle il s’étend sur toute une page… « Ma scyatique et ma névralgie
intercostale me reviennent beaucoup à la faveur de l’irritation que j’éprouve du contact de ces sales et vilaines mains où se passe
ma vie difficile pourtant si pleine de labeur. Car je continue à travailler beaucoup. J’ai mis de côté tout un lot de dessins originaux
que je suis bien décidé à ne pas remettre à d’Alignan et que je confierai probablement à N
UILS
, dès qu’il pourra s’occuper d’une
exposition à La Haye. […] Il a fait écrire une lettre recommandée à Élizabeth pour d’Alignan à fin de lui réclamer les œuvres qu’il
détenait d’elle abusivement et inutilement », et lui-même devra bientôt faire la même chose. Cette semaine, il va travailler « aux
usines de guerre Citroën que j’ai visitées et où des travaux assez importants, bien rémunérés m’attendent je crois. […] Le prix de
la vie ici est exorbitant et si la guerre dure c’est un vrai problème de savoir ce qui sera possible de faire à Paris l’hiver prochain
et comment vivront les pauvres et même les riches ». D’Alignan ment en disant qu’il lui a donné plus d’argent, c’est un « vil
Tartuffe »… « Le livre de B
LOY
, les
Méditations d’un Solitaire
a paru. C’est un livre émouvant en somme et au demeurant un de ses
meilleurs bien qu’il me semble je ne sais pourquoi l’avoir déjà lu et relu. Il y a de fort beaux passages et aussi de bien puérils […].
Que notre Elisabeth porte donc comme elle pourra la gloire très lourde de cette dédicace ! ». Lui-même n’a pas encore pu aller voir
Bloy à Bourg-la-Reine, car il est trop pris, et doit s’entendre avec d’Alignan pour un projet autour du
Livre de Prospero
qui pourrait
marcher. « Mon labeur est
énorme
; mais, malheureusement encore, tu le vois, plus onéreux que fructueux. Et quand la journée
est finie je suis tellement abruti d’énervement que je fatigue, qu’il m’est pour ainsi dire impossible de songer aux lettres, d’ailleurs
très nombreuses, que j’aurais à écrire »…
17 janvier 1919
. « Je suis en ce moment très occupé avec un buste de C
LEMENCEAU
qui je
crois sera un chef d’œuvre […] Je me fais fort d’en tirer de l’argent ». En attendant il la prie de lui envoyer un peu d’argent. « Je vais
envoyer à Élisabeth bois et cuivres pour qu’elle puisse faire un beau portrait de moi. – J’y tiens beaucoup [….] tout est moulé et fait
un grand effet. Le B
ALZAC
, superbe. Le masque de B
YRON
, idem »… Il a reçu ses tableaux de la duchesse de C
LERMONT
-T
ONNERRE
:
« Je vais envoyer à Élisabeth son portrait et plusieurs œuvres que je veux mettre à l’abri ». Il voudrait savoir si la proposition du
curé de Vernègues pour
Le Christ aux outrages
est sérieuse : « Le tableau est en parfait état à la maison communale ou Hôtel de
ville de St Gilles »…
O
N
JOINT
une copie manuscrite du contrat entre l’éditeur d’Alignan et H. de Groux, 6 novembre 1916.
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