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2 fois
après le 1
er
acte, et
2 fois
à la fin, et tu sais ce que cela veut dire à Berlin ! Il n’y a pas à dire, je suis tout à fait refaite au théâtre
– l’idée d’aller à Londres reprendre la vie de concert me paraît dure, je te l’avoue »… Commentaires sur l’inusable succès du
Barbier
.
Succès de sa leçon (détail du programme). Elle repousse une offre d’engagement à Saint-Pétersbourg du comte Mathieu « de la part
de
l’Impératrice
elle-même. Je lui écrirai pour le remercier et lui dire “J’aime mieux ma mie au gué”, c’est-à-dire “ J’aime mieux
l’ami” et puisque ce pauvre ami [T
OURGUENIEV
] ne peut pas venir en Russie, malheureusement, il n’y faut pas penser »… Succès
du
Prophète
, et articles dans les journaux… –
Samedi [5 février]
. Elle a chanté
Norma
, « mais pas comme j’aurais dû la chanter. Ma
maudite peur a fait son effet cette fois encore sur ce diable de rôle, de sorte que je n’ai pas pu avoir le calme nécessaire »... Elle a
malgré tout rencontré beaucoup de succès, « mais l’ambition augmente toujours »... Programme de son concert (avec notamment
Verdi prati
, un air de Graun, un lied de Schubert…)… –
7 février
. Concert avec
Le Pèlerinage de la Rose
de S
CHUMANN
, « la chose la
plus sottement insipide et endormante »… Visite de la fille de L
ISZT
, C
OSIMA VON
B
ULOW
: « Elle ressemble beaucoup à son père – en
moins bien. Elle paraît gentille quoique un peu évaporée. Son mari est un élève de Liszt, et un des grands meneurs de la musique
de
l’avenir
, ami maladroit s’il en fut, car il écrit des articles dont la véhémence fait un très grand tort à son parti »… Grande fête
et procession à Berlin… Programmes de ses concerts à Berlin et Leipzig… Elle est affligée des nouvelles de leur ami Ary S
CHEFFER
:
« A-t-il donc déjà oublié ce qu’il a souffert physiquement, et encore plus moralement et la désolation dans laquelle il nous voyait
tous. [...] Il ne se doute pas comme nous l’aimons comme il nous est nécessaire »...
L
EIPZIG
.
[2 mars]
. Inquiétudes pour la santé de Loulou, de la « pauvre Mamita », et des enfants, qui ont tous été malades.
Dispositions pour son voyage de retour. « Leipzig a une importance extrême pour toute l’Allemagne ». Le concert d’adieu à Berlin
n’a pas fait salle comble, car « il n’y avait pas eu le temps de l’annoncer comme il l’aurait fallu »… –
Mercredi 3 [mars]
. « Le concert a
été charmant. J’étais un peu enrouée en commençant », avec un froid de 13 degrés. « Tout a fort bien marché – l’air de Graun de la
Tod Jesu
,
Am Meer
de Schubert, les chansonnettes françaises et le Rondo de la
Somnambula
surtout ont été des vrais
trilliomphes
»,
mais la recette ne sera pas fameuse à cause des frais. Discussion avec le Gewandhaus pour un autre concert (programme) : « La
classique Leipzig est convertie à la musique italienne brillante ! ».
Orfeo
de G
LUCK
avec Mlle W
AGNER
« bien médiocre »… Elle parle
du compositeur Emil N
AUMANN
, dont on va monter l’opéra
Judith
à Weimar, et qui a « une espèce de
culte
pour moi »…
Reproductions ci-dessus et page 45