76
199.
Pierre Joseph PROUDHON
(1809-1865). L.A.S., Burgille-lez-Marnay (Doubs) 20 octobre 1852, à une demoiselle ;
1 page et demie in-8.
250/300
C
URIEUSE
LETTRE
. Il accuse réception de sa lettre, « après bien des détours, que vous eussiez pu éviter facilement, en vous
informant soit à la prison de Ste-Pélagie, que j’ai quittée naguère, soit auprès de mon libraire, de ma véritable adresse ». Il regrette
qu’elle ne lui ait pas d’emblée dit de quoi il retournait : « Il ne fallait que deux lignes pour cela, au lieu de deux pages que vous
avez employées à me dire que vous ne me diriez rien. Je n’aime point ces façons mystérieuses, et vous engage à parler net, si cela
vous convient, une autre fois ». Il la prie également de ne pas l’entretenir « de vos opinions politiques et religieuses, non plus que
des miennes. Outre que je n’admets pas qu’une femme entende rien à ces sortes de choses, j’ai assez de mes conférences avec le
public, sans infester ma vie privée de toutes ces épines. En deux mots, Mademoiselle,
que me voulez-vous
? »…
200.
Lucien REBATET
(1903-1972). M
ANUSCRIT
autographe signé, [juillet 1970] ; 5 pages et demie in-4 avec ratures et
corrections (titre supprimé en tête du 1
er
feuillet).
300/400
V
IOLENT
ARTICLE
CONTRE
LE
RAPPROCHEMENT
DE
LA
F
RANCE
ET
DE
LA
C
HINE
.
L’ambassadeur de la Chine populaire a été reçu à l’Élysée le 14 juillet par Georges P
OMPIDOU
: « L’Asiatique et l’Auvergnat
s’en sont félicités, dans un concert à deux voix, “pour le renforcement des relations franco-chinoises et la course de la paix” » ;
et André B
ETTENCOURT
, ministre du Plan, revient d’une longue visite officielle à Pékin. « Ces salamalecs sont particulièrement
irritants, conjuguant l’hypocrisie et, pour la France, l’inutilité, ce qui est bien le plus bas niveau de la politique. Précisons, d’abord,
que M. Bettencourt est le type accompli du grand bourgeois d’affaires, archi-capitaliste, possédant la majorité des actions de
l’Oréal, le gros trust des produits de coiffure, de toilette et de beauté, s’étant essentiellement servi de la politique pour asseoir
et étendre sa fortune. C’est dire avec quelle compétence et quel attrait il peut juger l’énorme termitière marxiste de la Chine
rouge. […] La rhétorique de la coexistence pacifique est tout à fait insupportable, s’agissant d’un pays animé ataviquement d’une
xénophobie aussi virulente que la Chine. […] Dans le temps que nous traversons, les risettes franco-chinoises, franco-soviétiques
nous apparaissent criminelles »…
Reproduction page 73
201.
Ernest RENAN
(1823-1892). L.A.S., Paris 25 décembre 1870 ; 1 page et demie in-8.
100/150
Le journal
Le Temps
a publié il y a quelques jours une lettre reprise par le
Journal des Débats
(coupure jointe), au sujet du
P
RINCE
N
APOLÉON
: « Le prince a-t-il été réellement en Belgique ? Je croyais qu’il n’avait pas quitté Florence ou Prangins. Si vous
pensez qu’il y a lieu à une rectification dans les
Débats
, écrivez-moi un mot »…
O
N
JOINT
une L.A.S. d’Alfred A
RAGO
à « Monseigneur ».
202.
Romain ROLLAND
(1866-1944). 2 L.A.S., 1912-1914 ; 1 page et demie in-8.
200/250
4 avril 1912
, au compositeur Ildebrando P
IZZETTI
: « Pardon de ne vous avoir pas remercié plus tôt de l’envoi de vos poétiques
pièces pour piano. J’ai été souffrant pendant quelques semaines. J’ai pris patience, en écoutant la pluie tomber dans la boue »…
Paris 8 mars 1914
, à Robert N
ICHOLS
: « Votre lettre m’a fait grand plaisir. Je connais un peu votre charmant Oxford ; et puisque
vous aimez
Antoinette
, vous serez peut-être intéressé d’apprendre que j’ai écrit une partie de ce livre, à Oxford, en septembre 1906.
J’habitais alors dans une maison, tout près du Parc. – J’espère bien revenir, quelque jour, dans ce pays du beau silence »… O
N
JOINT
une L.S. de sa veuve (1965).
203.
Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE
(1740-1814). L.A.S., 7 avril [1797], au citoyen G
AUFFRIDI
père à
Apt ; 1 page in-4, adresse.
1.500/2.000
L
ETTRE
À
SON
AVOCAT
SUR
SES
DIFFICULTÉS
FINANCIÈRES
. [Sade est inscrit sur la liste des émigrés du Vaucluse, bien qu’il n’ait pas
quitté Paris pendant la Révolution. Ses biens ont été placés sous séquestre, ce qui le prive de ses principaux revenus. Il doit gagner
sa vie et tente de vendre les propriétés dont il dispose encore.]
« Ne vous refusés donc pas mon cher Gauffridi je vous en conjure à la dernière demande que je vous fais. Oui c’est la dernière
je vous le répète encore, et tout va changer de face. Mais il me faut 3000 pour enterrer la Sinagogue avec honneur et si vous ne
me les envoyés pas tout de suite, vous allez me mettre au désespoir ; vous en avez déjà la moitié par les 1650 que Lombard doit le
26 mai, faites lui une remise, je lui abandonne 50
ll
pour être payé tout de suite ; c’est plus de 3 pour cent. Ce serait bien le diable
si Mazan Audibert et Saumane ne vous faisoit pas les 1400
ll
restantes. En un mot il me faut cette somme de la part de dieu, du
diable ou des hommes il me la faut, et vous achetés par ce dernier envoi une tranquilité éternelle […] Allons mon cher Gauffridi un
dernier effort je vous en conjure, employés tout pour réussir ; même l’emprunt….. même la vente tout en un mot. Cette dernière
somme tient de la plus grande… de la plus essentielle nécessité, et puis tout sera dit. Plus aucune espèce de tracasseries dans les
nouveaux arrangemens, plus rien qui nous donne de l’humeur. N’allés pas m’opposer des obstacles au nom de dieu, pas un seul
obstacle. Mettés sur le champ les fers au feu et faites partir et surtout dans un seul envoi fort prompt, et à vue. Il faut que j’aie cela
au 1
er
mai sans faute »… Il faut lui écrire à Saint-Ouen, place de la Liberté n° 3, et à aucune autre adresse… « Allons du courage, de
l’activité, de la diligence et terminons cette première partie de notre commerce aussi honnêtement et aussi amicalement que nous
la commençâmes à ma sortie de la Bastille »…