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241.
Félix BACCIOCHI
(1762-1841) prince de Lucques et de Piombino, époux d’Élisa Bonaparte. L.A.S. « Felix », Lucques
19 juillet 1805, à l’Impératrice J
OSÉPHINE
; 2 pages in-4.
200/250
Il est installé dans la principauté de Lucques où il a été reçu avec l’enthousiasme que commande partout la gloire de
l’Empereur. « Les Lucquois se rappellent le sejour que votre Majesté a bien voulu faire parmi eux ; ils aiment à citer les traits
nombreux de bonté et de bienfaisance qui ont fait dans tous les tems cherir V.M., et j’ai pris plaisir à le leur faire repeter. Je prie
V.M. de croire à mon entier devouement, je compte asses sur ses bontés pour esperer qu’elle voudra bien entretenir quelques fois
l’empereur de ma vive recconissance, et de celle du Peuple Lucquois »…
242.
BAGNE
. L.A.S. d’Henri J
OURNET
, « Bagne de Brest » 16 octobre 1838, à M. C
HAMPEAUX
, agent comptable de la
Chiourme de Brest ; 4 pages et demie in-4, adresse (dernier feuillet monté sur carte au scotch, transcription jointe).
400/500
Belle lettre du forçat Henri J
OURNET
, supplique écrite du bagne de Brest, demandant à son correspondant d’intercéder auprès
de M. G
LEIZES
(Commissaire de Marine à Brest) pour qu’il diminue sa peine... Henri Journet est un forçat auquel Victor H
UGO
apporta son soutien (Hugo intercèdera lui-même auprès de M. Gleizes en sa faveur), et avec lequel il entretint une correspondance,
jusqu’au décès de Journet en 1847. Journet était poète et lettré, et Hugo réussira à le faire entrer comme écrivain copiste dans les
bureaux de l’administration des hôpitaux maritimes à Brest vers 1839-1840 ; certains détails sur le Bagne rapportés par le forçat
l’aideront probablement pour
Les Misérables
. Le style de ce bagnard poète, « pauvre Journet » comme l’appelait Hugo, est d’un
lyrisme poignant et très touchant : « La nature humaine est ainsi faite que, quelque soit notre infortune, quelque soit notre misère,
l’espérance glisse toujours dans notre âme angoissée un de ses sublimes rayons, [...] c’est pour cela que je porte ma vue jusqu’à
vous, dont l’âme généreuse et grande s’ouvre aux ailes d’azur qui vous font pousser des soupirs et verser des larmes de bonheur !
Oh non ! non, au bagne l’on ne peut pas dormir. Je suis un grand coupable ! Oui Monsieur, mais prenez en pitié mon infortune
et mon repentir bien sincère ! Oh, je vous en supplie, au nom de l’humanité, prenez en pitié la jeunesse du pauvre poète ! Car
plus de jeunesse, plus de poésie ! [...] Depuis quinze ans que j’habite sous le ciel du bagne, j’ai vieilli de vingt ans ! Je n’ai encore
vu que 26 printemps, et je suis arrivé à la fin de ma vie de poète ; je n’ai plus de jeunesse, plus de passion, mon cœur est mort !
[...] Ne repoussez pas la prière qui vous est faite par un pauvre proscrit ! tendez lui votre main [....] dites un mot en sa faveur à
l’honorable M. Gleizes, dont la miséricorde a effacé la légère faute qu’il a commise il y a deux mois, et il aura la consolation de
voir diminuer sa peine »...
243.
Philippe-François BART
(1706-1784) officier de marine, gouverneur et lieutenant général de Saint-Domingue,
petit-fils et dernier descendant du célèbre corsaire Jean Bart. P.S. (contresignée par Bernard de C
LUGNY
et 3 autres),
Port au Prince 28 janvier 1762 ; 3 pages in-fol., 2 cachets de cire rouge aux armes (petit trou).
100/150
Bart, Gouverneur et Lieutenant générales des Isles françoises de l’Amérique sous le vent, et l’Intendant de Clugny autorisent
un armateur (nom en blanc) à introduire dans la colonie une « cargaison de comestibles de toute espèce et ustensiles d’habitation
nécessaires aux habitants pour l’exploitation de leurs diverses manufactures », à condition entre autres que le navire ne transporte
ni canon ni aucune arme pour faire la guerre, de ne vendre les dits comestibles qu’en denrées du pays, et de payer à son départ
« comme les Français les droits ordinaires de celles qu’il aura embarquées et qui y seront sujettes »…
244.
François BARTHÉLEMY
(1747-1830) diplomate et homme politique, membre du Directoire. 2 P.A.S., Paris 1821-
1823 ; 3 pages et demie in-4, cachets fiscaux.
120/150
S
ES
TESTAMENTS
.
1
er
janvier 1821
. « Addition à mon testament », pour augmenter les biens et revenus de sa nièce et légataire
Henriette Barthélemy…
1
er
mai 1823
. « Ceci est mon testament. Je nomme ma niece Madame Sauvaire nee Jourdan ma légataire
universelle. […] Je donne à ma niece Henriette Barthelemy mineure, l’usufruit de la moitié de mes biens. Si madite niece
Barthelemy parvient à sa majorité, je lui lègue en outre la nue propriété des memes biens dont je viens de lui leguer l’usufruit »…
O
N
JOINT
un manuscrit autographe,
Le Champ de Mai
, couplets satiriques sur la cérémonie du Champ de Mai, où Napoléon
proclama l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire (1
er
juin 1815).
245.
François, marquis de BEAUHARNAIS
(1756-1846) homme politique et diplomate, beau-frère de la future
impératrice Joséphine. L.A.S., Paris 6 janvier 1831, à un ministre ; 2 pages in-4.
120/150
Il vient d’apprendre qu’on doit jouer au théâtre des Variétés une pièce sur
L’É
VASION
DE
M.
LE
COMTE
DE
L
A
V
ALLETTE
, et il
s’y oppose fermement comme « chef de famille […] il est inconvenant de mettre en scène des personnages vivants et surtout des
personnes qui nécessitent autant de considération par leurs vertus et leurs malheurs »... Il rappelle l’état de santé de sa fille la
comtesse de L
A
V
ALETTE
, « qui a été le résultat de ses malheurs et de son dévouement héroïque : ce motif seul me semble mériter
une considération particulière » [elle sauva son époux de la condamnation à mort en prenant sa place en prison, mais perdit la
raison suite à sa détention]...