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27.
Pierre CAMBRONNE
(1770-1842) général. L.A.S., Lille 21 juillet 1820, à M. J
amont
, négociant à Nantes ; 1 page
in-4, adresse (marque post.).
400/500
B
elle
lettre
C
ambronne
exprime
son
amour
pour
sa
femme
. Il prie Jamont d’aller chez sa femme dont il n’a pas de
nouvelles... « j’en suis très inquiet, connoissant sa sensibilité, je crains que la separation de sa sœur et de quitter sa maison l’ait
rendu malade : tire-moi je te prie de la plus malheureuse de toutes les passes de ne pouvoir savoir comment se porte la moitié de
soi-même. Dis-lui que sitôt que j’aurai ta reponse, je partirai pour Nantes pour lui donner tous les soins qu’elle merite comme
epouse, amante et amie »...
28. [
Jeanne CANTEL
, femme de lettres]. 3 L.A.S., 1890.
70/80
À l’occasion de la parution de
Cléopâtre
de Jeanne Cantel (1890). Maurice B
arrés
félicite « Monsieur J. Cantel » et exprime son
admiration, « spécialement pour la composition et l’harmonie de cette épopée, – un peu féminisée, mais par là plus touchante »…
J.-H. R
osny
aime « la phrase forte, l’exacte couleur, la poésie bien antique, les personnages si diminuées, si vaincus, si aveulis avec
Cléopâtre qui, seule, triomphe, dompte, courbe cette pauvre humanité mâle »... C
almann
L
évy
écrit à Anatole F
rance
qu’il est
prêt à publier le prochain livre de Mme Cantel…
29.
Louis-Ferdinand CÉLINE
(1894-1961).L.A.S. « LFC », [Korsør (Danemark)] le 2 juin [1948, à son ami Jean-Gabriel
D
aragnès
] ; 2 pages in-fol.
1.000/1.200
... « Te voilà dans l’épaisse mélasse avec ta villa du midi. Bientôt au diable les villas ! Tous ces coins sont trop communistes.
Tôt ou tard ils t’occuperont. L’envie mène le monde. C’est de reculer pour mieux sauter. [...] mais pour tout – un bibelot, une
pierre, un toit : des emmerdements – et que des emmerdements sauf le strict utile.
Oh, tu sais moi je suis fixé du moment que ça bouge un peu tout de suite c’est une brique sur la gueule. Je ne m’attends à rien
d’autre jusqu’à mon trépas. Tu parles que je jouis de savoir que la V
oilier
va me réimprimer pour payer un fisc d’une république
qui m’a tout ruiné et m’attend à Fresnes. Si je jute ! Pas plus cocu, con et grotesque. [...] Si N
aud
remue je suis foutu ! Ils vont me
foutre 7 millions d’amende, déterrer ma mère, envoyer ma fille aux galères. S
orlot
j’ose même pas y penser. Il va faire enfermer
Marie [Canavaggia], me faire un procès. Je vais devoir de l’argent à tout le monde. Au moins j’ai une consolation – je ne publierai
jamais Féerie [
Féerie pour une autre fois
, publié en 1952] – C’est tout ce qui me reste »...
30.
Louis-Ferdinand céline
(1894-1961). L.A.S., [Korsør (Danemark)] le 1 [avril 1950], à son « cher Maître et Ami »
[Albert N
aud
] ; 2 pages in-fol.
1.000/1.200
« Ne pensez pas que je lambine ! Oh non de Dieu non ! Mais moi qui parlais de Byzance je suis servi comme Byzantin avec
Mik [M
ikkelsen
, son avocat danois] ! Toute la pompe, la fainéantise, la roublardise évasive… Je suis gâté ! […] Depuis 6 ans qu’on
le pratique, ma femme et moi on en a usé des patiences, en prison, et hors prison ! Je le fais relancer par le Pasteur Löchen, tenter
de lui sortir son gros fias du fauteuil, sa pensée cafouilleuse des prétextes à ne rien foutre, ou d’aller glander dans les coktails
partys au lieu de sauter à la Justice chercher le petit mot que je lui ai réclamé et,
libellé, cent fois 
! Car le Bibendum est frivole
et salonnier ! Je talonne je talonne. Ces gens ici sont d’avant 14 ! C’est terrible. Plus que Byzance. Bibelots – La Scandinavie
= une vitrine »… [Céline, condamné par contumace le 21 février à un an de prison, réclamait à Mikkelsen l’attestation de son
incarcération au Danemark, pour lever son mandat d’arrêt avant de rentrer en France.]