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41.
Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de CONDORCET
(1743-1794). L.A.S., [Paris 1790, au médecin et
naturaliste Jean-Claude de L
a
M
étherie
] ; 3 pages et demie in-4.
3.000/3.500
S
uperbe
profession
de
foi
sur
la
R
évolution
.
Il débute en déclarant qu’il ne se soucie d’aucun titre, mais n’approuve pas les motions pour les détruire : « il doit être permis
à tout le monde d’ajouter un sobriquet à son nom, et il n’importe qu’il soit placé avant ou après. Ne genons en rien les actions
privées qui ne blessent point le droit d’autrui »... Il cite l’exemple des Américains, et suggère « un système regulier » de nom
comme chez les Romains : « Mais point de nom de Baptême, parce que la Theologie ne vaut pas mieux que la féodalité ».
On a dû le calomnier : « je sais qu’une cabale qui cherche a rendre odieux ou suspects ceux qui ont le mieux servi la cause
de la liberté, me fait l’honneur de me ranger dans cette classe ». Il repousse le système des deux chambres : « je crois avoir
arithmétiquement demontré que cet établissement est absurde »... Il y a des moyens de se garantir des inconvénients d’une
assemblée unique ; et il n’aurait du véto royal que pour les questions de défense et de relations extérieures.
Il regarde L
a
F
ayette
« comme le plus sur appui de notre liberté » ; il le connaît depuis « longtems avant la revolution »... S’il
estime ceux qui, comme son correspondant, ont prouvé avant la révolution qu’ils aimaient la liberté, il ne peut que se défier de
ceux « qui soutenaient il y a un an les opinions qu’ils reprochent aujourd’hui comme des crimes »... Il ne peut considérer comme
des « amis de la liberté » ceux qui, notamment les planteurs et leurs amis députés, votent pour la traite des noirs et refusent la
parole aux défenseurs de « la cause de l’humanité » ; ni ceux qui voudraient instaurer une inégalité électorale entre Paris et le reste
de l’empire. « Je me defie encore plus de ceux qui se plaisent dans le trouble, qui applaudissent aux violences, qui cherchent à
multiplier le nombre de mécontens par des rigueurs plus nuisibles qu’utiles. Les hommes qui ont des lumieres et des talens n’ont
pas besoin de tous ces moyens pour être quelque chose, ceux qui ont de l’humanité, de veritables vertus ne voudraient pas les
employer. Voilà ma profession de foi. Est-ce là ce que vous appellez être un vrai jacobin ? »...
Anciennes collections Alfred S
ensier
(1878, 542), Alfred B
ovet
(1884, 288), Léon M
uller
(1968, 61), puis Robert G
érard
(1996, 153).
42.
Benjamin CONSTANT
(1767-1830). L.A.S. « C. », Paris 21 floréal V (10 mai 1797), [à F. H. ?] ; 2 pages in-4 (bord
renforcé au scotch).
1.500/1.800
I
mportante
lettre
politique
.
Il est prêt à parler en faveur de son ami : « Je passe ma vie tellement à la campagne que je vois assez rarement à présent ceux de
qui dépendent vos interets [...] J’ai été tracassé, calomnié, persécuté depuis deux mois. Aujourd’hui que le but de ces persécutions
est atteint, celui de m’éloigner du Corps législatif, elles commencent à s’apaiser. Plusieurs circonstances font que, bien que je ne
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