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n’aie pas une grande envie d’être nommé, je me console aujourd’hui parfaitement de ne pas l’être. J’ai besoin de repos, & je vois
avec plaisir que tous les citoyens peuvent s’en remettre au Gouvernement pour disposer de la République pour le mieux. Aussi
j’ai repris quelques poètes anciens, j’ai meublé une maison de campagne très retirée, j’ai planté beaucoup d’acacias qui poussent,
& je passe ma vie au soleil »...
Il évoque la dernière opération du Corps législatif : « elle etoit nécessaire, dit-on, elle fera surement epoque dans les faits
du gouvernement représentatif. J’espère [...] que bientôt les sénateurs de Mayenne seront priés d’entrer en compte & d’en venir
à une juste restitution »... Il demande à son correspondant s’il a des nouvelles de C
olombier
dont il a reçu des lettres « assez
épigrammatiques » ; quant à lui il écrit le moins possible : « ne rien faire est un délice, qui lorsqu’il est réuni à celui de vivre seul,
compose la félicité suprême »...
Reproduction page 25
43.
Camille corot
(1796-1875). L.A.S., Paris 5 novembre 1866, [à Mme M
orillot
] ; 1 page in-8.
1.000/1.200
B
elle
lettre
sur
ses
tableaux
.
« Je n’ai pas de nouvelles de vos tableaux : depuis ma dernière visite, il m’est resté dans l’idée, qu’ils ne vous satisfaisoient
pas : j’aurais tant à cœur que vous soyez contente ; que je vous supplîrais de me les renvoyer, & je vous en ferois deux autres, que
j’espère seroient plus à votre gré : c’est ce que je fais avec toutes les personnes pour qui je fais des peintures : je leur dis
vous savez
,
vous ne les prendrez que s’ils vous conviennent »...
44.
Camille corot
(1796-1875). L.A.S. ; demi- page in-12.
200/300
« Si vous voulez passer Jeudi matin voir votre tableau »…
45.
Jean-Nicolas CORVISART
(1755-1821) médecin. P.A.S., Orléans 11 avril 1814 ; 2 pages in-4.
1.800/2.000
C
onsultation
de
l
’I
mpératrice
M
arie
-L
ouise
,
cinq
jours
après
l
abdication
de
N
apoléon
,
qu
elle
pensait
suivre
en
exil
.
[Moins de quinze jours plus tard, elle partira pour l’Autriche avec l’Aiglon et sa suite, dont le Docteur Corvisart.]
« La santé de S.M. l’imperatrice, fatiguée depuis longtems, a commencé à s’altérer plus sensiblement depuis l’époque du
départ de l’Empereur ; et la nature des circonstances y occasionnait chaque jour une dégradation remarquable, lorsque les derniers
événemens lui ont porté les atteintes les plus violentes : le tumulte le plus désordonné trouble et remplace les fonctions nerveuses
ordinaires et, par une suite nécessaire, toutes les autres fonctions soumises à la puissance nerveuse régulière en ont reçu des
altérations plus ou moins fortes. […] Les spasmes fréquens qui ne cessent d’avoir lieu se portent plus spécialement sur la poitrine,
y causent des étouffemens qui vont quelquefois jusqu’à une suffocation insuportable, dont des crachemens de sang assez légers
pourtant, sont la suite trop ordinaire, et inquiétante à cause d’un point douloureux fixe vers le milieu de la poitrine, tant au devant
de cette partie qu’entre les épaules, et à cause de la conformation de cette région sur laquelle je n’ai cessé d’avoir les inquiétudes
les plus fondées, depuis que la connaissance de l’état physique et de la santé de S.M. est soumise et confiée à mon observation »…
Il pense « que S.M. ne peut pas, sans compromettre sa santé d’une manière funeste, entreprendre un voyage un peu long et
toujours fatiguant ; que le mauvais état de ses nerfs et le délabrement de sa poitrine, qui devient le centre de toute leur agitation
et où la commotion semble retentir, donne tout à craindre pour une vraie et grave maladie […] ; qu’au point même où en sont les
choses, la prudence et les lumières de la médecine regardent comme indispensable que l’impératrice jouisse quelque tems d’un
grand calme physique dans un lieu favorable à son rétablissement, en suivant un régime approprié et, surtout, en se soumettant
avec l’assiduité et la constance la plus scrupuleuse aux remèdes qui lui seront conseillés ; et qu’il sera sans doute, au bout de ce
traitement, […] de la plus grande utilité pour confirmer la guérison, de séjourner à des eaux minérales connues pour être favorables
à l’espèce de maladie dont S.M. a tant à redouter »…
Reproduction page 25
46.
Paul-Louis COURIER
(1772-1825). L.A.S., Lyon 14 frimaire VII (4 décembre 1798), au citoyen Clewaski [Adam
K
lewanski
] à Toulouse ; 2 pages et demie in-4, adresse (un peu tachée, petite déchir. par bris de cachet). 1.000/1.500
B
elle
et
rare
lettre
à
son
ami
helléniste
, fils naturel du prince Adam Czartoryski.
« Si jamais lettre m’a fait plaisir, c’est celle que j’ai reçue de vous, […] et si jamais j’ai maudit le vacarme de Paris, les affaires,
les plaisirs, les voyages, c’est lorsqu’ils m’ont ôté le repos et la liberté d’esprit que j’ai toujours désiré pour m’entretenir avec vous ».
Il l’avait reçue avant son départ de Rennes, et pensait répondre de Paris, « croyant qu’il ne me faudrait pour cela que de l’encre
et du papier. Ce fut le temps qui me manqua, chose rare en ce pays-là où on en perd plus qu’ailleurs. De Paris je suis venu ici où
les premiers moments que je puis arracher à des affaires odieuses et à des conversations humiliantes pour un homme accoutumé à
causer avec vous, je les emploie, non à vous répondre (c’est un plaisir que je ne puis goûter à mon aise et sans distractions), mais
à vous apprendre que je m’y prépare […] rien au monde ne peut me faire plus plaisir qu’une correspondance comme la vôtre » ; et
il évoque « le souvenir des heures agréables que j’ai passées dans votre entretien ».
« J’aime fort le récit que vous me faites de vos courses dans les Pyrénées ; mais pourquoi faut-il que l’idée de ce charmant
voyage vous soit venue si tard ». Ils auraient pu aller ensemble à Bagnères : « Ainsi je m’en prends à mon étoile, et j’accuse les
dieux qui, pour quelques raisons que nous ignorons, ne veulent pas apparemment nous voir ensemble si près d’eux, non plus que
Castor et Pollux. C’est tout ce que je veux vous dire quant à présent sur cet article, me réservant à payer bientôt vos descriptions
des Pyrénées, d’une histoire de mes voyages, accidents, fortunes diverses depuis Rennes jusqu’à Rome, où je vais par ordre du