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Ministre »… Et il cite quelques vers d’Horace… « Me pardonnerez-vous toutes ces citations et suis-je excusable en effet de vous
envoyer une misérable rhapsodie, brodée ou bordée de la pourpre d’Horace, au lieu d’une lettre décente […] je vous écris
stans pede
in uno
, dans une maudite auberge, entouré de bruit et d’importuns. Est-ce dans une pareille situation de corps et d’esprit qu’on
peut causer avec vous ? »…
Il compte rester à Milan 5 ou 6 semaines. « J’inonderai le premier papier qui me tombera sous la main d’un déluge d’observations
dont je charge pour vous ma mémoire depuis que j’ai reçu votre lettre. Lectures, voyages, spectacles, bals, auteurs, femmes, Paris,
Lyon, les Alpes, l’Italie, voilà l’Odyssée que je vous garde, mes lettres vous pleuvront. Une page pour une ligne, et dans peu vous
en aurez haut comme cela, c’est à dire pardessus la tête »...
Correspondance générale
(éd. G. Viollet-le-Duc), t. I, p. 99.
47.
Georges CUVIER
(1769-1832) zoologiste et paléontologiste. L.A.S., Florence 7 janvier 1810, au Grand Maître de
l’Université de Paris, Louis de F
ontanes
 ; 4 pages petit in-4.
400/500
I
ntéressante
lettre
sur
sa
mission
en
I
talie
[Cuvier avait été chargé d’une enquête sur la situation des établissements
d’instruction publique dans les nouveaux départements de l’Italie du Nord].
Il remercie tout d’abord Fontanes d’obtenir pour son frère une place d’inspecteur à l’Académie de Paris. Les mesures à prendre
pour le lycée de Gênes sont urgentes, et Cuvier espère que cela sera réglé rapidement. Après avoir parlé des revenus de l’Académie
de Genève, il expose « une affaire assez grave quoique de pure étiquette », à propos des honneurs dus aux membres de l’Université
à la cour du prince B
orghese
, et il demande que M. de Ségur envoie le décret sur ce sujet au maître des cérémonies de Turin.
« Nos rapports et nos projets sur la Toscane seront aussi agréables et d’aussi facile exécution que ceux sur Gènes étaient facheux
et pénibles. Nous avons déjà terminé tout ce qui concerne Pise, Livourne, Pescia, Pistoia, Prato ; Florence est fort avancé »... Il va
partir pour Arezzo, Cortone, Sienne...
48.
Pierre, comte DARU
(1767-1829) administrateur et ministre, fidèle serviteur de Napoléon. L.A.S., Vienne 24 mai
1809, à M. D
ervillé
 ; 1 page in-fol.
120/150
Au sujet de l’approvisionnement en avoine : « La Cav[ale]rie de l’armée est dans la grande Isle vis à vis Eberdorff par
conséquent il faut envoyer de l’avoine par un bateau »... Il donne les ordres pour le transport, et ajoute : « Aujourdhui toutes les
voitures doivent partir avec du pain »...
49.
Pierre-Jean DAVID D’ANGERS
(1788-1856) sculpteur. 3 L.A.S., [vers 1838], au poète Évariste B
oulay
-P
aty
 ;
4 pages in‑8, deux adresses.
500/600
Il est enchanté par ses admirables vers, « d’une puissance, d’une énergie remarquable. Ce sont de nobles pensées à joindre à
toutes celles qui sont sorties de votre génie. Le sculpteur serait bien heureux s’il était digne des éloges que vous lui donnez, mais il
apprécie l’amitié qui vous les a dictés »... – Il lui envoie un bulletin de la Société archéologique de Béziers qui offre un prix « pour
la meilleure pièce de vers sur l’inauguration de la statue de R
iquet
, inventeur du fameux canal du Languedoc »... – Il a reçu son
ouvrage avec une profonde reconnaissance, et va le lire avec tout l’intérêt qu’il lui inspire...
50.
Pierre-Jean david d’angers
(1788-1856). 2 L.A.S., [1841], à Aloysius B
ertrand
et à Mme B
ertrand
mère ;
2 pages in-12 et 2 pages in-8, adresses.
800/1.000
S
ur
G
aspard
de
la
nuit
[publié en 1842, à titre posthume, avec une préface de Sainte-Beuve].
Mercredi matin [mars ou avril 1841]
. Il conseille à Bertrand de lui envoyer sa lettre pour R
enduel
afin que S
ainte
-B
euve
la lui
fasse passer : « N’oubliez pas d’employer tous les moyens possibles pour que votre manuscrit vous soit rendu, plus j’y pense plus
je suis persuadé du bien que cela vous ferait si votre ouvrage était imprimé lorsque vous allez revenir à la santé. Soyez tranquille
sur votre avenir, je puis vous assurer que vos mauvais jours ne resteront plus que dans votre souvenir, tout se prépare parfaitement
bien pour vous »...
Samedi matin [8 mai 1841]
. Il engage la mère du poète [mort depuis huit jours] à écrire à Renduel « de la manière la plus
persuasive possible, M
r
Sainte Beuve pense qu’après le malheur qui vient de vous arriver il est impossible que M
r
Renduel ne vous
envoye pas de suite le manuscrit de votre fils »...
Ancienne collection Joseph D
umas
(1998, 491).
51.
Pierre-Jean david d’angers
(1788-1856). L.A.S., Paris 6 octobre 1855, à un ami et ancien collègue [Émile
P
éan
] ; 1 page et demie in‑8, à son chiffre.
300/400
B
elle
lettre à un
proscrit
qui vient de perdre sa fille unique (coupure de journal jointe)... « ce n’est qu’en tremblant que je vous
écris car il est de ces plaies de l’âme que la main, même d’un ami, n’ose tenter de soulager. Je reconnais bien là le sort habituel des
républicains, exil, tortures morales, douleurs physiques rien ne leur est épargné, et comme si ce n’était assez de la méchanceté des
hommes, la destinée implacable semble encore s’acharner contre eux. Comme au christianisme il faut à la République ses martyrs !
Puisse le courage qui vous a toujours soutenu ne pas vous abandonner dans cette épreuve la plus cruelle qu’on puisse subir ! »...
O
n
joint
une L.A.S. de sa veuve, Émilie David d’Angers, 16 décembre 1860, à propos d’une photographie du sculpteur.