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52.
Eugène DELACROIX
(1798-1863). L.A.S., 8 mai 1848, à son ami Raymond S
oulier
 ; 4 pages in-8.
3.000/3.500
S
uperbe
lettre
sur
la
R
évolution
de
1848.
Sa lettre lui a mis du baume « dans le sang. Nous venions d’assister à une terrible chappe chûte et j’ai été certes pendant près
d’un mois comme si j’avais reçu sur la tête une maison. J’ai pris mon parti à présent. J’ai enterré l’homme d’autrefois avec ses
espérances et ses rêves d’avenir et à présent je passe et repasse avec un certain calme apparent sur le tombeau où j’ai renfermé tout
cela comme s’il s’agissait d’un autre. Je vois que tout le monde suivant la trempe dont il est doué a subi la même métamorphose,
un peu plus tot ou un peu plus tard. On s’accoutume à être ruiné, on assiste à un spectacle fort curieux mais un peu cher. Nous
allons tous grouiller comme des gueux que nous serons autour de l’autel de la patrie : mais les principes avant tout. On parle d’une
fête dans laquelle nous verrons le bœuf Apis, des chars de triomphes remplis et suivis de 4 ou 500 vierges. Il fallait encore une
révolution pour opérer tant de merveilles ».
Delacroix espère que la position de son ami est tranquille, et qu’il jouit du « spectacle des champs et des arbres qui ne changent
jamais. Pour nous il nous est impossible de perdre un seul instant de vue le present ni l’avenir. Les journaux que l’on crie toute
la journée dans les rues, les conversations effarées de chacun et les fonctions continuelles nous mettent sans cesse en face de la
position. Que nous sommes vieux et que cela va nous rendre vieux ! J’ai vu des enthousiastes et ceux la étaient jeunes. Rien ne
demontre mieux que la révolution, la nécessité où sont absolument les vieillards, de ceder la place à de nouveaux aspirants à la
vie. Moi, je suis froid comme un marbre et peut-être finirai-je par être aussi insensible ». Il ne veut plus lire les journaux : « Les
evenements se passeront de mon approbation puisqu’ils se passent de ma coopération et que l’on ne m’a pas consulté sur ce qui
s’est fait »...
Correspondance générale
(éd. André Joubin), t. II, p. 347.
53.
Louis-Charles-Antoine DESAIX
(1768-1800) général de la Révolution. L.A.S., Q.G. à Schiltigheim 7 ventose V
(25 février 1797), au citoyen R
udler
, commissaire du gouverneur près l’Armée de Rhin-et-Moselle, à Strasbourg ;
2 pages in-4, en-tête
Armée de Rhin et Moselle
,
vignette
[Boppe & Bonnet, variante du n° 66], adresse avec contreseing
ms
G
al
en Chef
, cachet cire rouge.
400/500
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