Page 36 - cat-vent_ader21-02-2013-cat

Version HTML de base

34
74.
Charles de GAULLE
(1890-1970). L.A.S., Paris 2 décembre 1931, à un ami ; 2 pages in-4.
1.500/2.000
B
elle
lettre
à
un
compagnon
d
armes
.
Il a été heureux de recevoir de ses nouvelles après treize ans. « Vous savez en quelle estime je vous tiens et, d’autre part, le
souvenir des efforts que nous avons naguère faits ensemble au 33
e
et spécialement à notre brave 10
e
C
ie
, les périls courus côte à
côte, l’adversité pareillement supportée, tout cela demeure dans mon esprit et dans mon cœur plus vivant et plus émouvant que
jamais. C’est dire que votre lettre, celle d’un vaillant compagnon d’armes, a été la très bienvenue ». Il va faire le nécessaire pour le
proposer à la Légion d’Honneur. « J’en parlerai incessamment aussi au Général B
oudhors
qui joindra certainement très volontiers
son témoignage à celui de votre ancien capitaine »...
Il l’invite à venir le voir quand il passera à Paris... « Me voici de retour du Levant et je prendrai après le 1
er
janvier mes
nouvelles fonctions au Conseil de la Défense Nationale »...
Lettres, notes et carnets
(Bouquins), t. I, p. 735. Ancienne collection Robert G
érard
(1996, 353).
75.
Théophile GAUTIER
.
Albertus ou l’Âme et le Péché. Légende théologique
(Paris, Paulin, 1833) ; petit in-12, rel. demi-
chagrin noir, dos orné de fleurons dorés, tr. mouch. (
Cornez
).
1.500/2.000
É
dition
originale
. Frontispice tiré sur Chine collé par Célestin N
anteuil
 ; il est rare et manque souvent. Rousseurs.
On a relié en tête un
poème
autographe signé de Théophile Gautier, 7 avril 1851, avec une strophe corrigée ; ce poème de
6 quatrains est l’un des plus célèbres de l’auteur, publié (avec variantes) dans
Émaux et Camées
en 1852, sous le titre
Printemps
 :
« Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletans
Mars qui rit malgré les averses
Prépare en secret le printemps »…
Ancienne collection Daniel S
ickles
(VII, 2758).
76.
Théophile GAUTIER
(1811-1872). L.A.S., Saint Petersbourg 18 mars 1859, à Ernest F
eydeau
 ; 3 pages in-8 (fente
réparée).
1.200/1.500
S
uperbe
lettre
de
R
ussie
avant
son
retour
en
F
rance
.
Il le rassure quant aux arrangements financiers et au reste de la copie des
Trésors d’art de la Russie ancienne et moderne
, et
annonce son retour pour dimanche soir, et sa présence au
Moniteur
lundi matin. Il détaille les formalités nécessaires pour quitter
la Russie et les conditions difficiles du voyage de retour : « Il faut [...] publier trois fois son depart dans les journaux pour que
vos créanciers si vous en avez réclament, faire changer votre passeport français contre un passeport Russe et adresser à cet effet
une supplique à qui de droit. Tout cela exige un temps physique et moral. Ensuite il faut avoir une place à la poste qu’on attend
quelquefois six semaines »... Pour gagner du temps il voyagera en kibitka, « espèce de panier à salade posé sur des patins auquel
on accroche quatre ou cinq chevaux. Nous serons là emmaillotés de pelisses couchés sur du foin comme des veaux pendant quatre
nuits et trois jours par huit ou dix degrés de froid et la voiture est ouverte ! Juge s’il faut avoir envie d’arriver ! L’autre semaine
il y avait six pieds de neige [...] je risque littéralement ma vie et je ne suis certe pas un voyageur douillet [...] Ce voyage serait
impossible sans mon compagnon qui parle le Russe parfaitement et sans un ordre particulier nous autorisant à exiger des chevaux
et même à faire dételer les autres voitures si les bidets manquent »... Il arrivera donc « à temps pour l’exposition et quand je serai
moins occupé d’empêcher la congélation de mon nez je jetterai des masses de copie par tous les orifices ». Il aura du plaisir à revoir
Feydeau, « cher colonel des métaphores », et à l’entendre « gueuler selon le ton et le rythme Flaubert des phrases horripilantes pour
la bourgeoisie ». Son séjour prolongé à Saint-Pétersbourg a une excuse : « Il s’y est vendu quatorze mille exemplaires de
Fanny
 !
Tu vois donc que les Russes sont pleins d’intelligence ; ils ne demandent qu’à se déformer le cœur et l’esprit. Mais je commence
à penser trop souvent aux contraltos aux monstres verts et jaunes, aux chats et aux rats blancs et aussi à l’omnibus de Neuilly,
véhicule plein de charme. J’ai même presqu’envie de voir un vaudeville grand signe d’affaissement et de crétinisme »…
Correspondance générale
, t. VII, p. 114, n° 2624.
77.
Étienne GEOFFROY SAINT-HILAIRE
(1772-1844). 4
manuscrits
et
notes
autographes, et 3 L.A.S. (la plupart à
lui adressées) de Giacomo Costantino B
eltrami
(1779-1855) ou A. R
igal
, 1831-1832 ; 7 pages in-4 ou in-fol. (petit
manque à un f.), et 11 pages in-4 avec une adresse.
700/800
D
ossier
relatif à un
lézard
bicéphale des
P
yrénées
. [Cette découverte fut présentée à l’Académie des sciences le 9 mai 1831 ;
Isidore Geoffroy Saint-Hilaire l’a évoquée dans son
Histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation […], ou Traité de
tératologie
(t. III, 1836).]
Paris 6 mai [1831]
. J.C. B
eltrami
fait un rapport circonstancié au Président de l’Académie des sciences sur la découverte
d’un lézard bicéphale, le 2 octobre 1829, par M. Rigal, apothicaire d’Argelès : très curieuses observations sur l’anatomie et
le comportement de ce reptile, et circonstances de son décès… (François Arago a noté en tête de la lettre le nom des trois
commissaires pour le rapport : Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire et Duméril).
Béziers 16-20 juin 1831
. A. R
igal
fournit de plus
amples renseignements sur le lézard bicéphale, et notamment sur sa manière de se nourrir, sa cinquième patte, et un accident
survenu avant celui qui entraîna sa mort ; anecdote sur une tentative naïve pour en faire hommage à la duchesse de Berry, alors que