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84.
Léopoldine HUGO
(1824-1843) fille aînée de Victor Hugo, morte noyée à Villequier. L.A.S. « L. », [27 avril 1843],
à
son
père
V
ictor
H
ugo
 ; 3 pages in-8, adresse.
1.000/1.200
B
elle
et
rare
lettre
de
la
jeune mariée
à
son
père
(elle mourra le 4 septembre).
L’opposition inattendue de son père au prochain départ de sa mère est le premier chagrin qu’elle éprouve depuis deux mois :
« je t’en conjure, mon père chéri, laisse venir Maman ! – Je ne te demande pas de l’accompagner puisque tu as déjà ajourné ce
bonheur, je fais taire en moi toutes mes tentations de supplications et de prières. – Je ne veux pas être importune et fatigante,
seulement je te demande tout de suite Maman, mon frère et ma sœur ! […] Laisse-moi jouir de leur venue, laisse-moi leur parler de
toi, eux qui seront tout imprégnés de ta présence, et qui m’apporteront aussi quelques-uns de tes baisers. Que je ne me dise pas,
que je ne suis plus pour vous un enfant aussi chéri que mes frères […] Oh ! mon bon père, je n’ai jamais douté de ton amour si
grand, de ta tendresse si dévouée, c’est pour cela que je viens à toi, si sûre d’être écoutée »… Le buste de son père, « admirablement
ressemblant », lui est parvenu ; elle demande son portrait, ou une réduction d’un buste de D
avid
(d’Angers) : « Je le mettrai devant
mon prie-Dieu, à côté des portraits de Maman et de Dédé, au-dessus du bénitier d’argent et du chapelet en perles que tu m’as
donnés il y a si longtemps »…
Correspondance
(éd. P. Georgel), p. 402.
85. [
Victor HUGO
].
Juliette DROUET
(1806-1883). L.A.S. « Juliette », mercredi matin 29 mai [1844 ?], à V
ictor
H
ugo
 ; 4 pages in-8.
1.200/1.500
Elle est honteuse de si bien dormir, « surtout quand je pense que tu ne dors pas toi et que tu travailles jour et nuit comme
un pauvre chéri. J’ai honte de ma paresse et de mon inutilité et je m’en veux sérieusement. Je voudrais te voir, mon cher petit
bien-aimé, pour te voir, pour savoir comment tu vas et pour te caresser de toute mon âme. Tâche de venir si tu sors de bonne
heure et je serai bien heureuse. Le temps continue d’être bien froid et bien humide il faut faire très attention à toi. Tu sais avec
quelle facilité tu t’enrhumes et ton petit Toto aussi. Il faut vous surveiller tous les deux. À ta place, mon amour, j’aurais fait
ajourner les leçons de polka pour Toto parce que c’est une danse assez
violente 
; qu’il aura chaud et qu’en sortant il peut attrapper
un refroidissement »… Elle craint une fluxion de poitrine, et elle termine : « Je vous aime mes chers petits, je vous adore mes chers
enfants et en défendant votre santé c’est ma vie que je défends. Baisez-moi bien vite et aimez-moi je vous l’ordonne »…
86.
Alexandre von HUMBOLDT
(1769-1859) voyageur et géographe. L.A.S., [27 mars 1824], au diplomate Alexandre
Victor M
artin
 ; 1 page in-12, adresse.
200/250
Il a vite envoyé la lettre pour le premier ministre : « J’y ai reuni tout ce qui pouvoit produire de l’effet. Il ne faut pas estre
surpris que je n’ai pas reçu de reponse. Les Ministres ne repondent que lorsque les affaires sont terminées »...
87.
Jean-Jacques-Marie HUVÉ
(1783-1852) architecte (la Madeleine). L.A.S., Paris 16 juin 1841, à M. D
elaunay
,
directeur du journal
L’Artiste ;
1 page in-4.
150/200
« J’ai l’honneur de vous adresser l’autorisation que vous m’avez demandée, pour visiter ou faire visiter, par un de MM. vos
redacteurs, l’Eglise de la Madeleine, dans tous ses détails [...]. Dans tous les cas, je serai à votre disposition pour vous donner
tous les renseignemens qui pourraient vous être utiles et faciliter le travail de la personne que vous chargerez de cette mission »...
88.
Jean-Dominique INGRES
(1780-1867). L.A.S., 11 décembre 1854, [au comte de N
ieuwerkerke
, directeur général
des Musées impériaux, intendant des beaux-arts de la Maison de l’Empereur] ; 2 pages et demie in-4 (cachet de
collection
Duc de Tascher La Pagerie
).
2.500/3.000
I
ntéressante
lettre
pour
refuser
de
faire
les
portraits
de
N
apoléon
III
et
E
ugénie
.
Le comte et le Ministre d’État ont fait pressentir à Ingres qu’il pourrait être « chargé d’exécuter les portraits de leurs Majestés
[…] Mais plus je vois approcher la réalisation d’une pensée qui m’honore, plus je sens augmenter l’appréhension qu’elle me cause.
Je vous ai déjà exposé toutes les difficultés qui se rencontrent dans l’exécution des portraits en général, mais elles se présentent
en bien plus grand nombre lorsqu’il s’agit des portraits de L.L. M.M. ! Je jouis dans le calme, de la réputation inespérée que j’ai
obtenue par beaucoup de peine et de travail et la crainte d’entreprendre des portraits qui ne satisferoient peut-être pas L.L. M.M.
me troublent extrêmement. Je ne sais que trop, malheureusement, que je n’ai pas eu le bonheur de les contenter dans mon dernier
ouvrage et vous devez comprendre […] combien il serait pénible pour moi, après beaucoup d’efforts, de ne pas répondre à leur
attente »…
Il supplie le comte « d’éloigner, s’il se peut, la pensée, d’une exécution aussi difficile, qu’incertaine dans sa réussite. Pardonnez-
moi, je vous prie, de vous initier ainsi, à mes délicatesses d’artiste, vous pouvez, plus que tout autre, les sentir et les protéger »…
Reproduction page précédente
89.
Eugène ISABEY
(1803-1886) peintre. 2 L.A.S. ; 1 et 2 pages in-8.
120/150
12 [novembre 1837]
, à un Maître, à qui il envoie un tableau pour lequel il veut mille francs.
Paris 31 août 1838
, à R
ivet
au
sujet d’un tableau que devait acheter la ville de Rouen, et qu’il va envoyer à Lyon : « cela représente Virginie morte l’instant où
elle est jettée sur le sable, au bord de la mer » ; il en voudrait 5000 francs.