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102.
Alphonse de lamartine
(1790-1869). L.A.S., 29 juin 1855, à Louis-Julien L
archer
, compositeur d’imprimerie ;
3 pages in-8, enveloppe.
600/800
C
ritique
du
socialisme
.
« Ce n’est pas le motif car si le salaire est faible en argent à la campagne la vie aussi y est presque gratuite. Vous cherchez la
cause dans la
faim
comme tous les socialistes modernes, elle est dans l’âme. Ce qui tue le socialisme c’est qu’il est un écoulement
du
matérialisme
, par conséquent un mensonge. Il réduit le problème social à une question de consommation. Il nous avilit ainsi
[...] si je voulais annalyser le mal je trouverais bien aussi quelque vérité. Mais à quoi bon ? Le remède n’est pas à ma portée ; il est
dans les tems et nous sommes d’une heure »...
Correspondance générale
, t. VI, p. 609 (55-14).
103.
Alphonse de LAMARTINE
(1790-1869). L.S., Paris 2 décembre 1857 ; 1 page et demie in-8.
50/60
Lettre à ses abonnés qui sont « une véritable famille d’amis », pour le renouvellement de leur abonnement de 1858 au
Cours
familier
O
n
joint
une lettre-circulaire lithographiée (7 décembre 1863) ; et 4 gravures sous chemise titrée
Vignettes pour les œuvres de
M. de Lamartine
(Gosselin, Furne, 1832).
104.
Félicité de LAMENNAIS
(1782-1854). L.A.S. « F. », Londres 12 septembre 1815, à
son
frère
Jean-Marie de
L
amennais
à Saint-Brieuc ; 2 pages et demie in-4, adresse (petit trou par bris de cachet).
800/1.000
I
mportante
lettre
à
son
frère
écrite
de
L
ondres
, où Lamennais séjourna d’avril à novembre 1815. C’est là qu’il rencontra
l’abbé C
arron
qui le poussa au sacerdoce.
Il pense que son frère a reçu les lettres écrites après la fin de sa retraite, et parle de l’abbé C
arron
 : « Il m’est impossible de
peindre sa tendresse et ses bontés pour moi. Sans lui je n’eusse jamais pris le parti auquel il m’a determiné : trop de penchans
m’entraînoient dans une autre route. Aujourd’hui même je ne saurois penser à la vie tranquille et solitaire des champs, à nos livres,
à la Chenaie, au charme repandu sur tous ces objets, auxquels se rattachent tous mes desirs et toutes mes idées du bonheur ici-bas,
sans éprouver un serrement de cœur inexprimable [...] Mais enfin il faut tout vaincre en renonçant à tout ».
Il ne sait pas plus que l’abbé Carron la date de son retour en France. Il prévoit encore de grands malheurs pour sa malheureuse
patrie : « La main de Dieu est sur l’Europe. [...] On ne peut que plaindre le Roi, qui marche à grands pas vers sa ruine. Il est un
des plus étonnans et des plus lamentables exemples d’aveuglement qui ait encore effrayé la terre ». Lamennais cite les livres qu’il
a achetés à Londres, puis demande à son frère, si la paix se rétablit en France, s’il serait possible de faire une œuvre de charité :
« Voici le fait : il y a dans la pension où je demeure un enfant de 13 ans, doux, intelligent, et d’une condition honorable. Il est
élevé dans le protestantisme. Cet enfant paroît s’être attaché à moi, et avoir le desir de venir en France. Ses parens y consentent,
et consentent également à ce qu’il embrasse la religion catholique, pourvu qu’au moyen de cette légère circonstance, ils soient
délivrés des frais de son éducation. Je n’ai rien répondu ; mais j’en ai parlé à M
r
Carron, qui m’a observé avec raison, que quoique
on ne doive rien négliger pour sauver une ame, cependant cette nouvelle charge seroit peut-être très pesante pour nous »...
Lamennais laisse son frère juge des possibilités... [On sait qu’il s’attacha à cet enfant, Henry M
oorman
, et qu’il tenta de le
convertir au catholicisme. Moorman mourut en 1819 et Lamennais fut profondément affecté par cette mort]. Il s’interroge enfin
sur les affaires ecclésiastiques de la France, et l’attitude du Pape...
Correspondance générale
(éd. L. Le Guillou), t. I, n° 151, p. 265. Ancienne collection Daniel S
ickles
(XV, 6458).
105.
Félicité de LAMENNAIS
(1782-1854). L.A., La Chenaie 19 octobre [1832], à
son
frère
Jean-Marie de L
amennais
à
Saint-Méen (Ille-et-Vilaine) ; 1 page in-4, adresse au verso (petite déchir. par bris de cachet sans perte de texte, petites
fentes réparées).
500/600
I
ntéressante
lettre
sur
sa
soumission
au
P
ape
et
sur
les
dangers
grandissants qui menacent
l
’É
glise
.
M. de C
oux
lui a écrit « que le Pape est parfaitement content de notre soumission, et est fort loin de rien exiger de plus, par
conséquent qu’il n’entend pas lui-même que son encyclique ait aucun caractère dogmatique. Cependant je n’ai pas cru devoir lui
écrire, de peur que sa réponse ne fût conçue en des termes qui impliquassent une soumission plus étendue que celle qui a été
dans notre intention, et aussi parce que son bref ne serviroit qu’à nous mettre dans une position équivoque et fausse à l’égard du
libéralisme »... Puis Lamennais recopie sa lettre à M. de Coux : « nous avons essayé de défendre l’Église, en un des plus grands périls
où, de l’aveu de tous, elle se soit trouvée depuis son origine peut-être. Le Souv. P. a désapprouvé notre action ; nous nous sommes
arrêtés, c’étoit notre devoir : et autant je me réjouis de la satisfaction que le S. Père a éprouvée de cet acte d’obéissance, autant
je suis loin de m’en faire un mérite : nous avons agi en catholiques, et voilà tout. Or, à présent que le danger paroît devenir plus
alarmant de jour en jour, et d’heure en heure ; à présent que la haine du catholicisme et la haine de Rome s’accroît incessamment,
avec une rapidité sans exemple ; à présent que les âmes sont partout pénétrées des prévisions les plus désolantes, des plus sinistres
pressentiments, que dirois-je au S. Père, et quelles paroles lui adresserois-je du fond de mon inconsolable douleur ? La Sienne,
je n’en doute pas, est encore plus vive, et mon silence doit la respecter. Aux approches des maux qui se préparent, de la tempête
qui ébranlera la chrétienté jusqu’en ses fondements, je ne désire qu’une chose, être oublié dans mon obscure retraite, je ne goûte
qu’une consolation, celle de prier au pied de la Croix »...
Correspondance générale
(éd. L. Le Guillou), t. V, n° 1914, p. 204. Ancienne collection Daniel S
ickles
(XV, 6460).