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Fayette cest defendu jusques icy à la grande chambre en qualité d’héritier par benefice dinventaire soutenant que la debte de Valier
n’estoit pas légitime [...] C’est une chose admirable que ce que fait linterest que [l’on] prend aux affaires si celle cy n’estoient point
les miennes je ny comprendrois que le haut allemand et je les scay dans ma teste comme mon pater et dispute tous les jours contre
nos gens d’affaires des choses dont je nay nulle cognoissance et ou mon interest seul me donne de la lumiere. Je suis espouvantee
du prix ou sont les charges des M
tres
des Requetes cent mille escus grands dieux sceut esté autre fois la rançon dun Roy »...
Correspondance
(éd. A. Beaunier), t. I, n° 67, p. 109.
Reproduction page 47
99.
Alphonse de lamartine
(1790-1869). LA.S., Florence 29 décembre 1826, à Victor H
ugo
 ; 3 pages in-4, adresse
avec cachet cire rouge (brisé).
1.200/1.500
T
rès
belle
lettre
à
V
ictor
H
ugo
au
sujet
des
O
des
et
B
allades
(qui s’ouvrent sur la pièce « À M. Alphonse de Lamartine »)
et
de
C
romwell
.
« Mon cher ami. J’attendais vos vers, mais je connaissais les plus beaux : ce sont ceux aussi qui me sont les plus chers. Ce
volume est supérieur encore à mon avis aux précédents : on y sent une verve plus mure et plus originale. Vous tenez tout ce que
vous avez promis. Mais vous promettez à mon avis bien plus encore pour un avenir plus éloigné. J’ai appris que vous faisiez un
drame de Cromwel, je ne doute aucunement que vous ne fassiez du neuf et du beau en ce genre : il a besoin en vérité qu’une
baguette le touche car il est mort. Je crois que Cromwel vous tentera par son succès et que vous nous créerez un théâtre du tems :
car le notre est encore du tems de la ruine de Troie.
Cela ne vous empechera pas d’être un grand poëte lyrique – une main lave l’autre. Travaillez donc pendant que le vent soufle ;
un tems viendra trop tôt où vous vous reposerez comme moi, où vous vous laisserez dissiper par les interets de ce bas monde, où
l’amour la solitude la poësie ne suffiront plus ou manqueront plutôt à votre âme.
Ne m’accusez pas de vivre loin de la France et d’écrire des dépêches. J’ai besoin d’un mouvement vif et continuel dans la vie
pour la supporter ; un petit interet de tous les jours que la guerre les voyages ou la diplomatie donnent quand le reste est oublié,
ce n’est pas ambition je vous jure : c’est inquiétude d’esprit.
Un conseil sévère encore que je veux en ami vous répéter : ne cherchez pas l’originalité ! Puisque vous êtes né original ! Laissez
cela aux imitateurs c’est leur seule ressource. Visez au simple plus qu’au sublime et vous serez plus sublime encore. Je vous dis
ces deux mots au sujet des ballades. C’est une autre espèce de fable à laquelle on ne croit pas plus aujourd’hui qu’à Junon sœur et
femme de Jupin & cela n’est donc pas vrai
imaginativement
, cela n’est donc pas du tems. Examinez si j’ai tort ou raison : c’est un
jeu de l’esprit ! et non pas ce qu’il vous faut »…
Correspondance générale
, 2
e
série, t. IV, p. 403 (26-94).
Reproduction page 47
100.
Alphonse de lamartine
(1790-1869). L.A.S., Florence 12 février 1828, à l’abbé D
umont
, curé de Bussières ;
3 pages in-4, adresse (un peu salie, petites déchirures sans manque).
600/800
B
elle
lettre
au modèle
de
J
ocelyn
.
« Tranquillisez-vous, mon cher et vieux pasteur. Ma mère m’a informé de vos embarras que je prévoyais bien devoir tôt ou
tard vous accabler ; mais il y a remède. Nous nous chargerons de payer, répondre aux plus pressés et même ensuite aux derniers
venus. Quand j’irai à Mâcon cet été je mettrai la main à votre œuvre et tout s’arrangera à votre satisfaction. Ne vous retranchez
rien dans le moment où votre santé a besoin de soins et de repos d’esprit. Comptez sur mon amitié à toute épreuve [...] Encore
une fois calmez-vous complètement. Si on vous chasse de votre jardin, établissez-vous dans ma maison et dans mon jardin à St
Point ou Montculot. Je vous y offre asile, bon feu, bon dîner et vrai plaisir d’hôte. Mais j’espère pour vous que vous ne quitterez
pas Bussières, où vous êtes aimé et que vous aimez. Ne me remerciez de rien car je ne puis être plus heureux que de vous donner
des marques réelles d’amitié. Voilà votre traitement augmenté. Je continuerai mon petit supplément, vos dettes et intérêts seront
payés peu à peu par nous. Tout ira aussi bien et mieux qu’avant dans le presbytère de Bussières et nous y ferons encore quelques
dîners tranquilles et gais »...
Correspondance générale
, 2
e
série, t. V, p. 66 (28-19).
101.
Alphonse de lamartine
(1790-1869). L.A.S., Saint-Point 8 décembre 1847, [à Émile de G
irardin
] ; 3 pages in-8
à son chiffre couronné.
600/800
B
elle
lettre
sur
l
H
istoire
des
G
irondins
.
Il a dicté un petit mot pour
Le Bien public
afin qu’il soit bien constaté qu’il fait ses réserves contre le contrat qu’auraient signé
ses acquéreurs concernant l’
Histoire des Girondins
 ; il demande une explication avant tout accomplissement partiel du contrat : « Je
ne puis renoncer pour eux au seul et très légitime moyen que j’aye de me libérer de charges énormes : la vente par souscription
de l’ouvrage le plus important le plus étudié, et le plus volumineux de tous mes ouvrages. L’œuvre de six ans. J’espère qu’aucune
polémique ne se lèvera entre la
Presse
et moi à ce sujet. Nous avons entre nous mes acquerreurs. Nous n’avons, vous et moi, de
comptes à demander qu’à eux seuls. Ils doivent répondre, à
moi
de ce qu’ils vous ont vendu sans droit ; à
vous
de ce qu’ils ne
pourraient livrer sans me dépouiller et par conséquent sans résistance victorieuse de ma part. J’espère que tout cela s’arrangera en
sauvegardant les droits de tout le monde. J’y apporterai cet esprit de conciliation, de respect pour la publicité, de reconnaissance
pour
la Presse
et d’attachement pour vous que vous me connaissez et qui résolvent l’insoluble »...