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112.
Franz LISZT
(1811-1886). L.A.S., [mai 1834], à Félicité de L
amennais
 ; 3 pages in-8.
5.000/6.000
B
elle
lettre
exaltée
sur
P
aroles
d
un
croyant
.
« Cher père, Quoique ce soit presque de l’
impudence
, et tout au moins un
ridicule
de vous faire des compliments
admiratifs
,
je ne resiste pas au besoin de vous dire un peu, (toujours bien
pauvrement bien faiblement
, il est vrai) combien vos dernières pages
m’ont transportées, accablées, déchirées de douleurs et d’espoirs !... Mon Dieu, que tout cela est sublime !.. sublime, prophétique,
divin !... Que de génie ! que de Charité !... A dater de ce jour, il est evident, non seulement pour quelques amis de choix, qui vous
aiment et vous suivent depuis longtemps mais pour le monde entier, il est evident, de la dernière evidence que le
Christianisme
au
19
me
siècle, c’est à dire tout l’avenir religieux et politique de l’Humanité
est en vous
..... Votre vocation est bien epouvantablement
glorieuse »... Il le conjure, quelles que puissent être les angoisses et les terreurs de son cœur, de ne pas y manquer.
Dans ce « désert populeux, où l’ennui et l’affliction [le] consument », le souvenir de Lamennais revient à son cœur comme
un baume fortifiant, comme une consolation puissante. Sait-il qu’il l’aime du plus profond des entrailles, et que le désir de se
dévouer à lui l’agite et le tourmente ?... « C’est bien jeune et bien fou à moi, je le sens, mais comme on me l’a dit
il faut quelquefois
me pardonner le trop
 »... Il lui demandera pardon à La Chesnaie où il arrivera, avec S
ainte
-B
euve
et Joseph d’O
rtigue
, vers la fin
de juillet...
Et il termine : « Adieu, cher père. Que la paix et la benediction du Christ surabonde en vous ».
Ancienne collection Roger L
ouis
.
113.
Franz LISZT
(1811-1886). D
eux manuscrits musicaux
autographes ; 2 pages obl. in‑4, et 1 page in-fol.
3.000/4.000
D
eux
esquisses musicales
.
Le premier manuscrit, sur un feuillet oblong à 12 lignes, porte en haut le nom de M
essemackers
[Louis Messemackers,
né à Bruxelles en 1809, reçut vers 1828 à Paris des leçons de piano de Liszt], et les thèmes (1
re
, et 2
de
) destinés peut-être à une
improvisation, ou des variations ; puis Liszt a noté, sous le titre
Czerny Arabes
(probablement pour
Arabesque
), un long trait de
virtuosité, avec doigté.
La seconde feuille, sur 12 lignes en hauteur, présente diverses esquisses pour piano, probablement de jeunesse, dont un trait
de virtuosité avec doigté.
114.
Émile LITTRÉ
(1801-1881). L.A.S., Paris 2 février 1873, à son cher D
ejean
 ; 3 pages et demie in-8.
150/200
Il le remercie pour le pâté, ainsi que Mlle Eudoxie, « car je vous juge aussi mauvais pâtissier que moi ». Puis il parle de
son
D
ictionnaire
 : « Vous recevrez très prochainement le Dictionnaire en 4 volumes reliés [...] Je vous l’envoie relié, parce que, cette
opération devant toujours être faite (le livre n’est pas maniable sans cela), il vous sera plus commode de ne pas vous en occuper ».
Dejean bénéficiera de la remise de 20 francs que la maison Hachette fait à Littré... Littré a eu 72 ans la veille ; il invite son ami à
venir le voir : « Nous causerions de la politique, toujours difficile et périlleuse, cependant améliorée au delà de toute espérance si
l’on compare février 1873 à février 1871. Le parti républicain commence à comprendre qu’il faut laisser faire le temps, être patient
et sage, et soutenir le gouvernement de M. T
hiers
. Avec cela, nous arriverons aux prochaines élections, et nous entrerons dans
une phase nouvelle »…
115.
LOUIS XVIII
(1755-1824). L.A.S., St Cloud 29 juillet 1818, à l’abbé de M
ontesquiou
 ; 1 page in-4, adresse, cachet
cire rouge.
400/500
B
elle
lettre
où Louis XVIII explique d’abord son retard à répondre aux lettres de son correspondant : « Vous penserez
qu’ayant plus d’une affaire, je ne suis pas maître de mon temps et que c’est surtout à ceux qui sont dans ma position, qu’on peut
appliquer le
truditur dies die
de l’ami Horace. Mais mon silence ne vous aura pas empêché d’être bien sûr du plaisir que m’a fait
votre lettre, par la maniere dont vous me parlez du mariage de M. D
ecazes
, mariage qui, vous n’en pouvez douter, me cause une
joye extrême, par ce que vous me dites de l’esprit qui regne dans votre pays, et surtout par les bonnes nouvelles que vous me
donnez de votre santé, laquelle, je l’espere, a toujours été s’améliorant. Vous aurez, sans doute, entendu parler du procès qui
s’instruit, et à mon exemple, vous suspendrez votre opinion jusqu’au jugement ; s’il fait connoître des coupables, vous gémirez
avec moi sur les égaremens où, de nos jours, comme au temps d’Henri IV, l’ambition déçûe dans ses calculs, peut entraîner des
hommes jusques là d’une fidélité éprouvée. En tout état de cause, je suis bien sûr que vous approuverez le parti que j’ai pris de
laisser un libre cours à la Justice »... [Il s’agit du complot organisé par le général C
anuel
et des colonels ultras de la Garde Royale
pour enlever des ministres, et peut-être le Roi].
116.
louis-Philippe
(1773-1850). L.A.S. « L.P. d’Orléans », Londres 11 mars 1800 ; 1 page in-4.
150/200
Il a reçu le mémoire, et regrette « beaucoup de n’avoir pas eu le tems de le lire avec l’attention que j’aurais desiré y mettre.
Mes frères se joignent à moi pour vous remercier de nous l’avoir envoyé et nous avons vû avec grand plaisir, ce que vous a dicté
votre zêle pour la cause commune »...