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5.
Mikhaïl BAKOUNINE
(1814-1876). L.A.S., Cöthen 12 décembre 1848, [à Pierre-Joseph P
roudhon
] ; 2 pages et
demie in-8 ; en français.
2.000/2.500
I
ntéressante
lettre
du
révolutionnaire
russe
à
P
roudhon
.
Il a bien souvent pensé à lui, au cours de ses pérégrinations à travers l’Allemagne et les pays slaves, et a éprouvé beaucoup
de joie au souvenir de Proudhon montant à la tribune, après les Journées de Juin, pour défendre les droits des ouvriers parisiens
que tous avaient abandonnés… « Les discours que vous avez prononcés alors furent plus que des discours, ce furent des actes.
Vous avez osé dire la vérité aux bourgeois réunis dans votre assemblée nationale, dans un moment où tout le monde était devenu
hypocrite ; on vous a injuré, on a essayé de se moquer de vous, mais ce rire était forcé et les bourgeois ont tremblé malgré eux »...
Il explique en quoi la bourgeoisie allemande est presque pire que la bourgeoisie française, et commente les progrès de la révolution
en Allemagne : « nous avons eu la fin de la révolution bourgeoise, au printems d’après toutes les apparences nous aurons le
commencement de la révolution populaire [...] le peuple des campagnes s’agite déjà, et s’amuse à bruler les chateaux et à pendre les
seigneurs. D’un autre coté, la banqueroute s’avance avec une rapidité effrayante »... Elle engloutira tout, États et particuliers, c’est
une guillotine pour la bourgeoisie... Il envoie un exemplaire de son manifeste aux Slaves, et rappelle son but : « nous poursuivons
une idée très simple : la destruction des grands états. C’est ma conviction intime que les grands états et le despotisme sont
inséparables »... Proudhon a beaucoup de partisans en Allemagne, et ce sont des hommes vrais, chose difficile à trouver dans ce
siècle d’hypocrites. Bakounine viendra à Paris dans un mois, puis retournera à ses Slaves... « J’ai été expulsé des états prussiens à
la demande réitérée du gouvernement russe et je me suis réfugié à Cöthen d’où je puis facilement entretenir mes relations avec
les Russes, les Polonais et les autres Slaves »... Il indique le nom d’emprunt sous lequel il convient de lui écrire, et le salue : « que
la révolution soit avec vous »...
Ancienne collection Robert G
érard
(1996, n° 316).
6.
Pierre Simon BALLANCHE
(1776-1847). L.A.S., jeudi matin, à Pierre-Jean D
avid d
’A
ngers
, de l’Institut ; 3/4 page
in-8, adresse.
120/150
« Madame d’Hautefeuille a un extrême désir de visiter votre atelier. Elle part samedi, pour la campagne. Il faudrait donc
que vous eussiez l’extrême bonté de me permettre de la conduire chez vous demain, vendredi, veille de son départ. […] Vous
comprendrez facilement que lorsqu’on habite la campagne, on désire faire provision de beaux souvenirs »…
7.
Honoré de BALZAC
(1799-1850). L.A.S., [1827 ?], à Mme Lebrun ; 3/4 page in-8, en-tête
Imprimerie de H. Balzac
et A. Barbier
, adresse (lég. rouss.).
1.300/1.500
« Ma pauvre madame Lebrun, je compte bien sur votre obligeance, pour échanger nos valeurs d’ici à jeudi midi, car d’ici au
15 je suis assez pressé ; si je prends la liberté de vous rappeler notre affaire, c’est que vous m’aviez permis de vous prévenir le
moment où cela me serait indispensable »...
Correspondance
(éd. R. Pierrot et H. Yon), Bibl. de la Pléiade, t. I, n° 27-20, p. 208.
8.
Théodore de BANVILLE
(1823-1891). P
oème
autographe,
Le Lever du Soleil Romantique
, [1866] ; 5 pages in-fol.
et 1 page in-8.
1.000/1.300
I
mportant
poème
de
51
quatrains
consacré
aux
grandes
figures
littéraires
ou
artistiques
du
R
omantisme
 : Hugo, Balzac,
David, Musset, George Sand, Sainte-Beuve, Desbordes-Valmore, Gautier, Delacroix, Daumier, Marie Dorval, Gérard de Nerval,
Berlioz, etc., et quelques autres noms moins illustres.
« Mil huit cent trente ! Aurore
Qui m’éblouis encore !
Promesse du destin
Riant matin ! »...
Ce long poème se retrouve sous le titre
L’Aube romantique
(dédié à Charles Asselineau) dans les
Nouvelles Odes funambulesques
(Lemerre, 1869), avec la date du 21 juillet 1866.
Le manuscrit présente de nombreuses ratures et corrections ; le quatrain consacré à A
sselineau
a été entièrement barré et
refait.
Il faut rappeler le poème de Charles B
audelaire
,
Le Coucher du soleil romantique
, publié en 1866 dans les
Épaves
avec cette
note de Poulet-Malassis : « Ce sonnet a été composé en 1862 pour servir d’épilogue à un livre de Charles Asselineau qui n’a pas
paru :
Mélanges tirés d’une petite bibliothèque romantique
[paru cependant en 1866 chez Pincebourde], lequel devait avoir pour
prologue un sonnet de M. Théodore de Banville :
Le Lever du soleil romantique
 ».
Ancienne collection Daniel S
ickles
(XII, 4657).
9.
Jules BARBEY D’AUREVILLY
(1808-1889). L.A.S., 26 juin [18]50, à son ami le journaliste Amédée R
enée
 ;
3 pages et demie in-8.
1.300/1.500
B
elle
lettre
de
reproches
,
fort
spirituelle
.
« Ah ! vous avez des rancunes et des réserves ? et des silences ? et une conduite défiante et ténébreuse avec moi ? et par
dessus le marché, des explications hypocrites ! Et vous croyez me désarmer et me tromper et me
rouler
comme une petite femme à
qui on fait croire que les chansons qu’on lui
sifflotte
sont des romances ! Mais rien de tout cela n’a réussi. Je vous connais, traître
masque. [...]