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130.
Alfred de MUSSET
(1810-1857). L.A.S. « Alf
d
M
t
 » avec
poème
, [11 janvier 1839], à Mme Caroline J
aubert
 ; 2 pages
in-4, adresse.
5.000/6.000
B
elle
lettre
à
sa
« M
arraine
 »,
avec
un
célèbre
poème
.
« Je consens à avoir éternellement tort, pourvu que vous ayiez éternellement raison. Je consens à être éternellement bête,
grognon, brouillon, pourvu que vous soyez toujours la plus spirituelle, la meilleure & la plus gaie. Il faut donc absolument qu’on
vous cède ? Eh bien, madame, soit, comme il vous plaira. Votre amitié me fera croire à tout, même en moi »...
Il répond à un mot de Mme Jaubert à propos de « Paulette » [Pauline V
iardot
] : « La recette est bonne du reste, et j’en ferai
mon profit. À propos de Paulette, voici le premier résultat du premier mouvement de rage, exprimé à la diable, mais bien senti ».
Et il insère dans sa lettre ce
poème
de 5 quatrains inspiré par Pauline V
iardot
(qui sera publié avec des variantes dans la
Revue des
deux mondes
du 1
er
décembre 1841, et recueilli en 1850 dans les
Poésies nouvelles
) :
« Oui, femmes, tel est votre empire.
Vous avez ce fatal pouvoir,
De nous jeter, par un sourire,
Dans l’ivresse ou le désespoir. […]
J’aime encor mieux notre torture
Que votre métier de bourreau ».
Il ajoute : « Voilà – et je suis amoureux fou de R. [R
achel
] ! arrangez cela. Je ne plaisante pas. Je le suis à tel point que c’en est
–––––– curieux. Ne me dites pas que je manque de vouloir. Ce ne serait pas la peine d’avoir une fée pour marraine & de pouvoir
chantonner la phrase de Schubert — Mon étoile est là... Amitié de la forêt noire ».
Correspondance
(éd. M. Cordroc’h, R. Pierrot, L. Chotard), t. I, p. 300 (n° 39-2). Ancienne collection Marc L
oliée
. Exposition
Alfred de Musset
(Bibliothèque nationale, 1957, n° 132).