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167.
George SAND
(1804-1876). L.A.S., Nohant 22 mai 1876, à C
harles
-E
dmond
; 3 pages in-8 à son chiffre.
1.200/1.500
U
ne
des
toutes
dernières
lettres
de
G
eorge
S
and
, morte le 8 juin. C’est sa dernière lettre à Charles-Edmond.
Elle lui envoie son article [son dernier écrit] sur le livre de R
enan
[
Dialogues et fragments philosophiques
]... « bien que
le Temps
ait rendu un compte excellent du dernier livre de Renan, j’ai éprouvé le besoin d’en parler aussi, [...] je vous envoie mon feuilleton
que vous ferez passer quand vous voudrez » [il paraîtra posthume, le 16 juin].
Elle incite son ami à reprendre courage, « car le courage est tout dans un monde où tout nous opprime. Cela seul est à nous,
bien à nous, ne nous le laissons pas ravir ! Voyons, sus ! cher ami, mon cœur est avec vous. Mon Dieu, vous causez souvent avec
R
enan
et B
erthelot
, et moi, je vis sur mon propre fonds dont je suis souvent lasse. De ma fenêtre, je n’ai plus d’horizon, mes
arbres ont grandi et quand je les ai vus comme cela je ne me suis pas senti le droit de les abattre. Vous allez planter devant cette
barraque qu’on vous impose, vous ne la verrez plus, vous vivrez dans les feuilles et dans les branches, vous vous concentrerez
en vous-même davantage. Faites donc net et fort cet intérieur, où plus heureux que moi, vous recevrez la visite et la lumière des
grands esprits »...
Elle l’engage à publier d’autres saynètes pour marionnettes de son fils Maurice... «
Le Temps
à force d’être sérieux devient
parfois bien lourd. [...] Un peu de gaité et d’esprit ne nuirait pas »...
O
n
joint
cet émouvant
télégramme
de Maurice Sand à Charles-Edmond, 8 juin 1876 : « Ma mère est morte »...
Correspondance
(éd. G. Lubin), t. XXIV, p. 630. Ancienne collection Philippe Z
oummeroff
(1995, n° 337).
Reproduction page précédente
168. [
Jean-Paul SARTRE
(1905-1980)].
Paul NIZAN
(1905-1940). D
essin
original à la plume,
portrait
de
J
ean
-P
aul
S
artre
, avec au dos
manuscrit
autographe signé, [1923] ; 22 x 17 cm.
2.000/2.500
É
tonnant
portrait
de
S
artre
en
1923,
en
boxeur
,
dessiné
par
son
ami
P
aul
N
izan
, avec cette légende : « Kiki Sartring
s’entraîne devant sa glace ».
Au verso, Nizan, qui se donne comme « le Manager de Sartre », a rédigé cette annonce
Au peuple Hypokhâgnal
, avertissant
qu’un match aura lieu le 14 février [1923] dans la Salle de Gymnastique « entre Battling-Noblanc champion plume de Ménilmuche
et Bébé-Kiki Sartre champion poids fetus de Clignancourt »... Le public est prié « de ne pas intervenir par d’excessives vociférations
– de ne pas prendre parti activement pour l’un ou l’autre adversaire – de ne pas cracher dans le ring – ni d’y jeter des peaux de
saucisson susceptibles de faire glisser l’adversaire – ni de se livrer à des viols »... En marge, portraits des deux adversaires.
Ce document a été reproduit dans l’
Album Sartre
de la Pléiade (p. 37 et 40).
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