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169.
Victor SCHOELCHER
(1804-1893) homme politique, auteur du décret d’abolition de l’esclavage. L.A.S., Samedi
matin [vers 1830], au comte G
erminy
 ; 3 pages petit in-4.
600/800
B
elle
lettre
du
jeune
républicain
.
À la suite d’un article d’Armand C
arrel
, Germiny est intervenu en faveur d’un ami qui s’y est jugé injustement attaqué. Mais
l’informateur de Carrel « offre de prouver le fait contesté ! [...] Y a-t-il rien de plus extraordinaire que ce dédale d’intrigues, il faut
que le duc ait des ennemis bien acharnés, et il devrait bien chercher à les découvrir pour les écraser sous le mépris universel ».
Il faudrait opposer de vigoureux démentis à d’aussi misérables accusations : « il me semble que si j’étais homme politique et que
j’eusse une grande réputation à défendre je ne craindrais pas de démentir tout ce qui l’attaquerait injustement. Notre parti est
exalté sans doute mais du moins il a le bonheur d’être sincère. Il y a conviction chez nous autres gens de rien. La presse est devenue
une puissance, c’est elle qui règne, et le palais du roi tremble devant elle. Il m’est avis que nous ne vivons plus dans un temps où
l’on peut se croire en droit de la mépriser, et qu’il n’est chevalier de si haut renom qui puisse regarder comme au dessous de lui
de descendre dans cette arène. Si chacun pensait ainsi on verrait certainement moins de félons la souiller. Aujourd’hui chacun a la
lance au poing même les vassaux, celui qu’on appellera lâche et qui restera enfermé dans son manoir ne devra s’en prendre qu’à lui
tout bon et loyal qu’il peut être, s’il passe pour lâche. Il faut à la fin que tous les honnêtes gens s’entendent pour démasquer les
intriguans et faire triompher les sincères. Nous avons du reste beaucoup regretté qu’un homme du caractère du noble duc ait moins
redouté l’impopularité de la mesure votée à la commission des élections, que la crainte de déplaire à une majorité d’une voix »...
170.
Sophie Rostopchine, comtesse de SÉGUR
(1799-1874). L.A.S., Paris 2 novembre ; 1 page in-8 à son chiffre
couronné (petites traces de papier gommé).
400/500
« Voici un manuscrit que ma fille de P
itray
m’a demandé de vous rapporter afin que vous vouliez bien lui noter par écrit quels
sont les passages que vous désirez lui faire corriger, changer et supprimer. Je suis à Paris depuis deux jours et j’y reste jusqu’au 8.
Si vous pouvez venir me voir lundi ou mardi, […] j’en serai fort contente. J’ai plusieurs choses à vous dire et à vous demander »…
171.
Germaine Necker, baronne de STAëL
(1766-1817). L.A.S., Saint-Ouen 18 thermidor (5 août 1797), à Paul B
arras
 ;
1 page in-8.
1.000/1.200
« J’ai été tous les jours à votre porte mon cher Barras, et je ne me console pas de n’avoir pu encor vous parler de ma
reconnoissance. Demain 19 – le 21 le 22 – quel jour dînez vous chez vous ? à Grosbois à Paris au bout du monde donnez moi une
manière de vous voir un quart d’heure. Je ne supporte pas de ne vous avoir pas encore vu »…
[Le 2 thermidor, son père Necker avait été provisoirement rayé de la liste des émigrés, et elle pouvait ainsi faire lever le
séquestre sur ses biens ; d’où sa reconnaissance envers Barras.]
172.
Germaine de STAËL
(1766-1817). L.A., Milan 9 juin [1805], à Claude H
ochet
 ; 3 pages in-8, adresse (2 petites
déchirures par bris de cachet, et légères fentes de désinfection).
2.000/2.500
B
elle
lettre
sur
M
adame
R
écamier
et
sur
N
apoléon
.
« Le résultat de mon voyage ici mon ami, est plutot bon sans être, il s’en faut décisif, j’en ai écrit tous les détail à M
r
S
uard
 »,
qui lui montrera la lettre. Elle attend impatiemment l’arrivée d’Hochet et de Madame R
écamier
à Coppet : « Dites lui d’abord à
cette angélique Juliette que je la recevrai comme une reine et comme ... Qu’y a-t-il de mieux aujourd’hui »... Elle pense que Prosper
de B
arante
est en route pour Genève « où je serai dans quinze jours c’est un jeune homme dont j’attends beaucoup comme esprit
et comme caractère, j’ai vu ici le nouveau Paris, et la pompe de l’installation du vice-roi & l’impression de ce que l’on voit est
toujours bien plus grande que celle de tous les récits du monde, les yeux ont beaucoup d’esprit »... Elle voudrait lire
Les Templiers
[la tragédie de Raynouard]. Puis elle parle de N
apoléon
 : « L’emp. dit on passe par Genève mais non pas je crois avant deux ou trois
mois, car le ministre russe vient en Italie — Venez vite cependant car c’est surtout en son absence que les congés sont les plus
faciles, ce qui me fait au moins plaisir c’est que l’emp. a beaucoup dit qu’il trouvait très bon que l’on s’intéressat à moi, mon frère
le feroit-il a-t-il ajouté si je ne le permettois pas »...
Correspondance générale
, t. V (2), p. 585. Ancienne collection Daniel S
ickles
(XIX, 8601).
Reproduction page 79
173.
Germaine de STAËL
(1766-1817). L.A., Coppet 15 août 1815, à Astolphe de C
ustine
 ; 4 pages in‑8 (lég. piq., et trace
de colle à la dernière page).
3.000/3.500
S
uperbe
lettre
sur
la
chute
de
N
apoléon
.
... « Vous me demandez ce que je pense des événements actuels je ne sais qu’une chose au monde c’est la douleur de la
situation de la France. Je suis pour ce pays comme une mère et toutes ses fautes ne peuvent me faire supporter son humiliation et
son malheur. Je dis avec vous que l’arrestation de Bonap. ne m’a rien fait et j’aurois frappé le ciel de mon front si elle étoit arrivée