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Ah ! je le dis, et j’ai le cœur plein d’amertume en songeant à tant d’abjection et de honte, ces prêtres qui, pour de
l’argent, pour des palais, pour des mitres et des crosses, pour l’amour des biens temporels, glorifient le parjure, le meurtre
et la trahison, […] ces prêtres suffiraient pour ébranler les plus fermes convictions dans les âmes les plus profondes si l’on
n’apercevait au-dessus de l’église, le ciel, et au-dessus du prêtre, Dieu.
Et maintenant poussons le cri d’espérance. C’est sur les tombes qu’il faut parler de résurrection. Certes, l’avenir
nous promet la victoire de l’idée démocratique, […] mais il nous promet plus encore, il nous promet […] la fin de toutes les
oppressions et de tous les esclavages. […] ce que pour ma part, du fond de cette nuit sombre de l’exil, je contemple d’avance
avec tout l’éblouissement de la joie, citoyens, c’est la délivrance de tous les peuples, c’est l’affranchissement de tous les
hommes ! […] Ayons donc une foi virile, et faisons avec transport notre sacrifice. Opprimés, offrez vos plaies, […] héroïques
déportés de Cayenne et d’Afrique, nos frères, offrez votre chaîne, proscrits, offrez votre proscription, et toi, martyr, offre ta
mort à la liberté du genre humain ! Vive la république universelle ! »… Etc.
Reproduction page ci-contre
173*.
Victor HUGO
. P.A.S. « V. H. » ; 1 page in-12.
500/600
Phrase latine sur son exil écrite d’une grosse écriture : «
Exilium vita est
. »
174*.
Victor HUGO
. L.A.S., 17 octobre [1870, à Jules Claretie] ; 1 page in-12.
1.000/1.200
Il félicite son « éloquent collègue » pour son dernier ouvrage
La Débâcle
, « un mélange d’histoire et de prédiction ;
présent et avenir mêlés. Je lis les nobles pages à travers toutes nos émotions et tous nos devoirs ; je les prends, je les quitte,
je les reprends ; j’en sors charmé, j’y reviens avide. Vous savez comme j’aime votre talent, votre style, votre foi, votre vaillance.
Je vous serre les deux mains ». On joint une enveloppe autogr. au même, 20 octobre 1870.
175*.
Victor HUGO
. L.A.S., Vianden 14 juillet [1871, à Louise Michel]; 1 page in-12 sur papier bleu (fendue aux plis et bien
réparée).
1.200/1.500
Émouvante lettre à Louise Michel emprisonnée : « Votre belle lettre, si pathétique, si émue, si tragique, a fait son entrée
hier dans la publicité par
L’Avenir du Luxembourg
, lequel va en France. Je vous envoie le numéro. Comme la lettre est longue,
elle sera publiée en deux fois. Vous êtes un noble talent, un vrai cœur, une guerrière, mais guerrière comme les déesses.
Je me mets à vos pieds, Madame ». Il signe et ajoute encore : « Oui, j’ai fait mon devoir, je le sais, je le sens, je suis content ».
Reproduction page ci-contre
176*.
Victor HUGO
. L.A.S. « V. H. », 23 février [1872], à un « cher poëte » [Théodore de Banville ?] ; 1 page in-12.
500/700
« Cher poëte, Nous vous attendrons lundi à sept heures ; j’aurai lu votre article du matin ; vous jugez quelle fête »…
[Le 20 février 1872, avait eu lieu la reprise triomphale de
Ruy Blas
.]
177*.
Victor HUGO
(1802-1885). L.A., 24 septembre ; sur 1 page in-8.
300/400
« Vous rappelez-vous le croquis fait sur place? J’en garde copie et je vous l’envoie… Jetez au feu, si ce souvenir vous
déplaît ». Il ajoute : « On vous portera ces jours-ci de ma part un livre que je mets sous vos pieds ».
178*.
Victor HUGO
. Manuscrit autographe ; 1 page in-12.
400/500
« Ciste – corbeille des mystères de Cérès.
Cistophores – vierges qui portaient ces corbeilles. Monnaies de l’Asie Mineure où sont gravées des cistes. Les villes dont
les noms sont gravés sur ces cistes sont : Apamée, Pergame, Éphèse, Tralles, Sardes, Laodicée ».
179*.
Victor HUGO
. Manuscrit autographe (brouillon) ; 1 page obl. in-8, nombreuses ratures.
500/700
Note sur Jean-Pierre Camus, évêque de Belley (1582-1652) : « Il n’aimait pas les moines, l’abbé Camus, évêque de Belley, et
croyait à une métempsychose ironique et bizarre. C’était lui qui disait :
Les courtisans seront changés en cruches, lesquelles se
baissent pour s’emplir
, et qui ajoutait :
après la mort, les rois deviennent roitelets, les sires cirons et les papes papillons
»… Etc.
180*.
Victor HUGO
. Notes autographes sur une lettre à lui adressée ; sur 1 page petit in-4.
500/600
Notes de premier jet au crayon et à l’encre, au dos d’une lettre de Mlle Beaure, une admiratrice. Ébauches de vers :
« Naître Lutèce et devenir Paris ; s’appeler la Boue et devenir l’Esprit. Il n’est pas de plus magnifique symbole »… Notes
sur l’Europe : « Les mots France, Allemagne, Italie, Espagne, auront le sort qu’ont aujourd’hui les mots Picardie, Bretagne,
Provence et Bourgogne »… Etc.