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Oiron entame alors une lente décadence et connaît plusieurs propriétaires : le marquis de Villeroy, puis la famille Fournier de
Boisairault... La révolution précipite son déclin.
Des campagnes de restauration furent entreprises en
1820
, puis de
1869
à
1873
, par l’architecte Daviau, mais restèrent
insuffisantes pour assurer la pérennité du château. Ce dernier, classé monument historique en
1923
, fut acquis par l’État afin
d’assurer sa sauvegarde. Il est devenu aujourd’hui un lieu dédié à l’art contemporain.
Iconographie
:
À notre connaissance, cet album est le document iconographique le plus important que l’on puisse consulter sur Oiron.
Un état manuscrit des arpentages des domaines d’Oiron, Cursé et Montcontour, établi par Matis, est conservé au département des
manuscrits de la Bibliothèque nationale (NAF
17384
).
Il existe aussi un plan, levé en
1699
, à la demande de Roger de Gaignieres (
1642
-
1715
), lorsqu’il effectua un voyage en Poitou et
se porta acquéreur d’une partie des collections de Claude Gouffier, dont le célèbre portrait de Jean Le Bon aujourd’hui au Louvre.
L’idée du duc d’Antin, en commandant cet album, était d’illustrer l’arpentage de ses terres dressé par le géographe du roi Matis,
souvent nommé dans les comptes des Bâtiments, et mis au net par le dessinateur Dubois.
Ici, on compte
15
cartes détaillées des terres, lieux-dits et fermes. Ces plans plutôt techniques, accompagnés d’un commentaire
explicatif, sont précédés de
5
vues en perspective et de
4
plans du château. Le cycle iconographique se complète par un
frontispice, un plan de la bataille de Montcontour remporté par l’armée de Charles IX et un cul-de-lampe figurant le chiffre
entrelacé du duc d’Antin. Ces dessins très soignés ont été aquarellés.
Le frontispice, les vues perspectives et le cul-de-lampe furent exécutés par Pierre Le Pautre, selon l’indication portée sur la page
de titre. Pour Bertrand Jestaz, le retable qui, au frontispice, porte le titre du recueil aurait été dessiné d’après un modèle
d’Hardouin-Mansart.
Pierre Le Pautre (
1652
(?)-
1716
), un brillant dessinateur, abondant et inventif.
Pierre Le Pautre, fils aîné du célèbre Jean Le Pautre, est connu comme graveur et surtout dessinateur.
Il apprit de son père l’art du dessin et de la perspective, et fut l’élève de Magnier. Très tôt, il manifesta des dispositions pour le
dessin d’architecture, ce qui lui valut d’être remarqué par Mansart qui le fit entrer dans son cabinet. En compagnie de Pierre
Cailleteau (
1655
-
1724
), dit Lassurance, il travailla pour ce dernier de
1699
à
1708
, date de la mort du surintendant des
Bâtiments du roi. Il reçut le titre de dessinateur du roi.
Superbe album nous montrant l’œuvre architectural des Gouffier dans son plein accomplissement.
Il est d’autant plus précieux qu’il est l’un des rares documents connus de Pierre Le Pautre, avec le dessin de la pompe funèbre
de la reine de Suède, Ulrika Eleonora, conservé à Stockholm, au Nationalmuseum.
Un mors légèrement fendu. Coiffe inférieure et coins fatigués.
Dimensions :
631
x
484
mm.