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97. GESSNER (S.).
La Mort d’Abel ; poëme, en cinq chants.... Cinquième édition.
À Paris, Chez Saillant – Lothin –
Desaint – Durand
,
1767
, in-16, maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, armes au centre, dos lisse orné,
doublure et gardes de papier bleu, roulette dorée intérieure, tranches dorées (
reliure de l’époque).
Édition de la traduction en français du texte fameux, paru en allemand en
1758
, du poète suisse, rénovateur du genre
idyllique et précurseur de Rousseau, Salomon Gessner (
1730
-
1788
).
La Mort d’Abel
connut en Europe un succès considérable et cette traduction en prose donnée par Huber donna elle-même
lieu à de nombreuses rééditions jusqu’au début du XIX
e
siècle.
Prestigieux exemplaire de la comtesse de Provence (
1753
-
1810
).
Belle-sœur de Louis XVI par son mariage avec Louis-Stanislas de France, comte de Provence, cette princesse savoisienne
ne fut guère appréciée de la cour versaillaise. Aussi se tint-elle généralement à l’écart dans son domaine du Pavillon
Madame, où, ayant du goût pour les Lettres, elle constitua une importante bibliothèque, « très bien composée et
uniformément reliée en maroquin rouge ». Celle-ci comprenait
1665
volumes, qui furent dispersés après son exil lors de
la Révolution. Elle mourut en Angleterre en
1810
, avant que son mari ne monte sur le trône de France sous le nom de
Louis XVIII.
Peut-être la comtesse de Provence avait-elle un goût particulier pour le thème développé ici par Gessner, puisque l’on sait
que le peintre-graveur, Carlo Antonio Porporati (
1741
-
1816
), « garde des desseins » du roi de Sardaigne, son père, lui dédia
en
1776
l’estampe qu’il avait interprétée d’après la peinture d’Adriaen van der Werff sur ce sujet.
Petit travail de vers en pied du mors inférieur.
Dimensions :
140
x
80
mm.
Provenance
:
Marie-Joséphine de Savoie, comtesse de Provence.
Brunet, II,
1568
; Quentin Bauchart, II, pp.
309
-
330
(« collection, plus intéressante qu’on ne le croit généralement ») ;
Olivier, pl.
2549
, fer n°
2
.




