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36.
LUCIEN DE SAMOSATE – PERROT D’ABLANCOURT (N.).
Lucien, de la traduction de N. Perrot,
Sr d’Ablancourt…
À Paris
,
Chez Pierre Traboüillet
,
1687
, 3 parties en 3 vol. petit in-12, maroquin vert olive, dentelle
dorée autour des plats, dos à nerfs ornés, doublure de maroquin rouge sertie d’une roulette dorée, armes au centre,
tranches dorées sur marbrure (
reliure de l’époque
).
« Le
Lucien
d’Ablancourt ».
Rhéteur et satiriste anatolien de langue grecque, Lucien de Samosate (
ca
120
-
ca
180
) est considéré comme l’un des pères
de l’esprit critique et de la libre pensée. Il s’attacha dans ses œuvres à démonter en particulier toutes sortes d’impostures
magico-religieuses, au nombre desquelles il plaçait le christianisme.
Son
Histoire véritable
, dans laquelle le personnage voyage sur la lune, influença Cyrano de Bergerac lorsqu’il écrivit son
Histoire comique des États et Empires de la Lune
, ainsi que Voltaire pour
Micromégas
.
On dit de Nicolas Perrot d’Ablancourt (
1606
-
1664
), auteur de très nombreuses traductions des auteurs anciens, qu’il était
l’auteur de « belles infidèles », du fait que ses traductions privilégiaient l’élégance et l’harmonie de la langue française au
détriment de la fidélité au texte original. La première édition de sa traduction de Lucien parut en
1654
chez Augustin
Courbé.
Exemplaire réglé, élégamment relié aux armes de Mme de Chamillart.
Élisabeth-Thérèse Le Rebours (
1657
-
1731
) fut l’épouse de Michel de Chamillart (
1652
-
1721
), contrôleur général des
Finances et secrétaire d’État à la Guerre de Louis XIV. Parmi les personnalités féminines du début du XVIII
e
siècle dont le
nom reste attaché à l’histoire de la bibliophilie elle se distingue non par la variété et l’ampleur de sa bibliothèque, comme
c’est le cas pour la comtesse de Verrue, mais par le caractère remarquable des reliures qui portent ses armes.
Elle fit en effet habiller de maroquin de diverses couleurs un choix très restreint d’ouvrages. Parmi ceux-ci certains
volumes reçurent en outre une doublure de même peau sur laquelle furent frappées ses armes. Ses reliures sont
généralement attribuées à Boyet ou Padeloup ; récemment, E. Pénicaud a identifié un autre relieur : Louis-Joseph Dubois.
Dimensions :
154
x
90
mm.
Provenance :
madame de Chamillart.
Brunet, III, col.
1211
et
Suppl.
, col.
902
(ne cite pas l’édition Trabouillet) ; Quentin Bauchart, I, pp.
369
-
408
(sous le n°
47
,
il décrit un autre exemplaire de Lucien de l’édition en
3
vol. donnée par Mortier, en
1709
) ; Pénicaut (E.), « Madame
Chamillart était-elle une “femme bibliophile” ? », in
BdB
,
2002
, n°
2
, pp.
313
-
324
; Guérin (J.),
Très Beaux Livres anciens
,
29
mars
1984
, n°
81
et
96
(pour un Racine et un Tacite de la même provenance) ; Rothschild (A. de),
Bibliothèque…
,
24
mai
2006
, n°
37
(pour un Flavius Josèphe de la même provenance et dans une reliure strictement identique) ; Thoinan, pp.
263
-
264
; Olivier, pl.
1748
, fer n°
1
.




