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L’ambassade siamoise à la cour du Roi Soleil
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Relation de ce qui s’est passé à l’audience des Mandarins.
Joûte la copie imprimée à Toulouse, chez Jean Boude,
[1686].
In-4 carré de 8 pp. : sous papier marbré, emboîtage de maroquin rouge moderne.
On joint :
Harangue faite à Sa Majesté par les ambassadeurs du Roy de Siam le mardi 14 janvier 1687
à leur audience de congé.
Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1687.
In-4 de 6 pp. : vélin moderne.
Au XVII
e
siècle, le royaume de Siam apparaît comme la grande puissance de l’Asie du Sud-Est, tant pour le commerce que pour
la plus grande gloire de Dieu, du fait de sa position entre les mondes indiens et chinois.
L’alliance étroite nouée avec la France fut consolidée par des missions diplomatiques instaurées par Louis XIV qui ne doutait
pas de parvenir à la conversion au christianisme du roi Phra Naraï, dont le règne s’étend de 1657 à 1688. La mémorable
ambassade des Siamois fut le premier contact important et direct, en France, avec l’Extrême-Orient.
L’ambassade siamoise reçue avec faste dans la Galerie des glaces.
On joint à la
Relation
de 1686, la
Harangue faite à Sa Majesté,
prononcée à Versailles, le 14 janvier 1687, lorsque Louis XIV
accorda leur audience de congé aux trois ambassadeurs. Leur venue avait suscité une extraordinaire curiosité dont la peinture,
les arts décoratifs et les deux livrets témoignent. La Bruyère rapporte l’étonnement produit à la Cour à la vue de Siamois
civilisés et tout autre que des « singes instruits à marcher sur leurs pieds de derrière ».
Parmi les présents destinés au Roi-Soleil, de l’or, des tapis, plus de 1 500 porcelaines et des étoffes imprimées aussitôt adoptées
par la Cour sous le nom de
toiles flammées
ou
Siamoises de Rouen.
1 500 / 2 500
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[LA VERGNE DE TRESSAN (Pierre de)].
Relation nouvelle et exacte d’un voyage de la Terre sainte
. Ou Description
de l’état present des lieux où se sont passées les principales actions de la vie de Jesus-Christ.
Paris, Antoine Dezallier, 1688
.
In-12 de (4) ff., 164 pp., une carte dépliante : veau fauve moucheté, dos à nerfs orné, coupes décorées, tranches mouchetées
(reliure de l’ époque)
.
Première et unique édition, illustrée d’une carte repliée de la Terre sainte.
La double conversion d’un abbé de cour, janséniste d’obédience.
Né au sein d’une famille huguenote du Languedoc, Pierre de La Vergne (1618-1684) se convertit au catholicisme à l’âge de
vingt ans. Destiné aux plus hautes fonctions de l’Église, l’aumônier du roi prit pour guide Antoine Arnauld et l’évêque d’Alet.
Il renonça même à ses bénéfices. Pour le détourner de la vie monastique, à laquelle il inclinait, on lui permit un voyage en Terre
sainte. De retour, on lui confia des missions pour la conversion des huguenots dans le Midi de la France. Il fut le directeur
spirituel de la princesse de Conti et de madame de Grignan. La marquise de Sévigné le jugeait « très aimable et de bonne
compagnie », mais il refusa de se charger de son âme.
Le récit de voyage donne la description de Malte, du Liban, de Tripoli, du Mont Carmel, de Jérusalem, et des différents sites
palestiniens, ainsi que de Chypre.
On déplore le petit nombre de relations sur la visite des lieux saints au grand siècle. L’insécurité et les luttes d’influences entre
chrétiens et ottomans rendaient l’entreprise périlleuse, y compris pour le retour que Tressan effectua par mer. En outre, le
pèlerin était tenu d’obtenir, sous Louis XIV, une autorisation préalable de son évêque ou du lieutenant général du baillage. Par
crainte d’une émigration des protestants camouflée en pèlerinage, des édits prohibaient la sortie du royaume non autorisée,
sous peine des galères perpétuelles. (Bourgeois et André,
Les Sources de l’ histoire de France. XVII
e
siècle
I, n° 525).
Bel exemplaire.
Ex-libris manuscrits
Devaudrey
et
St Remy ;
ex-libris gravé de la bibliothèque du
Château des Ormes.
Quelques discrètes
restaurations.
(
Dictionnaire de Port-Royal,
2004, p. 979 : l’auteur est classé sous Tressan de La Vergne.- Weber,
Voyages and travels in Greece,
the Near East and adjacent regions,
1953, n° 434.- Tobler,
Bibliographia geographica Palestinae,
p. 104.- Non cité par Chadenat).
2 000 / 3 000
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