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ORLÉANS (Pierre-Joseph d’).
Histoire des deux conquerans tartares qui ont
subjugué la Chine
.
Paris, Claude Barbin, 1688
.
Petit in-8 de (15) ff., 319 pp., 37 pp. : veau blond, dos à nerfs orné, pièce de titre de
maroquin rouge, filet à froid encadrant les plats, armes dorées au centre, coupes et
bordures décorées, tranches rouges
(reliure de l’ époque)
.
Édition originale. Exemplaire de première émission.
On trouve à la fin l’
Histoire du Sevagi et de son successeur, nouveaux conquérants
dans les Indes
.
La redécouverte de la Chine au XVII
e
siècle par l’entremise des Jésuites.
Elle fut comparable à celle du Nouveau Monde au siècle précédent. Seul un
historien jésuite était à même d’informer l’Europe avec précision.
Le père Joseph d’Orléans (1641-1698) eut accès aux archives et aux curieuses
lettres de ceux qui vivaient dans l’entourage de l’empereur, notamment le père
Verbiest.
Son histoire « profane » rend compte de l’avènement de la dynastie mandchoue et
du règne des deux premiers empereurs : Choen Tche [Shunzhi] et son successeur,
le grand Kangxi, qui resta sur le trône de 1662 à 1722 – un très long règne qu’on
peut mettre en parallèle avec celui de Louis XIV.
L’ouvrage avait encore conservé tout son intérêt au XIX
e
siècle : il fut alors traduit
en anglais sous l’égide de la Hakluyt Society.
Exemplaire de qualité, relié aux armes de Louis-Hyacinthe Boyer de
Crémilles (1700-1768).
Lieutenant général, le roi Louis XV créa en sa faveur la charge unique d’inspecteur
général de l’infanterie, de la cavalerie et des dragons.
De la bibliothèque
Adrien-André Sanfourche,
avec ex-libris. Reliure restaurée.
(Lust, n° 446 : « D’Orléans took up the lay side of the Jesuit letters, because a
superior cleric intiated that the religious side was his monopoly, hence this history
of the Mandchu conquest of China ».- Cordier,
Sinica
I, 629.-
Sommervogel, V,
p. 1940, n° 14).
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Une source de Robinson Crusoe
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RAVENEAU DE LUSSAN (Jacques).
Journal du voyage fait à la mer du Sud,
avec les flibustiers de l’Amerique en 1684 & années suivantes
.
Paris, Jean-
Baptiste Coignard, 1689
.
In-12 de (8) ff., 448 pp., 3 pp. : basane fauve mouchetée, dos à nerfs fileté or, pièce
de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées
(reliure ancienne)
.
Edition originale.
Les aventures d’un flibustier de Guayaquil jusqu’à la côte atlantique
de l’Amérique centrale.
Jeune homme bien né, Raveneau de Lussan fut pris à 22 ans du désir irrépressible
de voyager. Aussi s’embarqua-t-il en 1679 pour Saint-Domingue, où il resta trois
années. Là, il contracta tant de dettes que, pressé de les honorer, il se joignit à une
bande de flibustiers. Partis le 22 novembre 1684, ils ne rentrèrent qu’au mois de
février 1686, après une retraite particulièrement pénible à travers l’Amérique centrale.
« L’auteur raconte les péripéties de cette entreprise, les pilleries et les violences
qui furent commises. (…) [Son] livre est presque entièrement composé de récits
de combats. L’auteur fait preuve d’un sang-froid et d’une sécheresse de cœur
extraordinaires : très précis, il ne dissimule aucun méfait et reste insensible devant
les cruautés qui sont commises. Son livre présente une peinture réaliste de la vie
des flibustiers » (Bourgeois et André).
Daniel Defoe a puisé dans le
J
ournal
de Raveneau de Lussan l’argument
de
r
oBinson
c
rusoe
.
« Defoe me paraît s’être manifestement inspiré des
Aventures de Raveneau de
Lussan,
au moins pour la première partie de son roman. En tout cas, on ne saurait
rien voir de particulièrement anglais dans ce désir irrésistible de s’enfuir loin
de la maison parternelle et de voyager qui s’empare du jeune Crusoe » (Gilbert
Chinard,
L’Amérique et le rêve exotique,
p. 249).
Agréable exemplaire en dépit de petites restaurations à la reliure.
(Leclerc,
487 : « Cette relation, qui est insérée toute entière dans le troisième
volume de l’histoire des flibustiers, est la meilleure relation de toutes celles qui
sont entrées dans cet ouvrage. » - Hill, n° 1423 : « A rare and charming book (…).
He details both the romantic and bleak sides of the buccaneering profession,
interwoven with colorful descriptions of the natives of the region and a clear
picture of the Spanish colonies on the Pacific ».- Sabin, nº 67983.- Bourgeois et
André,
Les Sources de l’ histoire de France
I, nº 586.- Chadenat, nº 678).
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