Page 49 - cat-vent_berge7-03-2012-cat

Basic HTML Version

48
« l
a
plus
ample
et
la meilleure Description De
l
empire De
la
c
hine qu
on
ait Dans
le monDe
»
(Voltaire)
62
DU HALDE (Jean-Baptiste).
Description géographique, historique, chronologique, politique, et physique de l’empire
de la Chine et de la Tartarie chinoise
. Enrichie des cartes générales et particulières de ces pays, de la carte générale & des
cartes particulières du Thibet, & de la Corée, & ornée d’un grand nombre de figures & de vignettes gravées en taille-douce.
Paris, P. G. Le Mercier, 1735
.
4 volumes in-folio de (2) ff., viij pp., lij pp., iv pp., la dernière non chiffrée, 590 pp. mal chiffrées 592, sans manque, 25
planches ; (2) ff., iv pp., 726 pp., la dernière non chiffrée, 10 planches ; (2) ff., iv pp., 565 pp., (2) pp., 5 planches ; (2) ff., ii pp.,
518 pp. mal chiffrées 520, sans manque, 25 cartes : veau marbré, dos à nerfs ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin
rouge, roulette à froid encadrant les plats, tranches rouges
(reliure de l’ époque)
.
Édition originale. Édition de référence, au format in-folio ; la réimpression publiée l'année suivante à La Haye, de format in-
quarto, ne renferme pas les importantes cartes.
Remarquable et fameuse illustration gravée sur cuivre par Maisonneuve, Haussard, Fonbonne, Guélard, etc. d’après
Humblot. Elle comprend 6 vignettes, 15 figures, scènes de genre, planche de musique, etc., dont 9 dépliantes et une sur double
page, et 50 cartes, certaines dues à Bourguignon d’Anville
dont 28 dépliantes et 14 sur double page. Ces dernières sont d’une
grande importance. En effet, « pour du Halde et ses contemporains, les cartes forment la partie la plus intéressante et la plus
nouvelle de l’ouvrage ; la plus solide aussi et cet
Atlas de la Chine
pourrait presque, à lui seul, résumer l’œuvre géographique
des Jésuites en Extrême-Orient » (Numa Broc). La validité des cartes sera mise en question, forçant d’Anville à se défendre (cf.
nº 75 de ce catalogue).
Le maître livre sur la Chine au XVIII
e
siècle qui eut une influence décisive en Occident.
Le père du Halde (1674-1743) a réuni la somme des recherches consacrées à l’empire du Milieu pendant un demi-siècle.
« Plus qu’un ouvrage composé, la
Description
est une somme sur la Chine, une sorte d’Encyclopédie (…). Nul sans doute
n’était mieux placé que ce Jésuite pour rassembler cette documentation : pendant plus de trente ans en effet, du Halde a été
le rédacteur des
Lettres édifiantes
(1711-1743) ; pendant cette longue période, il a joué le rôle d’intermédiaire entre Pékin et
le public français (…). Le succès de la
Description
est considérable tant chez les savants que chez les « gens du monde ». Du
Halde est rapidement réimprimé en Hollande (1737) et traduit en Angleterre (1736). L’ouvrage est aussi le point de départ de
nouveaux travaux » (Numa Broc).
Un Jésuite pour des philosophes : le mythe du « despotisme éclairé ».
Ce n’est pas le moindre des paradoxes pour le père du Halde que d’avoir alimenté la philosophie des Lumières. En effet,
l’ouvrage fit les délices de ceux qui cherchaient à « écraser l’infâme » ; ils voyaient dans la Chine et son éthique confucéenne le
modèle d’une morale rationnelle sans le support de la religion. De même, les philosophes des Lumières croyaient avoir trouvé
dans le régime impérial chinois l’incarnation du « despotisme éclairé » dont ils s’étaient fait les champions. « Il faut souligner
à ce propos l’influence considérable exercée par la
Description de l’empire de la Chine
du père Jean-Baptiste du Halde (…). De
manière largement idéalisée, (…) l’ouvrage présente un pouvoir impérial éclairé, dirigé par un « roi-philosophe » et conseillé
par une élite de lettrés-fonctionnaires sélectionnés par examens, une économie fondée sur la primauté de l’agriculture et la
modération des impôts, une société policée et éduquée, etc. » (Anne Cheng in
Lumières,
BN, p. 168).
L’ouvrage est mentionné dans pas moins de vingt-deux articles de la grande
Encyclopédie
et son auteur est cité avec éloge par
Voltaire dans
Le Siècle de Louis XIV :
« Quoiqu’il ne soit point sorti de Paris, et qu’il n’ait point su le chinois, [il] a donné,
sur les
Mémoires
de ses confrères, la plus ample et la meilleure description de l’empire de la Chine qu’on ait dans le monde. »
Bon exemplaire en reliure décorée du temps.
Coiffes restaurées. Cachet de bibliothèque gratté sur les titres.
(Rahir,
Bibliothèque de l'amateur
, p. 408.-
Lust, nº 12 : « Encyclopaedic survey of China, compiled from unpublished and
printed works of 17 Jesuits. The maps, by d’Anville, were based on Jesuit surveys ».- Lada-Mocarski, n° 2 : « The first French
folio edition of 1735 is the most desirable and significant ».- Chadenat, nº 57 : « Un des ouvrages les plus importants sur la
Chine ancienne et les contrées environnantes »).
20 000 / 25 000