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« D’
une
importance
capitale
pour
la
connaissance
ethnologique de notre
colonie
au
XVIII
e
siècle
 »
(A. Lacroix)
63
BarrÈre (Pierre).
Nouvelle relation de la France equinoxiale
, contenant la description des côtes de la Guiane ; de l’isle de
Cayenne ; le commerce de cette colonie ; les divers changemens arrivés dans ce pays ; & les mœurs & coutumes des différens
peuples sauvages qui l’habitent.
Paris, Piget, Damonneville, Durand, 1743
.
In-12 de (2) ff., IV pp., 250 pp., (1) p. : veau brun moucheté, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches
marbrées (
reliure de l’ époque
).
Édition originale.
Elle est illustrée de 2 cartes de l’Amazonie jusqu’à la rivière Marony et l’île de Cayenne et de 17 planches gravées et repliées
hors texte par Mathey et Le Parmentier : Indigènes (Akoquoua, Palikour), pirogues indiennes, rade de Cayenne, instruments
servant à fabriquer le Roucou, Indiens de la Guyane, Créole portée en hamac, armes, ballons, pagaras et autres ustensiles des
Indiens de la Guyane, atours pour les danses, habitations indiennes, pêche du Lamentin, etc.
Le meilleur livre français sur la Guyane au XVIII
e
siècle.
Naturaliste et médecin, Pierre Barrère (vers 1690-1755) fut envoyé en 1722 à Cayenne comme correspondant de l’Académie
des sciences et médecin-botaniste du roi : il y séjourna près de trois ans.
Sa relation est la meilleure publiée à l’époque, selon Numa Broc, qui la compare avantageusement à celle que Bellin publia
en 1763
.
Et, s’il est un naturaliste et géographe de qualité – il fit connaître quelques plantes nouvelles, dont le
simarouba
–,
« Barrère est peut-être encore davantage ethnographe : les armes, les outils, les instruments divers utilisés par les ‘sauvages’
l’intéressent au plus haut point. (…) Ses contemporains et des successeurs le pillent sans vergogne : si Bellin le cite en termes
élogieux, l’abbé Raynal l’utilise souvent sans avouer ses emprunts. En tout cas, nous voyons qu’il y a plus à tirer de la relation
d’un médecin-naturaliste, que d’un ‘géographe’ comme Bellin, dont la
Description géographique de la Guyane
(1763) n’est
qu’une énumération de latitudes, de rivières, de tribus… Une fois de plus la supériorité du voyageur sur le ‘géographe de
cabinet’ s’affirme » (Numa Broc).
L’ouvrage, enfin, revêt une importance littéraire.
Comme l’a souligné Numa Broc, Barrère a, en effet, contribué à populariser des termes comme
savane, palétuvier, pirogue,
pagaie, hamac,
etc., qui feront fortune dans la littérature exotique française.
Bel exemplaire. Discrètes restaurations aux coiffes.
De la bibliothèque du médecin montpelliérain
Varnier
(1709-c.1790), avec ex-libris manuscrit sur le titre. Issu d’une longue
lignée d’apothicaires, médecins et chirurgiens, Varnier était également amateur d’antiquités et possédait près de trois mille
médailles en argent et en bronze dont il rédigea les catalogues. Il donna un grand nombre de mémoires et traités médicaux.
L’exemplaire appartint ensuite au docteur
Auguste-Frédéric Dutroulau
(1808-1872). Chirurgien de la Marine, Dutroulau fut
chef de service des hôpitaux des colonies de 1839 à 1856. Il fut décoré en 1841 pour ses services rendus durant une épidémie
de fièvre jaune à la Martinique. Il publia plusieurs ouvrages relatifs aux maladies des pays tropicaux.
L’exemplaire a enfin appartenu au comte
Léonard Lonce de Lapeyrouse de Bonfils
(vers 1804-1895), avec cachet ex-libris sur le
titre. Enseigne de vaisseau en 1830, il participa à la prise d’Alger. En 1845, il publia une
Histoire de la marine française
.
(Broc,
Géographie des philosophes,
pp. 123-124.- Sabin, 3604. - Boucher de la Richarderie, VI, 255).
1 000 / 2 000
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