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37 LA TÊTE DES AUTRES 1952
Pièce en 4 actes qui fit scandale lors de sa création et faillit être interdite : premier grand plaidoyer
contre la peine de mort.
Un manuscrit autographe
45 000 / 55 000
Manuscrit autographe,
sans lieu ni date 1952 40 pages 20,5/27 cm quelques ratures et corrections, fine écriture, encre
de différentes couleurs, p. 16 et 17 éléments collés.
Il s’agit du manuscrit de la Tête des autres, pièce en quatre actes, montée le 15 février 1952 au théâtre de l’atelier. Il pré-
sente de nombreuses variantes avec la pièce éditée par Gallimard.
Dans le manuscrit, la pièce se passe en France et non en Poldavie, les rues se situent à Paris, l’épouse du procureur Maillard
se prénomme Madeleine, elle devient Juliette dans l’édition. Certains dialogues sont écourtés.
Dans l’acte I, les deux premières scènes du manuscrit sont supprimées de l’édition, la scène 3 devient donc la scène 1 de
l’édition, les scènes suivantes subissent le même décalage. Le dialogue entre Maillard et Pierrette (p.7) est supprimé ainsi
qu’une partie du dialogue entre Maillard et Valorin (p.9 et 10), Juliette s’appelle Madeleine.
Dans l’Acte II, Madeleine devient Juliette, la scène 1 est complètement différente de la première scène de l’édition : celle-
ci est plus longue et plus explicite : Juliette et Valorin s’avouent leur amour, Juliette regrette sa joie d’avoir appris la
condamnation à mort, et culpabilise, Valorin la rassure et lui rappelle qu’un homme « coupable ou innocent est un homme
qu’il faut plaindre ».
L’acte II du manuscrit comprend 9 scènes alors que l’édition n’en a que 7. Les principaux thèmes sont repris, mais dans
un ordre différent : dans la scène 2 du manuscrit, le dialogue correspond à la scène 4, la scène 5 reprend un passage de
la scène 4 de l’édition, la scène 8 reprend des passages des scènes 3 et 6, la scène 9 ceux de la scène 7. Certains dialogues
sont plus développés dans le manuscrit que dans l’édition.
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5 pages 1/2 autographes
avec ratures et corrections d’une écriture plus petite et très serrée qui sont des ébauches de
certaines scènes : Madeleine est appelée Juliette : il s’agit de premiers jets avec variantes : la page 1 correspond à la fin
de la scène 7 et du début de la scène 8 de l’acte I ; la page 2 correspond à la fin de l’acte I et à la scène 1 de l’acte II ; les
pages suivantes correspondent aux scènes 1 à 9 de l’acte III.
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6 pages 1/2 autographes
21/27 cm quelques ratures et corrections : il s’agit de l’acte II scène 1 à 7. Les scènes 6 et 7
sont remaniées par rapport à l’édition.
La tête des autres est une satire de la justice dans un pays imaginaire la Moldavie révélant en même temps un monde
médiocre, caché sous les apparences de la respectabilité. Dans cette pièce les diverses péripéties s'enchaînent sur un
rythme plaisant et rapide : un procureur par son éloquence fait condamner à mort un innocent, celui-ci s’évade et prouve
son innocence. Le procureur pour éviter un scandale impliquant sa femme décide de faire condamner un pauvre innocent
à sa place.
Marcel Aymé avait été traumatisé par l’exécution de Brasillach, bien que ne partageant pas ses idées, et comme chroni-
queur pour Marianne, avait dénoncé les compromissions de la justice dans l’affaire Stavisky.