Binoche et Giquello. albert ROBIDA Collection Michel François. - page 5

En 1880, Robida publie chez Decaux son premier ouvrage pour la jeunesse. Un deuxième suivra, le très attrayant
Voyage
de Mr Dumollet.
Robida va exploiter le genre jusqu’à la fin de sa vie avec une quarantaine de romans écrits et/ou illustrés par
lui, sa plume étant préférentiellement tournée vers les romans historiques. Il s’appuiera sur différents éditeurs, le principal étant
Armand Colin, important éditeur scolaire. Robida est ainsi un collaborateur du
Petit Français illustré
où paraissent ses romans
en édition préoriginale.
Sa collaboration avec Henri Laurens, éditeur de livres d’art, s’inscrit dans une démarche plus esthétique. Et nous avons
la chance de découvrir alors la mine aux «trésors» avec trois pépites : l’édition originale de
L’Ile des Centaures
avec l’intégralité
des dessins originaux à la plume, les 125 dessins originaux des
Voyages de Gulliver,
les 115 dessins originaux des
Fabliaux &
Contes du Moyen Age.
Bien que non estampillés « trésors », les autres ouvrages pour la jeunesse du catalogue présentent beaucoup d’intérêt,
surtout grâce au crayon de Robida, comme
Les Assiègés de Compiègne.
Ce fut d’ailleurs le premier ouvrage de Robida acquis
par Michel François…avec la suite que l’on sait.
Robida a illustré beaucoup de contes, tous ne sont pas spécifiquement destinés à la jeunesse, en particulier les six
ouvrages du catalogue qu’il a illustrés pour son ami le mécène Angelo Mariani, promoteur du vin à la coca, et qui appartiennent
à la série des
Contes à Mariani.
Ce breuvage aurait eu paraît-il le don de ranimer les virilités défaillantes. Mais le tact des auteurs
et de leur illustrateur permet de mettre dans toutes les mains ces contes amusants dont l’illustration de Robida fait merveille.
Robida a toujours eu comme modèle Gustave Doré. En 1885, il se lance courageusement dans l’illustration des Œuvres
de Rabelais pour lesquelles Doré tient le haut du pavé. En 1886, le défi est relevé via un ouvrage en deux tomes, en un seul pour
le tirage sur Chine. Robida exécuta pour ce faire près de 670 illustrations. L’exemplaire sur Chine de la vente, sous le magnifique
cartonnage rouge illustré d’un lansquenet en pied, et enrichi de dix aquarelles originales, est un autre « trésor », accompagné par
les affiches de Chéret. Robida poursuivra, dans cette veine, l’illustration d’autres chefs-d’œuvre littéraires. Il publiera avec
Decaux comme éditeur
Les Cent nouvelles nouvelles,
dont un exemplaire truffé de croquis figure dans la vente, puis avec d’autres
éditeurs les ouvrages de Sand, Alexandre Dumas et les
Œuvres
de François Villon, ici sur Chine.
Robida adorait véritablement le passé, le Moyen Âge en particulier, du point de vue architectural entre autres :
« ô vieilles villes, je vous aime » n’écrivait-il pas en 1878 lors d’un premier voyage en Italie ? Ainsi avait-il amorcé une collection
avec le libraire Dreyfous, à laquelle appartient
Les Vieilles villes d’Espagne
(1880). Mais il a l’ambition d’un baron Taylor.
Marcheur infatigable, le voici croquant sur le vif sur ses carnets de voyages les vieilles pierres des provinces françaises en
commençant par la Normandie et la Bretagne ; la série
LaVieille France
accouchera ainsi de quatre magnifiques volumes, dessins
et héliogravures sur fond de texte historique. Les quatre volumes décrits dans le catalogue, truffés de dessins ou d’aquarelles
originales, sont bien sûr un nouveau « trésor ». Mais la concurrence de la photographie interrompt la série. Robida continue à
dessiner et se rabat sur les pays frontaliers et voici
Les Vieilles villes du Rhin,
elles aussi truffées de dessins originaux, dernier
« trésor » mentionné, ainsi que
Rothenburg
et ses eaux-fortes.
Plusieurs ouvrages concernent « Le Vieux Paris ». Cette « attraction » de l’Exposition universelle de 1900, dont Robida
fut le concepteur et maître d’œuvre, était la reconstitution d’édifices disparus de Paris ; en faisait partie la Tour du Louvre, ici
représentée par une aquarelle avec son pendu. Ce pendu a bien existé, en mannequin, puis fut rapidement retiré devant les
protestations des visiteurs.
Voici terminée cette chasse aux « trésors », et je voudrais remercier Dominique Courvoisier, Alexandre Giquello, et bien
sûr mon ami Michel François, membre de l’Association des amis d’Albert Robida depuis sa création, pour cet hommage implicite
rendu à ce grand artiste et auteur que fut Albert Robida.
Jean-Claude Viche
Président-fondateur de l’Association des amis d’Albert Robida
L’Association des amis d’Albert Robida, créée en 1997, publie une revue annuelle,
Le Téléphonoscope.
Elle a son siège au Musée Antoine Vivenel, 2, rue d’Austerlitz, 60200 Compiègne (
et
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