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Provenance.
La présence de saint Bernardin de Sienne (1444) dans ce recueil composé si peu de temps après sa mort
permet de suggérer son exécution dans un milieu franciscain. - « Antonius filius domini Petri » (rubriqué, contre-garde
sup., fin XV
e
s.) ; « Ex libris Monasterii Beate Marie Consolationis Taurine [Turin] » (f. 1, XVII
e
s.).
U
N RECUEIL TRÈS INTÉRESSANT DE TEXTES PATRISTIQUES TRADUITS EN ITALIEN
.
TRACES DE MOUILLURES DANS LA PARTIE
SUPÉRIEURE DES FEUILLETS
,
SANS QUE LA LECTURE S
EN TROUVE AFFECTÉE
.
RELIURE DANS UN ÉTAT MÉDIOCRE
.
UN BEAU
MANUSCRIT DANS UN ÉTAT SATISFAISANT
.
49 ÉVANGILE DE GAMALIEL (ou ÉVANGILE DE NICODÈME, 2
e
version, dite longue). – MANUSCRIT
FRANÇAIS (France, fin XV
e
siècle).
5 000 / 6 000
Parchemin. 70 ff. (foliotation contemporaine du texte : chiffrage de ii à vii, ix à xxx et xxx à lxxii [deux f.
xxx
, erreur
de foliotation]). 255 x 180 mm. 2 colonnes par page (160 x 46 mm ; entre-colonnes : 18 mm), 22 lignes par colonne.
Réglure à la mine de plomb. Réclames. Reliure demi-chagrin, papier tacheté brun.
Composition.
I6(8—2), la page de titre a été coupée, entraînant aussi la perte du 8e feuillet du cahier (f.
ii-vii
), II8—
IX8 (f.
ix-lxxii
).
Décoration.
L’initiale de chaque chapitre est peinte en couleur, alternativement brun/rouge et bleu. Des pieds de
mouche, alternativement rouges et bleus, ponctuent le texte et en introduisent les principales sections facilitant la lec-
ture.
É
VANGILE DE
G
AMALIEL
,
OU VERSION
B
DE L
’É
VANGILE DE
N
ICODÈME
.
[Le prologue manque. Peut-être figurait-il sur le premier feuillet, aujourd’hui perdu.]
Inc. (f. ii) : Raconpte maistre Gamaliel que Ihesu Crist estoit partis de Bessage ung samedi et estoient avecques lui ses
disciples et ses apostres et fut a l’entree de la ville de Jherusalem et dist a saint Pierre et a saint Phelipe
qu’ilz s’en alassent en la ville de Jherusalem et qu’ilz lui amenassent une sonnete qu’ilz trouveroient liée
avecques son poulain ; des. (f. vii v°) : « Seigneurs » te Abederon « narez ponit de paour, car nous le sau-
rons bien faire ». « Or faites doncques. En // ». — (Hershon et Ricketts, p. 149 – 154, lig. 29).
[Le f. viii manque.]
Inc. (f. ix) : // Cest assavoir Nichodemus et Joseph Airimathie et plusieurs autres sains hommes, et quant ils furent
venuz Pylate yssist au conseil et fist porter devant lui les signes ; des. (f. lxxii v°) : Il vit Sathan et enfer
qui trembloient de paour et oyt la grant contempcion qu’ilz avoient ensemble et va crier haultement aux
ennemiz : « Seigneurs deables vous m’engigriastes et desceutes // ». — (Hershon et Rickett, p. 155, lig.
18 – 253, dernière lig.).
[Le texte s’arrête brutalement et une réclame, « faulcement », annonce le cahier suivant, qui manque.]
L’
Évangile de Nicodème
est le nom usuel d’un évangile apocryphe composé en grec au IVe siècle. Le narrateur de ce
récit serait Gamaliel, maître de l’apôtre Paul de Tarse.
La genèse de cet évangile reste encore confuse : dès le IIe siècle, des documents portant le titre d’Actes de Pilate cir-
culent et sont cités par Justin et Tertullien. Chez ce dernier, Pilate apparaît même comme chrétien dans un rapport qu’il
fait à Tibère ; il existe par ailleurs un rapport de Ponce Pilate à Claude qui est incorporé dans les
Actes de Pierre et
Paul
au III
e
siècle. Mais la persécution des chrétiens au début du IVe siècle se traduit, selon Eusèbe, par la rédaction
demandée par l'empereur Maximin Daïa d’« Actes de Pilate » dirigés contre les chrétiens:
Ceux-ci ont alors rassemblé les matériaux dont ils disposaient en un ouvrage intitulé l’
Évangile de Nicodème
, dans
lequel sont relatés les faits de gestes de Ponce Pilate. Il présente le préfet romain sous un jour très favorable, faisant de
celui qui a condamné Jésus un Saint converti au christianisme, ce qui a pour effet de transférer sur les juifs la respon-
sabilité de sa crucifixion. Cet ouvrage comprend trois parties, le récit d’abord de la crucifixion et de la mise au tom-
beau du Christ, puis celui de la controverse au sujet de sa résurrection et, enfin, celui de sa descente en enfer.
L’ouvrage est conservé dans deux versions grecques assez différentes, dans des versions syriaque, copte, arménienne
et latine, et les chrétiens de Syrie et d’Égypte ont vénéré Ponce Pilate comme un saint et martyr. Les « occidentaux »
s’y sont aussi référés avec passion (voir les chroniques historiques, les manuels de prédication, les encyclopédies
médiévales, Jacques de Voragine,
La Légende dorée
) jusqu’à la Renaissance, la descente du Christ en enfer étant deve-
nue alors inconcevable, d’autant que cette descente en enfer implique une vengeance du Christ.
Il existe deux recensions latines de cet évangile. La recension latine B, version longue, a particulièrement retravaillé le
début du texte ; elle transmet un récit de la descente du Christ en enfer différent de celui que donne la version A ou
version brève. Aucune édition intégrale de la recension latine B — ou
Évangile de Gamaliel
— n’a encore été publiée.
Elle a pourtant connu un énorme succès et a été traduite en français, en provençal et en langue d’oc. S
ON ADAPTATION
EN ANCIEN FRANÇAIS N
EXISTE QUE DANS UNE QUINZAINE DE MANUSCRITS DES
XIV
E
ET
XV
E
SIÈCLES
.
Bibliographie.
En l’absence d’édition en ancien français, nous ne pouvons que renvoyer à une édition en langue d’oc,
Cyril P. HERSHON et Peter T. RICKETTS, « La tradition occitane de l’Évangile de Gamaliel, éditions et commen-
taires »,
La France latine. Revue d’études d’oc
(nouvelle série, n° 144, 2007), p. 132-327 (pour l’édition, p. 149-267.
U
N TEXTE RARE EN ANCIEN FRANÇAIS
,
MAIS LE MANUSCRIT EST AMPUTÉ DE DEUX FEUILLETS
(
F
.
I ET VIII
)
ET PROBABLEMENT
DU OU DES DEUX DERNIERS CAHIERS
.
EN DÉPIT DE CES LACUNES
,
UN MANUSCRIT DANS UN BON ÉTAT DE CONSERVATION
.
20