fois en latin en 1641. Du point de vue de l’histoire de la phi-
losophie, elles constituent l’une des expressions les plus in-
fluentes du rationalisme classique. Le titre original traduit
en français de Méditations sur la philosophie première in-
dique que cet ouvrage a été écrit en partie comme une cri-
tique de la philosophie première qui était alors enseignée
dans les universités, mais aussi pour en proposer une nou-
velle à la place. Il faut noter que, comme pour la plupart des
ouvrages classiques au fil du temps, les Méditations ont re-
çu des interprétations très différentes. Dans ces méditations,
Descartes soutient qu’en dépit des arguments sceptiques
contre la vérité et la certitude, il y a des connaissances légi-
times. Aussi, il présente l’homme comme ayant une subs-
tance essentiellement pensante (cogito), qui s’oppose à son
corps, qui lui est une substance matérielle (voir dualisme de
substance) (Wikipedia). – Est. 100/150
EN MAROQUIN ROUGE
46 DESHOULIÈRES.
–
Œuvres choisies de Madame et
Mademoiselle Deshoulières.
Genève [Lyon], sans édit. [La
Roche, Leroy, Bruyset, Périsse], 1777, in-24, [4]-VIII-160
p., portrait de Mme Deshoulières en frontispice, gravé par
De Launay, plein maroquin rouge de l’époque, dos lisse or-
né, triple filet doré encadrant les plats avec petits fleurons
angulaires, filet doré sur les coupes, tranches dorées (qq.
minimes accrocs). Monogramme à sec au faux titre. Très bel
exemplaire en premier tirage de ce vol. de la rare collection
lyonnaise des petits formats in-24, précurseurs de la collec-
tion Cazin « la plus recherchée et l’une des plus belles, des
plus curieuses de toutes celles publiées avant la fin du dix-
huitième siècle » (Corroenne, Livres-bijoux précurseurs de
Cazin, p. 43). Très instruite et très belle, Madame Deshou-
lières se maria très tôt à un gentilhomme qui avait embrassé
le parti du Grand Condé, elle fut l’admiratrice de Corneille
et participa à la cabale contre la Phèdre de Racine (1677). –
Est. 100/150
L’ORDRE DU CHRIST
47 Diffiniçoens et estatutos dos cavalleyros,
e freyres da
Ordem de Nosso Senhor Jesu Christo, com a historia da ori-
gem e principio della (...). Lisboa Occidental, na Officina de
Pascoal da Sylva, 1717, petit in-folio, [52]-180 p., 4 plan-
ches gravées sur bois et imprimées en rouge (modèles de
croix de l’ordre du Christ), bandeaux, lettrines et culs-de-
lampes gravés sur bois, parchemin souple de l’époque (pe-
tite lacune au dos, plats froissés, un coin manque à la garde
supér., tache brune angulaire en marge en pied de toutes les
pages, sinon l’intérieur est frais). « Contém, além do prólo-
go (onde se transcrevem as bulas da fundação da Ordem, e
da união do seu mestrado à Coroa, etc.) quatro livros ou
partes ; na 1.ª se trata da fundação e criação da ordem, com
o que lhe diz respeito : na 2.ª do provimento das comendas,
obrigações dos comendadores, etc. : na 3.ª da jurisdição
eclesiástica, e modo de a exercitar : na 4.ª dos privilegios da
ordem ; terminando por um rol de todas as comendas, e de-
signação do rendimento de cada uma » (Inocêncio, II, p.
132). Ilustrado com as quatro gravuras representando as
cruzes para as capas e roupetas dos noviços e professos.
L’Ordre du Christ est à l’origine u
qui reçoit en dévolution les biens de l
u
après leur disparition en
Il a été fondé en
par l
» de
en date
d
permettant la création de la « Christi Mili-
tia » sous le patronage d
– Est. 80/120
48 DOMAT (Jean).
Les Loix civiles dans leur ordre na-
turel, le droit public, et legum delectus.
Nouvelle édition,
revûe, corrigée, et augmentée des troisième et quatrième
livres du droit public, par M. de Hericourt, avocat au Parle-
ment. Des notes de feu M. de Bouchevret, ancien avocat au
Parlement, sur le Legum delectus. Et de celles de MM. Ber-
royer et Chevalier, anciens avocats au Parlement. Paris, Vve
Savoye, 1767 (au second vol. : Par la Compagnie des Li-
braires, 1747 [sic, le privilège en fin de ce 2
e
vol. est de
1766]), 2 vol. in-folio reliés en un, [12]-XXIX-[7]-530 et
[22]-286-[10]-234-31-[1] p., plein veau moucheté de
l’époque, dos à nerfs décoré, pièce de titre (rel. frottée et
usée, coiffes arasées, mors fendus en leur début, coins usés,
qq. mouill. claires et p. brunies au 1
er
vol., coup dans la
marge interne blanche de qq. pages du 1
er
vol.). Au verso du
1
er
f. blanc de garde, la mention ms. : « Ex Libris antonii
Lagasse in supremo Galliarum Senatu Patroni. Guisiae [à
Guise, Aisne]. 1767 ». Jean Domat, ou Daumat (1625-
1696), jurisconsulte français, est le chef de file du mouve-
ment rationaliste en France au 17
e
s., et lui donnera un élan
décisif. Il fut avocat du roi au présidial de Clermont, et con-
sacra toute sa vie à l’étude de la jurisprudence. Compatriote
et ami de Blaise Pascal, Domat appartient au mouvement
janséniste de Port-Royal. Domat eut un objectif : présenter
l’ensemble du droit français comme un ensemble cohérent
et intelligible. Pour lui, tous les dysfonctionnements pro-
viennent de « l’incertitude des règles », du « désordre des
lois ». Il souhaite rationaliser le droit français, et pour cela,
il continue le mouvement de codification des principes gé-
néraux commencée avec Charles Dumoulin (1500-1566)
(cf. Wikipédia). – Est. 50/75
AVEC LE CATALOGUE DE L’ÉDITEUR
49 DUCLOS [(Charles PINOT-)]. Considérations sur les
mœurs de ce siècle
. Londres [Lyon], sans édit. [La Roche,
Leroy, Bruyset, Périsse], 1777, in-24, VIII-294-[4 (cata-
logue)] p., portrait de Duclos en frontispice par Cochin gra-
vé par Delvaux, veau fauve porphyre de l’époque, dos lisse
orné, pièce de titre, triple filet doré encadrant les plats, filet
doré sur les coupes, tranches dorées (qq. traces d’usage).
Bel exemplaire de ce rare ouvrage de la collection lyonnaise
des petits formats in-24, précurseurs de la collection Cazin.
Précieux exemplaire avec en fin le catalogue de l’éditeur
donnant la liste de tous les ouvrages de c ette collection qui,
jusqu’en 1792, fit ombrage aux vol. édités par Cazin. Cor-
roenne n’a pas connu cette édition qu’il ne cite pas dans les
ex. accompagnés d’un catalogue. Dans cet ouvrage, l’auteur
peint les mœurs de la société qui l’entoure à cette époque
déliée où l’esprit était vif et commençait à vouloir se libérer
de la morale et de la religion. Des Considérations le roi
Louis XV dira : « C’est l’ouvrage d’un honnête homme ».
« Les Considérations sur les mœurs de ce siècle passent
avec raison pour le tableau le plus intéressant que nous ait
laissé le siècle dernier : on a dit qu’elles étaient le chef-
d’œuvre de Duclos. Louis XV qui l’estimait particulière-
ment lui avait délivré des lettres de noblesse » (T. Tastet). –
Est. 100/150
50 DUJARDIN (Karel).
–
[Recueil de gravures à l’eau-
forte
exécutées entre 1652 et 1660 environ, imprimées sans
doute vers 1800]. In-folio oblong (25 × 34 cm, la plupart
des gravures mesurent 13 × 16 cm, 3 pl. offrent chacune 4
petites gravures), 37 pl. à l’eau-forte, numérotées dans la
gravure en bas à droite, offrant 46 gravures (45 différentes,
la n° 11 est en double), br., sans couv. (rousseurs, auréoles,
coins usés, première pl. salie). Ensemble incomplet d’une
suite rare, qui semble-t-il contiendrait 52 planches. Il n’y a
pas de titre, mais la pl. numérotée « 1 » porte l’excudit :
« K. Du Jardin fe[cit] et excud[it] 1652 A.D. » Certaines
planches sont datées (entre 1652 et 1660). Le tirage est sur
papiers vergés variés, dont un porte le filigrane de Thomas
Dupuy, papetier auvergnat d’une dynastie active du 17
e
au
début du 19
e
s. Cette suite pourrait être une partie de